11 mars 2010
10h30 du matin

Andréas n'avait pas été en contact avec des enfants depuis un petit bout de temps. Pas que cela lui donnait de l'urticaire, contrairement à pas mal de jeunes de son age, mais parce qu'il n'en avait pas eu le temps, tout simplement. Et oui, on ne cherche pas un moyen d'éviter l'apocalypse en agitant un hochet sous le nez d'un bébé de huit mois, n'est il pas ? A moins d’être superman, et le jeune homme était bien loin de l’être.
Enfin. Il devait déjà concilier son travail à la police, sa quête contre les méchants démons, ses rencontres avec son petit ami tout aussi démoniaque dans la forme....Mais toutes ces activités, aussi prenantes qu'elles soient, n’amenaient pas énormément d'argent.

Aussi, quand il avait parcouru les petites annonces de boulot au alentour de chez lui, il avait été séduit par l'annonce de recrutement de deux auxiliaire de puériculture dans une crèche dans un quartier populaire de la ville plein de sinistrés.
Et quelle merveilleuse surprise lorsqu'il s'était rendu que son meilleur ami avait lui aussi postulé ! Et qu'ils avaient été prit tous les deux.
La veille encore de la sortie à l'aquarium, le garcon était tout excité, comme si il était celui qui allait profiter du voyage (en vérité, il n'avait pas vraiment eu l'occasion de sortir comme ca avec ses amis dans son pensionnat en Angleterre).

Seulement, comme toute personne normalement constituée qui prenait au moins dix ou douze heures de sommeil par nuit (oui, c'était un très gros dormeur), lorsqu'il fallut qu'il se réveille à six heures du matin, il eut énormément de mal à ouvrir ne serait ce qu'un œil pour voir ou il allait lorsqu'il consentit enfin à sortir de ses épaisses couvertures tellement chaudes et agréables.

Il se traîna comme il put jusqu'à la douche, qui l'aida beaucoup à se réveiller une fois qu'il l'eut tourné sur le coté froid et qu'il lui échappa un cri de surprise. Puis il se glissa dans des vêtements chauds de préférence.
Il fourra son « tablier » fourni par la crèche dans un sac à dos.
Il attrapa son portable, se sécha très rapidement les cheveux (il n'avait pas le temps de prendre extrêmement soin de son image comme il le faisait tous les jours.

Enfin, le voilà en route pour le point de rendez vous sans savoir si il devait sauter de joie ou etre inquiet à l'idée de passer la journée avec une bande de marmots. Marmots qu'il adorait, mais il n'était pas sur de ne pas avoir oublié les méthodes pour s'en occuper depuis le temps qu'il vivait seule.
Soudainement, il se sentait comme un vieil acariatre qui ne parlait qu'a ces chats. Il fit une grimace et repartit sur les chapeaux de roues.
Naaah pas possible. Après tout, ce n'était pas comme si ces enfants étaient plus dangereux que les démons qu'il affrontait tous les jours n'est ce pas ?

Seulement, il faillit bien partir en courant en voyant la quantité d'enfant qui les attendaient dans le hall. Le trois quarts semblaient calmes ou plutôt heureux d’être la et à la perspective de toute découvrir sur le monde des océans qu'il n'avaient jamais eu l'occasion de voir d'aussi près. L'aion non plus d'ailleurs, ca allait etre une première pour lui.
Le problème c'était le reste. Ils braillaient et voulaient clairement rentrer chez eux pour voir leurs parents.
D'autres se battaient sans aucune raison évidence...bref. Heureusement qu'il n'était pas tout seul pour gérer tout ca.

Mais ou était donc son compagnon, d'ailleurs.
Heureusement, au moment meme ou il pensait réellement qu'il s'était dégonflé et qu'il n'était pas venu et qu'il envisageait sérieusement de se glisser discrètement à l'extérieur, son ami, affublé d'une guitare, entrait lui aussi dans le hall.

Immédiatement, l'aion se jetta sur lui et l'attrapa par le cou pour l'attirer avec lui vers les enfants.

-Tu n'as pas intérêt de te défiler...Salut les enfants !!!

Ce matin, je me lève sans grande peine, réveillé par Takeru qui me secoue en criant « Appaaaaa », mot qui voulait dire « papa » en Coréen. Il était excité à l’idée que je puisse le mener dans une sorte de parc aquatique et je devais bien avouer que moi aussi, pour deux raisons : la première étant que j’allais passer une excellente journée avec l’un de mes meilleurs amis, l’autre, étant que je n’étais jamais allé dans un parc aquatique moi non plus et c’était d’ailleurs pour cela qu’Andréas avait choisi cette destination, il fallait à tout prix que je le remercie ! Quand je regardais le réveil, je vis que nous avions largement le temps, mais en réalité, à laver Takeru, me doucher ensuite et nous dépêcher pour ensuite revenir à la maison et prendre la guitare… j’avais légèrement dérapé !

Quand j’arrivais, je vis déjà Andréas avec sa tignasse blonde, et toute une classe de marmots prêts à crier leur enthousiasme. Aussitôt, je rattrapai Andréas, souriant à sa petite phrase à laquelle je ne pris même pas la peine de répondre. Il dit bonjour aux enfants et je fis de même.

« Aujourd’hui, on va visiter le parc aquatique ! Mais attention… il faut bien nous suivre d’accord ? Qu’on ne se perde pas, on est… une bande de pirates ! D’accord ? »

Tous dire « ouiiiiiiiii » de leurs petites voix aigües, je posais Takeru pour ne pas faire de privilégié, malgré qu’il soit plus à ma charge que les autres, mais je restais un ange et ce serait contre mes principes de faire des préférences. Le hall sentait le clore, ce qui m’indiquait qu’il devait y avoir des bassins ne serait-ce que pour les tout petits, ce qui était un plus quand l’aïon et moi voudrions nous reposer un peu, bien sûr en surveillant… mais bon. J’avais bien fait de mettre un maillot et… d’en apporter un second dans le cas ou mon blondinet adoré aurait oublié le sien, pas question d’être tout seul à me mouiller !

Ayant donné les consignes, la petite troupe nous suivit, alors que le guide donnait des explications sur quelques créatures, adoptant un langage adéquat pour les enfants. Je regardais derrière nous, la maitresse, en quelque sorte, ou maman accompagnatrice en bout de file pour nous signaler que personne ne manquait, puis glissa à l’oreille quelques mots.

« C’est une super idée, vraiment je suis content d’être là, je ne sais pas comment tu as trouvé une idée pareil, mais chapeau ! Ah et puis, je serais venu même si tu n’avais pas été là… bien que je me serais moins amusé ! »

Je lui faisais comprendre qu’il m’aurait beaucoup manqué, puis j’aurais aussi été débordé, mais ça ce n’était pas grave, ça faisait un certain tant qu’Andréas et moi ne nous étions pas vu et je suppose que lui comme moi, nous avions des choses à nous dire !

« waaah… c’est… monstrueux ! » Dis-je, en voyant une baleine gigantesque, son bassin devait surement être conséquent lui aussi… mais je devais avouer que c’était impressionnant de la voir nous passer au-dessus, j’avais presque peur que le verre ne se brise !

C’est fou, moi qui voulait le questionner, j’avais été distrait, comme un enfant… ayant effectué un retour en arrière, en quelque sorte, mais c’était normal… je découvrais moi aussi ! Quand je reportais mes yeux sur le groupe et sur le guide, je voyais qu’ils souriaient et je comprenais aussi pour quoi, on devait surement me prendre pour un idiot et avoir ri de moi, mais j’aurais fait de même. Je me tus jusqu’à la prochaine. Galerie sous-marine ? hm… je ne sais pas comment ça s’appelle, mais c’est très beau en tous les cas !

« Dis, qu'est-ce que tu as fait ces derniers temps ? Je n’ai pas eu l’occasion de te voir ! »

Bien qu’on s’envoyait des SMS, pour moi… ce n’était pas suffisant, je ne me ferais jamais à ça ! C’est tellement étrange, de parler dans une petite boite et de ne pas avoir la personne en face surtout, c’est très différent et c’est ce que les gens perdent à force de prôner la technologie !

En voyant Andreas s’accroupir, je voulus l’avertir, mais c’était déjà trop tard, je me retins d’éclater de rire, sourire aux lèvres et poursuivant afin que les petits détournent leurs attention du blondinet. D’ailleurs, ils ne devaient pas en voir souvent des asiatiques avec une telle couleur de cheveux, ce qui devait les intriguer ! Lorsqu’il sortit de là, deux petits garnements étaient restés accrochés, mais ils abandonnèrent plus vite que l’aion qui vint me rejoindre et posa sa tête sur mon épaule en prenant une sucrerie.

« Mah… tu verras, on s’y fait vite, crois-moi ! »

Puis voyant le reste de la petite troupe dévisager le jeune homme, je compris qu’ils avaient aussi envie de bonbons… Andréas, tu attires l’attention quoi que tu fasses, mais je n’abandonnerais pas.

« On ira leur prendre des bonbons après, je crois que tu leurs a donné envie »

J’étais content d’être là, ça ne faisait même pas dix minutes et il y avait déjà une belle ambiance ! Je décidais d’en toucher deux mots à mon meilleur ami, qui aussitôt gonfla le torse, ce qui me fit rire évidemment alors qu’il m’expliquait que ce n’était pourtant pas compliqué… hm, moi et les petites annonces… il fallait dire que je ne lisais presque pas le journal, honte à moi ! Je préférais ne rien répondre, me contentant d’afficher mon éternelle bonne humeur. L’aion regarda alors Takeru, petit garçon que j’avais adopté avec Kanon, il fallait d’ailleurs que j’en touche un mot à Andréas, ce dernier semblait être intéressé, mais… je suppose que sa vie n’est pas assez stable pour cela et je dois bien avouer que j’en suis triste pour lui.

« Ah, pour ça, il est sage, il est bien élevé… Takeru est un petit ange ! Et… l’image du papa célibataire plait beaucoup aux femmes… sauf qu’avec Kanon… tu vois, quand on va le chercher à l’école tous les deux, ça le fait bien moins… »

Je me mordis la lèvre, lui montrant ainsi que c’était très embarrassant comme situation. La première fois, je n’avais pas compris, mais… les remarques des vieilles dames attachées à leurs traditions, tout comme moi d’ailleurs, m’avaient fait comprendre avec violence qu’elles ne voulaient pas de ce genre de scandale dans leur petite bourgade bien tranquille. Je n’étais pas comme ça et je n’allais pas me prendre la tête pour si peu, mais j’avoue avoir été surpris !

En parlant de surprise, je vis un monstre marin, magnifique, mais tellement énorme que j’avais peur qu’il nous tombe sur la tête ! Andreas s’amusa à me faire peur et le pire c’est que ça avait marché, je baissais en quelque sorte ma garde avec lui, il est mon ami, je n’en doutais pas, après tout. Rapidement je le poussais, doucement, honteux, tous les petits ayant bien évidemment rit, Takeru aussi, aah… aucun soutien ! C’est du beau ! Enfin, cela dit, nous reprîmes notre route pour arriver devant un pan de poissons exotiques, ce qui me ravit. Toutes ces couleurs mettaient du baume au cœur !

« Ouais, c’est vraiment incroyable ce que la nature peut faire ! »

Je demandais par la suite des nouvelles à mon ami, histoire de me tenir au courant et j’écarquillais les yeux, presque… choqué, que l’on puisse connaitre tous les deux la même personne, aussi grande soit la ville de Tokyo ! J’étais presque… coincé, est-ce que je pouvais me permettre de lui expliquer ma situation… avec Miwa ? Est-ce que c’était bien d’elle qu’il parlait ? Mieux valait que je m’en assure.

« Cette fliquette… elle s’appelle comment ? Parce que… ma voisine est une fliquette qui enquête sur les mêmes… sujets, je vais dire et… disons qu’elle a adopté la grande sœur de Takeru, afin qu’ils ne soient pas séparés alors… on risque de se voir souvent ! Quelle… coïncidence quand même ! »

J’étais assez mal à l’aise, mais je ne pouvais pas expliquer à Andreas ce qu’il se passait avec Miwa, pas dans un lieu aussi bondé que celui-ci, les murs ont des oreilles après tout ! Nous poursuivîmes et là, surprise, de gros poulpes et… calamar, c’était de loin la créature marine qui m’intriguait le plus ! Je me grattais la nuque, puis repensais à ce petit regard qu’Andreas avait lancé à Takeru.

« Au fait, si tu veux venir quelques fois pour m’aider à m’occuper de Takeru… tu sais, la porte est ouverte ! Je sais que tu aurais voulu… et je ne penses pas que le petit soit réticent, mais… en attendant on a tout un régiment rien que pour nous ! »

D’ailleurs, en me retournant, je ne les vis pas… je commençais à paniquer, mais, ouf ! Fort heureusement, je les vis agglutinés contre une des vitres à regarder des petits crabes… c’était, très amusant ! J’entrainais donc l’aion avec moi, pour nous approcher.

« Ho regarde celui-là ! Il est blond comme toi ! Bon… d’accord, blanc ! »

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Bon d’accord, je n’ai rien trouvé de plus idiot à dire… j’espérais au moins que ça le ferait rire, je m’en voudrais si jamais une blague pareille le vexait ! Ah… je me reprenais bien vite, prenant Takeru au bras qui avait un peu mal et je compris qu’il fallait déjà faire une pause pour les petits. L’accompagnatrice me le confirma d’ailleurs ! Et… j’en profitais pour m’éclipser quelques secondes pour aller chercher de quoi grignoter, pour les petits et pour nous. Vers l’entrée, il y avait des boutiques et en m’y rendant… je vis les prix à nous arracher les cheveux, heureusement que l’école payait pour ça… car ils étaient nombreux, je prenais donc un lot de gouter pour tous les petits, sans oublier Takeru qui m’indiquait leur préférence au travers des siennes. Puis je revins, ayant pris soin de ramener quelque chose pour les accompagnatrices et pour Andreas et moi évidemment.

S’occuper d’un enfant n’est pas une tâche facile, mais s’occuper de démons encore moins. Andréas et moi avions choisis deux terrains de jeux bien différents mais qui en un sens étaient risqués. Ne pas se préoccuper d’un enfant c’était le pousser à ne pas être un bon bonhomme et ne pas s’occuper de démons… c’était mener l’humanité à sa perte, encore que lui, il avait un autre problème : il était fort et craint par les anges également. Enfin, je n’étais pas la pour faire dans la diplomatie, mais j’aimais beaucoup comparer nos deux vies, parce qu’elles étaient toutes deux mouvementés et qu’avec Andréas je pouvais parler de tout sans avoir peur qu’il ne me juge, tout comme je ne le jugeais pas.

Lorsqu’Andreas avait pris sa sucette, évidemment je m’étais douté que les enfants en voudraient ! Je me mordis la lèvre, l’avertissant. La première chose qu’il fit, fut de se retourner et de culpabiliser avec les bouilles d’anges des petites têtes blondes. Takeru lui, était sage, de quoi me rendre fier, parce qu’il me souriait et qu’il ne quémandait pas. Est-ce qu’on lui donnait assez de sucrerie au moins ? Je m’inquiétais quand même… mais bon, cela ne dura pas puisqu’il sauta comme les autres quand le blondinet qui me servait de meilleur ami promis d’offrir des glaces.

En parlant de Takeru, j’évoquais pour faire rire mon compagnon, le fait que… la plupart des jeunes mamans nous prenaient à Kanon et à moi pour un couple homosexuel. Elles n’avaient pas tort, nous étions si bien élevés comparé aux restes ! Mais… c’est assez dérangeant quand on répond au titre d’hétéro tout de même, n’est-ce pas ? Il se mit à glousser, évidemment et moi je me mordais la lèvre, souriant tout de même. Sa remarque n’était pas fausse, mais… souvent on nous évitait, par… mesure de précaution, comme si c’était contagieux !

« Ah… ce n’est pas faux, mais tu sais, je me demande quand même comment les couples homo survivent… je suppose que ce doit être pénible… beaucoup se cachent et pour le restes, ils sont traités comme des sous hommes… »

J’étais désespéré par le comportement de certains, d’ailleurs, bien que je ne pouvais comprendre l’homosexualité, je savais que je ne pourrais jamais me comporter comme ceux là, me sentir supérieur en raisons de divergences d’opinions… de relations sexuelles. Je soupirais puis dérivais sur un autre sujet, afin de ne pas embêter l’Aion que je savais sensible pour tout ce qui concernait les relations amoureuses, la famille, les choses que nous, anges et aions, ne pouvions avoir. Mais c’était à mon tour d’être mal à l’aise, car il parlait d’une jeune femme flic qui m’avait tout l’air d’être cette même femme que je portais en mon cœur. Je me mordis la lèvre, riant à sa blague, lui donnant un coup de coude, les enfants posant tout à coup des questions.

« Non Hikaru, les hommes ne peuvent pas tomber enceinte, ne t’inquiète pas. »
« Oh alors Andréas est une fille ?! »

Je ne sais pas pourquoi, mais je partis en fou rire, provoquant l’admiration des petits à l’entente de ma voix assez grave qui raisonnait dans toute l’allée. Je dus me calmer pour ne pas provoquer plus de désordre, essuyant une larmichette au coin d’un de mes yeux avant de reporter mon attention sur Andreas.

« Ah… ma blondinette à moi ! »

Ça avait eu le don de me détendre un peu, mais je ne voulus pas détourner le sujet de conversation pour la simple et bonne raison qu’Andreas m’en voudrait. Je repris donc mon calme, poursuivant notre chemin avant de lui répondre calmement que je la connaissais peut-être et… j’avais raison, nous parlions de la même femme !

« Ah… pour avoir du caractère, je n’en doute pas… je… la surveille depuis qu’elle a commencé ses enquêtes… voisine oblige… héhé »

Bon d’accord, je suis un bien piètre menteur ! Mais vous ne m’en voudrez pas… c’est pour le bien de l’humanité, et surtout de Miwa. Bien que je doute tout de même qu’Andreas parle de cette femme à qui que ce soit… en employant les mots « petite amie » et « Chul Hei » à la suite… mais sait-on jamais. Je changeais donc de sujet, pour parler de Takeru et cela fit plaisir à mon meilleur ami, ce qui me ravi, évidemment.

Puis nous finîmes par passer devant des crabes, les enfants collés à la vitre et je ris en voyant un crabe blanc… Andreas me renvoyant d’ailleurs la pareille en évoquant tout un pan de poissons et il n’avait pas tort ! C’était bien ça le pire… tout le monde était d’accord avec lui… je soupirais, vaincu puis alla nous chercher quelque chose à manger à tous, avant de servir la petite troupe. Nous fîmes une pause dans une sorte de bulle prévue à cet effet et réservée pile poils pour nos horaires par l’organisation de la petite troupe. Assis plus loin tout en surveillant que personne ne veuille fuir, je sentis que j’allais bientôt devoir dire à mon ami ce qui me torturait un peu puisqu’il m’avait posé la question. Marquant un temps pour réfléchir à mes mots, je finis par lui avouer.

« Bon… ça va, je ne suis pas du tout discret… tu as gagné, c’est bien la fliquette… mais je te fais confiance, tu ne dois le dire à personne même pas à ton ombre… on risquerait d’en pâtir toi, moi et Miwa puisque maintenant… tu le sais. »

Je bus une gorgé de cette boisson gazeuse, regardant la marque, ce n’était pas mauvais dis donc ! Puis sourit, en renvoyant l’ascenseur à mon ami.

« Et toi, tu as quelqu’un en vue ou… quelqu’un en ce moment ? »

En réalité je n’en étais pas certain, mais sait-on jamais, si l’Aion avait besoin de conseils, ou bien d’un confident, je serais ravi d’être celui qui l’écouterait et qui le rassurerait, puis… on pouvait s’entraider et c’était toujours bon d’avoir un ami plutôt qu’un traitre à ses côtés. À ce moment là, je ne me doutais absolument pas de qui pouvait bien occuper les pensées de mon ami… et si j’avais su, je ne crois pas que m’éloigner d’Andréas aurait été une bonne idée, au contraire… j’aurais eu très peur pour lui… d’ailleurs, j’ai constamment peur pour lui, parce qu’il est l’un des rares sur qui l’on peut compter, sur qui JE peux compter… halala… tu ne te doutes surement pas à quel point je suis capable de me faire du mouron mon cher ami !

J’aimais beaucoup la façon dont Andreas prenait les choses, il pouvait être partiellement susceptible sur certain sujet comme totalement adulte lorsqu’il s’agissait de sujets bien plus lourds ! J’aimais beaucoup ce côté-là de lui et c’était pour cela que l’on pouvait parler de tout. Lorsqu’il parla des défauts de l’humanité, je ne pouvais qu’acquiescer, c’était indéniable, la différence même entre les hommes et les entités surnaturelles comme lui et moi.

« J’ai presque envie de dire que l’homme s’améliore constamment contrairement aux anges et démons qui se disent modèles mais chez qui il y aurait bien des choses à améliorer… »

Mon regard s’assombrit quelque peu, je sais que mon meilleur ami n’était pas du genre à se cacher, mais parfois, il devait faire face à certaine situation que je n’osais imaginer et j’en étais triste pour lui, savoir qu’aucun des deux « camps » ne l’acceptait réellement était une chose qui me répugnait, moi qui suit un ange le premier, je n’arrivais pas à croire que l’on pouvait se dire ange et être si peu compréhensif !

« En tous les cas… je sais que ça doit être étrange de dire ça, mais, je serais toujours la pour toi quoi qu’il arrive et je voulais que tu l’ais bien en tête, okay ? »

Je lui lançais un sourire motivé, digne d’un enfant. En parlant d’enfant, nous avions changé de sujet et quelques enfants nous écoutaient cette fois-ci, surement curieux de nous voir rire comme deux idiots parfois ! Ah… je mourrais de rire à leurs questions et surtout en voyant les yeux écarquillés du blondinet ! Non, vraiment ça battait tous les records ! D’ailleurs Andreas ne tarda pas à se venger en m’appelant la sirène, ce qui me fit sourire alors que je lui donnais un petit coup de point sur l’épaule, le moins violemment possible. Je me mordis la lèvre à la vu des crabes blonds durant notre petite balade, et lui me montra les poissons exotiques, ce qui me fit sourire car j’adorais nos petites guéguerres sans violence ! C’était comme ça qu’on s’amusait le plus souvent, ah… le bon vieux temps, je ne pouvais m’en passer !

Vint alors la conversation sur Miwa et je ne pouvais plus lui cacher, d’ailleurs je ne le voulais pas, surtout pas à lui, alors je lui dis et il commença à se moquer gentiment, ce qui me fit sourire puisqu’il acceptait plutôt bien qu’un ange puisse enfreindre autant les lois des cieux, sacré bonhomme ! J’étais content de ne pas me sentir jugé avec lui et je savais faire de même, d’ailleurs ce n’était pas mon genre, ni le sien, ce pourquoi nous étions aussi proches ! La plupart des gens se permettent des jugements sans fondements, c’est tellement dommage de briser… une image, d’être refroidit pour… un jugement !

« Hey ! J’avoue qu’elle est spéciale… et que… regarder d’autres femmes, en comparaison j’ai presque l’impression qu’elles ne sont pas aussi… resplendissantes… elles sont… vides comparées à elle… bon, d’accord tu as gagné, tu as le droit de te moquer parce que je me laisse apprivoiser par ma voisine, rit ! Je suis sure que ça t’arrivera aussi blondinet de mon cœur ! »

Je le pris rapidement pour lui faire un savon, voulant l’embêter un peu en riant comme un taré, c’était tellement bizarre de se sentir humain ! Mais plus je me rapprochais de ma délicieuse voisine et plus je me sentais revivre… je me sentais… humain ! Me mordant la lèvre, je finis par lâcher Andreas qui posa l’œil sur deux bambins qui se battaient, moi… pendant ce temps, je refis une jolie natte à une petite fille adorable qui avait de grosses larmes de crocodiles pour sa petite natte qu’elle ne savait pas faire. J’eus même droit à un bisou, ce qui me fit sourire, évidemment avant que nous ne reprenions la conversation.

Visiblement, par le temps de réflexion et surtout les réactions étrange d’Andreas, je me doutais qu’il avait honte ou que quelque chose le travaillait, c’était plutôt mauvais signe et je me fis inquiet alors qu’il essayait de m’avouer ce qu’il m’avait surement caché depuis ce temps ou nous ne nous étions pas vu. Je m’étais attendu à ce qu’il me dise « démon » ou bien… « ange » ou… je ne sais pas, « un humain avec un don spécial »… rien de pervers la dedans je vous pris ! Mais… pas à ce qu’il me dise quel était le démon qui faisait battre son cœur un peu plus vite. J’avoue que je tombais des nus, mais mon air zen était toujours présent malgré l’inquiétude qui était montée en flèche.

« Oh… je comprends pour quoi tu ne voulais pas m’en parler… mais… tu sais, je ne vais pas… te blâmer pour ça, je veux juste… s’il te plait fait attention, d’accord ? Je n’ai pas envie… qu’il te fasse du mal ou… que tu disparaisses »

Je ne connaissais que trop bien la réputation de se démon, j’ai failli en faire les frais il parait ! Et j’y avais échappé et j’avais peur qu’il se produise de nouveau la même chose, mais cette fois ci, m’opposer à Seiji pour sauver la peau de mon meilleur ami serait dangereux et à la fois obligatoire, je ne pouvais qu’épauler mon ami, je n’avais pas le droit de le laisser tomber, ce quoi qu’il arrive. Mais j’avais espoir que le démon ne soit pas aussi cruel avec Andreas qu’il pouvait l’être avec d’autre, après tout Andreas était spécial, très spécial et je ne pouvais pas nier qu’il était un peu comme un frère, entre Kanon lui et Soo Min, j’avais de quoi faire et… je me sentais extrêmement puissant en leur compagnie, parce que je savais que c’était réciproque. Je donnais une petite tape dans le dos de mon ami, lui laissant entendre que tout allait bien.

« Fais juste attention à toi… tu me le promets ? J’ai l’air d’être une maman à dire ça… mais bon, ça me rassurerait… »

Je lui offris un maigre sourire, relevant ensuite mon nez vers une des mamans qui nous regardait d’un œil assez gêné… je crois avoir compris ce à quoi elle pensait et lever les yeux au ciel, soupirant.

« Andreas… on nous prend pour un couple ! »

Je ne pus m’empêcher de sourire, amusé, et puis également gêné car, je suis hétéro mais pas mon ami, cela dit, passer pour un couple était une chose des plus étranges, surtout que les gens s’obstinaient à le croire, il ne manquerait plus qu’une des petites vieilles de mon immeuble me dise que je suis un gouja pour tromper mon colocataire… vraiment, ce serait le pompon !

//Désolé pour le temps de réponse Andréas chou ! j'espère que ça te convient !!! <3

On se posait tellement de questions avec Andreas que j’en venais presque à penser parfois que ce n’était pas un hasard qu’il y ait un équilibre entre le bien et le mal et ce n’était pas un hasard que l’apocalypse soit en marche, personne ne pouvait savoir ce que le tout puissant avait en tête… et c’était à la fois effrayant et quelque peu rassurant dans le sens ou, si quelques poignées d’anges de démons, d’aions et d’humain étaient contre cet évènement, cette suppression de la race humaine, alors… peut-être qu’il pouvait revoir son jugement. Je reçus une petite tape sur l’épaule avant qu’il ne recommence à m’appeler « mon ange » ah… rien que ça, ça me faisait sourire. Mon meilleur ami ne se rendait pas compte à quel point ça faisait du bien de pouvoir « dire » sa nature sans avoir peur !

« Qui penserait comme nous tu veux dire hm ? Je suis sur qu’un jour ça changera… on pourrait… changer les choses tout simplement… c’est déprimant quand même hm ? Si on parlait de quelque chose de plus joyeux ? »

Mais je n’avais pas pu m’empêcher de rajouter que je serais toujours là pour lui… après tout, il m’inquiétait aussi, lui, il savait se défendre je n’en doutais pas, mais disons simplement qu’Andreas ne fait pas le poids, tout comme moi d’ailleurs face à certains démons qui rodent et… anges peut-être ? Je me rangerais toujours de son côté cependant et je voulais qu’il le sache. Il avait l’air content de le savoir et… je ne pouvais que l’être encore plus évidemment ! Une chose en entrainant une autre, après que nous nous soyons bien amusé à nous chamailler plus ou moins par rapport à un petit bout d’homme qui avait posé une question amusante à Andreas, on a finit par parler d’amour… et là, j’étais mal à l’aise, mais… ça allait !

J’avais essayé de nier, de dire que je ne l’aimais pas comme ça, que c’était différent mais bon, moi et le mensonge, on est incompatible et je me résolus tout simplement à sourire tout en lui avouant qu’il avait raison, ce qui le raaaavi ! c’était le moins qu’on puisse dire vu comme il était content !

« Ah ~ tu ne lui diras rien n’est-ce pas ? J’aimerais… tu sais, lui révéler… plus tard… enfin, j’aimerais d’abord essayer… et puis… si on est vraiment fait l’un pour l’autre… lui dire ce que je suis vraiment… tu vois ? »

Par ma petite confession, il avoua lui aussi qu’il était amoureux et… je crus comprendre que ce n’était pas quelqu’un de fréquentable, j’ai eu très peur et j’ai toujours peur maintenant même en sachant qu’il sort avec ce démon. Je n’ai rien contre lui, je ne le connais que par sa vilaine réputation et c’est déjà bien assez… enfin, le voir et échanger quelques paroles m’avait appris également que, quand on l’a dans la poche… on ne risque pas de se faire tailler en pièce alors j’imagine que s’il s’est vraiment épris d’Andreas ce dernier ne craint rien, je voulais cependant l’avertir.

« Sa puissance en comparaison de la notre est peut-être… négligeable ? Bien que je ne dirais pas ça… mais, en tous les cas je sais qu’il est très intelligent… et je m’inquiète vraiment… alors fait attention… »

Voila… et comme il ne disait rien, je surenchérie avec cette promesse, ce qui le fit sourire puisque j’avais vraiment l’air d’une mère qui s’inquiète pour son fils ! Ah… que c’était ridicule ! Mais je me sentais bien… avec Andreas, Kanon, Miwa… Miho… tout ce petit monde était comme une famille et puisque nous nous connaissions entre nous, c’était un pur bonheur !

Quand je tournais la tête, je constatais qu’une jeune femme nous regardait étrangement et je compris tout de suite, inutile de vous faire un dessin ! Et quand j’en fis par à mon meilleur ami, évidemment il parla de couple et… de Kanon ! Je ris comme un idiot, essayant de le chatouiller un peu avant de reprendre mon souffle et de voir quelques parents venir vers nous pour nous remercier. Après quelques bisous, nous nous retrouvâmes rapidement seuls, avec Takeru que je pus prendre au bras et qui s’endormait à moitié, bien content de pouvoir se reposer sans se soucier de marcher ou non.

« Ah… je veux bien ! Je n’ai rien à faire aujourd’hui et j’aimerais profiter qu’on soit tous les deux, c’est tellement rare ces temps-ci ! En même temps… fini la drague pour toi et pour moi ! »

On marchait tranquillement vers les différentes entrées… je n’avais pas spécialement remarquée que l’on se dirigeait vers un le coin d’un magnifique spécimen, une sort de poulpe énorme… j’en frissonnais presque, les bêtes de l’apocalypse me fichaient la frousse et quand je voyais des monstres marins comme ce spécimen là… j’avais franchement les chocottes et j’étais bien contente que Takeru dorme dans mes bras à cet instant !

« Ah… vraiment je donnerais tout pour que des créatures comme celle là n’en veuille pas à la terre… si tu vois de quoi je veux parler… je parle en code depuis tout à l’heure, c’est… enfin bon… l’essentiel c’est que tu comprennes ! »

Je ris doucement, me mordant la lèvre pour ne pas réveiller le petit qui semblait vraiment épuisé, c’était inquiétant aussi. Une main sur son front m’assura qu’il n’était pas malade, alors je n’avais pas de quoi m’affoler. Je décidais également d’embêter Andreas, souriant toujours.

« Et… dis moi, je suis curieux… comment tu l’as rencontré ? Et… comment tu as su que vous vous aimés ? »

Une question comme une autre, mais j’avoue être très porté sur cette question, tellement de personnes autour de moi sont liées par l’amour que j’en viens à me demander s’il n’y a pas un problème, cela dit, ça ne fait qu’emplir un peu plus ce monde imparfait d’une douce poésie qui cache un peu ces défauts peu à peu gommés. J’aime énormément Andreas et je ne voulais pas qu’il se sente menacé parce que j’étais un ange et son copain un démon.

Nous avions parlé d’un sujet sensible et attaquions par la suite sur un autre du même genre, quoi qu’un peu moins angoissant. Après tout, aimer quelqu’un n’est pas la fin du monde, non, c’est juste dangereux pour nous ! Andreas avait apprécié le changement de sujet et suivit grâce à la confession de mon amour pour Miwa, m’avouant être amoureux de Seiji. J’étais inquiet, mais c’est un grand garçon et je préfère me dire qu’il faut lui faire confiance, surtout qu’il sait déjà ce qu’il encoure alors… je n’ai normalement pas à m’en faire !

Je lui fis par de mon envie de révéler à la justicière de mon cœur que j’étais un ange et il était d’accord avec moi mais s’inquiétait tout autant que moi pour lui. J’esquissais un léger sourire, la naissance d’un aion était possible par le genre de relation que je voudrais entreprendre avec Miwa, mais je ferais attention et rendit sa petite frappe à Andreas.

« Aucun problème, je ferais plus attention qu’aucun homme sur cette terre ! Causer du tort à ceux que j’aimes… serait invivable »

Je passais ma main dans sa tignasse blonde, juste par plaisir, il était tellement adorable avec ses airs angéliques que personne ne sait lui résister ! Et d’ailleurs une jeune femme nous observait, ne pouvant comprendre ce qui nous liait Andreas et moi. J’avais un don pour me mettre dans des situations pareilles, mais ça ne me dérangeait pas vraiment, que les gens pensent ce qu’ils voulaient, moi, je savais qui j’étais et… encore plus important, maintenant je n’ai plu lieu de me contrarier puisque fini les flirts, j’avais trouvé celle qui faisait renaître l’humain en moi de jour en jour !

Takeru s’était endormi dans mes bras et le blondinet à mon côté lui caressa la joue. J’imaginais qu’il avait du mal, lui tellement aimant, si je pouvais faire en sorte qu’il ne soit plus poursuivi par mes frères… je serais sans aucun doute le plus heureux, car le voir sourire n’avait pas de prix, surtout quand c’était pour une cause aussi noble que celle de vouloir un enfant.

« Tu sais… je pense que… je ne vais pas pouvoir me séparer de Takeru… je pense sérieusement à prendre sa sœur aussi, si Miwa décide de la laisser… enfin… je ne sais pas encore… mais je ne pense pas pouvoir laisser ces deux enfants… alors… quand tu en auras l’envie, viens nous voir ? »

Déjà angoissé par ce sujet, je me mordis la lèvre, bien que souriant, je ne voulais pas l’embêter avec mes problèmes, ce fameux dilemme, d’être un bon ange et de laisser le temps agir ou bien de m’occuper d’eux moi-même. Je n’eus même pas le temps de soupirer que l’aion me demanda si je voulais rester avec lui, chose à laquelle je souris en lui disant que rien n’aurait pu me faire autant plaisir ! Et nous voila à nous frapper dans la main comme deux idiots, à rire de nos bêtises. Cependant, son idée d’un endroit où mon petit homme pouvait dormir n’était pas de refus et j’acquiesçais en le suivant sagement. C’était sans compter sur le monstre marin le plus énorme que je n’avais jamais vu, une chance que nous n’en ayons jamais croisé !

« Oui… pas faux, je reste perplexe, entre toi et moi, tu es sans doute celui qui réfléchi le plus… je vais commencer à me poser des questions, il va falloir que je me remette à niveau ! »

Je ris de ma bêtises et poussait la porte de l’entrée, entendant la pluie bien plus violente que les clapotis et les ondulations de l’eau des bassins de l’aquarium qui, je l’espérais, ne réveillerait pas Takeru. Et ce fut à ce moment que je me demandais comment Andreas avait rencontré son démon de petit ami et avait su qu’il avait des sentiments pour lui. Ça le fit rire et je souris à mon tour lui demandant « quoi ? » l’air sérieux, je ne savais rien et je voulais savoir, rien de plus normal. Pour cette raison il me raconta et j’hochais la tête, comprenant où il avait voulu en venir, c’était assez amusant, je comprends mieux pourquoi il riait et j’en fis de même.

« J’avoue, ce n’est pas commun comme rencontre mais… ce n’est pas le plus important. Je te souhaite vraiment que ça marche. »

Nous entrâmes enfin dans le petit restau, très charmant d’ailleurs où Andreas avait surement passé quelques soirées autour d’un bon repas et l’image me fit sourire, car le savoir dans un confort comme celui-ci était rassurant. Il me retourna la question et je pris mon temps pour lui répondre, juste pour l’embêter, le temps que nous nous assîmes.

« Disons que… je me suis rendu compte que je l’aimais plus que les autres quand… j’ai voulu en savoir plus à son sujet et quand je me suis mis à l’espionner… enfin, l’espionner, pas vraiment… je ne fais que la surveiller, je ne vais pas non plus attendre qu’elle prenne un bain… tu me connais je ne suis pas comme ça »

Je regardais le menu à mon tour et penchait ma tête sur le côté.

« Ah non, on partage ! Je suis bien trop content pour te laisser tout payer ! »

Parcourant rapidement le menu, je réveillais doucement le petit ange sur mon épaule pour qu’il puisse mieux dormir ce soir et lui demandait ce qu’il voulait manger. Je devais faire attention à son alimentation, certes, et surtout après quelques bonbons et glaces… et puis ça ne lui ferait pas de mal. Il était déboussolé, nous n’avions pas marché bien vite et nous étions arrivés en moins de deux ! Je lui souris et lui dit que nous étions au restaurant mais ça ne semblait déjà plus l’intéresser. Après avoir finalement fait un choix pour lui, je le laissais filer aux jeux le temps que nous prenions commande.

« Dis moi sinon, est-ce que… tu n’as rien remarqué d’étrange, comme cette pluie… j’ai l’impression que… quelque chose se trame dans l’ombre… et ça ne me plait pas… »

Je bus un peu d’eau après avoir parlé, attendant une réponse sans vraiment en tenir compte, après tout ça n’allait pas changer nos existences de le savoir ou non… mais mieux valait prévenir que guérir. La pluie battait encore à la vitre et je désespérais de revoir le soleil un jour, caché derrières ces nuages, cette image reflétait presque nos vies à Andreas et moi, nous attendions que les choses aillent mieux pour enfin vivre une vie tranquille… mais était-ce possible ? Je fis tourner un peu le verre avant de reporter mon attention sur l’intérieur de la pièce, frissonnant histoire de donner un peu plus de crédibilité à mon enveloppe corporelle.

Je sentais Andreas assez mal et je n’aimais pas qu’il s’inquiète pour moi, car il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. J’avais tenté de le rassurer en lui souriant et en ébouriffant ses cheveux, même s’il n’était pas vraiment d’accord. Je ris légèrement avant qu’il ne me « frappe » tentant de lui mordre la main bien que je n’aurais pas serré. De toute façon, je ne voulais pas vraiment l’attraper. En relevant un peu plus Takeru dans mes bras pour qu’il ne tombe pas, j’attrapais l’Aion, posant ma main sur son épaule.

« Ne t’en fais pas, c’est en m’assurant que tout va bien pour mes proches que tout ira bien pour moi et pour l’instant tout va bien ! »

D’ailleurs, j’avais l’impression que la présence du petit bonhomme y était pour quelque chose, je surveillais Miwa, j’avais Takeru et Hana, j’avais Andreas parfois à mes côtés et Kanon qui m’aidait et avec qui nous pouvions parler de la même façon de Miwa et Miho puis… quelques personnes autour de moi qui rendaient mon existence un peu plus utile. J’avouais finalement à mon blondinet adoré que je ne me sentais pas le cœur à laisser Takeru et je fus agréablement surpris par sa réponse. Il avait l’air d’apprécier l’idée et celle de venir quelques fois l’enchantait presque ! Je n’en étais que plus heureux.

« Ah… je sus vraiment content d’entendre ça ! Oui, disons que ta grande taille, ta tignasse blonde et ton comportement parfois ne laissent pas les enfants indifférents. Pas que les enfants d’ailleurs ! »

Petite taquinerie que je n’avais pas pu empêcher, je ris légèrement, j’adorais Andreas aussi pour son côté enfantin, celui qui me faisait rêver parfois, j’aurais voulu être la pour lui plus jeune ? Je suis la maintenant, c’est déjà ça. Je ne devais pas penser à ce genre de chose car revenir dans le passé était impossible. Il voulut ensuite, comme s’il avait lu dans mes pensées, s’assurer que je savais bien qu’il était là pour moi et je ne pris pas la peine de répondre, soupirant en entourant ses épaules de mes bras pour frictionner celle ou j’avais poser ma main, le lâchant quelques instants après, le temps que nous sortions et nous concentrions pour aller le plus rapidement possible au petit restau en passant au travers des gouttes de pluie. Je m’étais fait traiter d’idiot entre temps, pour une raison qui m’échappait mais, je savais qu’Andreas ne le pensait pas vraiment et j’en riais de le voir sourire comme ça.

C’était presque comme si l’aion évitait le sujet. Il est vrai que Seiji n’était pas un exemple et que je craignais pour Andreas que cela finisse plus ou moins mal, j’imaginais le pire mais en même temps je me devais de lui faire confiance et j’essayais de garder mon calme. Je n’irais pas me renseigner sur lui de toute façon, ni lui parler… à moins vraiment d’avoir un motif de le faire, du genre, une blessure inexpliquée sur une des jambes d’Andreas ou… s’il se mettait à boiter… ahum… mais je pense qu’il valait mieux que j’en parle avec Andreas plutôt qu’avec lui. Pour cette raison, avant de lui répondre concernant ma rencontre avec Miwa, je lui demandais :

« Dis… si tu as envie de m’en parler, je veux dire, quoi que ce soit, des disputes, des attentions mignonnes, n’hésite pas. Ce n’est pas parce qu’il est un peu différent de ce que tu fréquentes d’habitude que je vais te faire la leçon, tu peux vraiment tout me dire ! »

Je voulais être sur qu’il ne me cache rien, qu’il puisse se vider l’esprit au moins avec quelqu’un qui serait capable de comprendre, même s’il faudra surement que je lui demande parfois comment fonctionne son petit ami pour le comprendre, je ne doute pas que je réagirais… comme il faut et ce sans blesser mon meilleur ami. Je répondis pour ne pas m’attarder à penser à ce genre de choses, essayant d’expliquer au mieux que je n’aurais jamais regardé Miwa d’un œil pervers et vu son sourire en premier lieu, je voyais bien qu’il avait compris et qu’il était prêt à me dire quelques bêtises. Cette fois ci je ne ris pas, bien trop embarrassé, me mordant juste légèrement la lèvre avant qu’il ne se mette à rêvasser. Nous étions arrivés et il avait reprit en m’affirmant qu’elle m’aimerait surement et qu’il voudrait que je lui dise un jour ce que j’ai fait pour tomber amoureux d’elle. Hm… j’étais quelque peu hésitant, mais je lui faisais confiance.

« Tu crois ? À vrai dire… même si je n’ai jamais vraiment été impressionné par quoi que ce soit… j’appréhende de lui déclarer ma flamme. On est sensés ne pas se connaître beaucoup et pourtant… à force de l’observer je la connais bien mieux que son patron ou que sais-je… c’est… je ne sais pas. On verra ou ça me mènera, n’est-ce pas ? »

Un clin d’œil puis Andreas me dit qu’il voulait payer, hors de question ! Je protestais et voulait partager, trop heureux de passer une journée avec lui, après tout ça n’arrive pas souvent en raison de son emploi du temps alors je profite ! D’ailleurs, je comptais bien à ce qu’il prenne un dessert et que je le lui paye, mais je préférais ne rien dire, pour le dessert… mieux valait qu’il se lâche afin que je puisse lui faire un beau cadeau et un soulagement au niveau de son porte monnaie qui n’aurait pas à tant débourser que ça !

Takeru parti aux jeux une fois avoir commandé, le temps que les plats arrivent et j’en profitais pour parler de la pluie qui me semblait étrange. Visiblement Andreas avait bien remarqué et il avait plus de renseignements à ce sujet que moi, chose tout à fait logique étant donné son travail et le nom du grand patron de la Hellsing, qui n’était autre qu’un démon. Plus il m’en disait et plus je frissonnais. L’apocalypse, Sakuya Toya, Dieu… c’était donc une sorte de prélude ? Ou d’avertissement ? Une introduction à tout ce chaos ?

« Je n’en sais rien… je pense que c’est… bien de LUI et c’est bien le message qu’il veut faire passer… mais, vis-à-vis de Sakuya Toya… je dois t’avouer que j’hésite, ce n’est pas son genre… après, devoir oblige puisqu’il est millénaire, ce n’est pas le moment de flancher pour lui, tu vois ? »

J’étais un peu plus bavard, le sujet était d’un intérêt très particulier puisqu’il concernait la terre toute entière et ce qu’il m’avait annoncé me donnait à réfléchir un peu plus que de coutume, il ne fallait pas être une lumière lorsqu’on était un ange un démon ou un aion pour comprendre que ce n’était pas normal cette pluie depuis 11 jours déjà et… j’avais bien envie de demander à ce cher Toya, ange qui depuis un certain temps cherche à me contacter, ce qu’il en était vraiment. Je doute que l’un des deux PDG des deux boites les plus estimées de Tokyo mentent, surtout, je n’en vois pas l’intérêt.

« Je me chargerais de demander au patron de la Kronos… quelque chose me dit que j’en aurais l’occasion… je lui ai déjà parlé… et je doute qu’il soit pour, ne tirons pas de conclusions hâtives au risque de se tromper de responsable. »

Je savais qu’il en était de même pour Andreas et ce n’était pas un problème puisque j’étais content qu’il puisse être pareil sur ce point, mais… je savais que cela nécessitait parfois des sacrifices et que nous nous inquiétons donc mutuellement constamment, jusqu’à au moins ce que tout aille bien pour nous deux. Même dans ce cas, je ne pouvais m’empêcher de vérifier par moi-même que tout allait toujours très bien pour lui comme il le disait, parce que tout comme moi, parfois il n’osait pas dire que tout n’était pas rose dans l’unique but de ne pas m’inquiéter et si je le savais, c’est que j’agissais pareil ! Ah… vraiment, nous ne pouvions rien nous cacher !

Je lui avais fait quelques compliments par rapport aux enfants et également à ses conquêtes et les gens qui se retournaient à son passage. Andreas n’est pas très grand, mais sans doute parce que je le voyais comme mon meilleur ami et pour moi un être au grand cœur, un être qui avait beaucoup plus de mérite que la plupart de mes « frères », j’avais dit qu’il était grand, rien d’ironique en sommes et puisque ça le faisait rire, je lui tirais la langue et rit à sa seconde remarque. Puis, pour qu’il comprenne ou j’avais voulu en venir me reprit tout simplement en touillant les plats que l’on venait nous mener, laissant Takeru manger en essuyant parfois ses joues couverte des tâches qu’il faisait en mangeant. Heureusement, j’avais pris grand soin de lui mettre une serviette !

« Tu es grand autrement, puis, ta taille est raisonnable quand même hm ? Tu as une bonne taille »

Sortie de son contexte, cette phrase me paraissait très étrange ! Mais je n’en fis rien, me contentant de sourire. Le sujet Seiji avait été remis sur le tapis et parce que ça n’avait pas l’air de convenir à mon ami blondinet, je crus bon de lui rappeler qu’il pouvait me parler absolument de tout, avant de changer de sujet, vraiment, ça m’inquiétait puisqu’on n’en parlait pas… enfin, dans un endroit tel que celui-ci, bondé de monde je voulais bien comprendre qu’il ne voulait pas au cas ou des oreilles baladeuses auraient dans l’intention de nous écouter et d’aller répéter à je ne sais qui ces précieuses informations, ce que je ne voudrais pour rien au monde !

« Tout savoir hm ? D’accord… mais bon, il n’y a pas grand-chose à savoir »

Je bus, pour me détendre un peu, parler de Miwa chez moi me faisait surement le même effet que lui avec Seiji et je voulais qu’il sache, mais pas en présence d’un grand comité comme celui là. C’est donc avec une main que je passais dans ma nuque que je lui dis à quel point j’étais hésitant bien que je le savais, un jour j’en viendrais à lui révéler mon amour pour elle. Andreas acquiesça d’ailleurs en me disant de foncer et j’en ris, le remerciant sagement.

« Je ferais ça alors, enfin… en douceur, tu me connais… »

Soupirant, désespéré par mon comportement digne d’un adolescent dès que l’on parlait d’elle, je redevins un peu plus sérieux en attendant le dessert, essuyant mes lèvres et les joues de Takeru pour le laisser jouer pendant ce temps. Nous, nous parlions de choses bien plus sérieuses tout à coup et… nous nous étions même baissés et mis à parler doucement, chose très suspecte mais qui pour nous ne l’était pas. D’autant plus que le sujet, pour tous ces humains pouvait être complètement fou et fictif puisque nous parlions en code et… de la fin du monde pour les plus doués.

Les propos de mon Aion adoré me troublèrent. Il n’avait pas tort, cette annonce pouvait aussi signifier qu’IL ne voulait pas véritablement condamner la terre et ses habitants, mais… plutôt mettre à l’épreuve, qui ? Les anges ? Je n’en savais rien et j’étais bien curieux de savoir. D’un air grave il me demanda ce que je ferais s’il y avait réelle menace et si une alliance se faisait dans l’ombre. Je n’hésitais même pas une seconde à lui répondre, laissant néanmoins le suspens planer pour ne pas dire de bêtises.

« Je ne resterais pas les bras croisés… je tiens trop à ce monde pour le laisser périr… là est peut-être mon plus grand pêché. »

Mais si c’était mal d’aimer, alors j’étais coupable, forcément et j’assumais entièrement cette énorme responsabilité d’être un amoureux des humains, de cette planète, de tout ce qu’elle signifie à mes yeux, de tout mon vécu. C’est alors que j’eus un déclic.

« Dis moi… honnêtement, n’est pas peur des mots, tu sais bien que je ne te jugerais pas mais… la plupart des anges étaient des hommes n’est-ce pas ? Crois du qu’IL sacrifierait un monde potentiellement remplis d’ange… par simple déception ? Il y a un dicton qui dit tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir… est-ce qu’il n’y a plus d’espoir que d’autres anges naissent de la même façon que moi ? Je trouve ça… insensé… il y a anguille sous roche… et si… ce n’était qu’un test ? »

C’était idiot de penser cela, mais en même temps, la raison qu’avait donné notre « père » pour l’apocalypse n’était pas à mes yeux suffisante et lui-même se disait être amour, alors condamner une race qu’il avait lui-même crée ne serait-ce pas un peu trop ? Parfois, j’avais beau être un ange, je me demandais la logique dans toute cette histoire et surtout, ce qu’IL avait en tête… il pouvait aisément deviner nos pensées, mais nous ne pouvions pas deviner les siennes… était-ce un jeu pour que les plus aptes à le comprendre s’en voient remerciés ? Ou devait-on prendre cela sérieusement ? Dans le doute, je préférais lutter plutôt que de laisser les hommes périr.

Comme avec n'importe qui, j'avais eu ce besoin de le rassurer et de lui faire comprendre que la taille n'était pas importante, du moins pas cette taille là et lorsqu'il l'avait compris, Andreas avait sourit comme il le faisait d'ordinaire quand il était heureux, me remerciant en me demandant en bon soucieux qu'il était si ce n'était pas pour le rassurer. Je ris en lui donnant une petite tape sur l'épaule, soupirant.

« Bien sur que non, je le pensais vraiment... tu me vois te mentir ? »

Après tout, je ne pense pas que j'en sois capable et même si je le voulais, je ne pourrais pas, ce serait trop flagrant il pourrait lire en moi comme je pourrais lire en lui. Le problème entre nous deux était aussi ce qui nous liait, on se comprenait trop bien et ça en agaçait plus d'un. J'imagine que si Seiji apprend que je suis proche du blondinet à ce point, il va avoir envie de m'exterminer, mais ce sera d'autant plus compliqué... Andreas ne le lui pardonnerait pas. Du moins, j'espère qu'e rien de tout cela n'arrivera, je ne suis pas du tout une menace qui plus est !

Nous en étions venu à parler du sort de ce monde et à nous étonner de ce qui nous était arrivé à tous les deux, de ce que nous avions appris, de ce que nous pensions et c'était avec détermination que je lui avais répondu que je défendrais les hommes. Je m'étais mordu la lèvre, il est vrai que pour les anges, ce serait un pêcher de s'opposer à la volonté du tout puissant, mais pas pour moi, après tout Dieu n'a pas créer de créatures parfaites et peut-être est-ce là le reflet de son image, il ne l'est pas non plus. Mais peut-être tout simplement qu'un tout fait que notre univers pourrait l'être, si nous pouvions tous nous rendre compte de nos erreur... certes, personne n'est d'accord dans cette histoire, il y a ceux qui n'en tiennent pas compte, ceux qui ignorent, ceux qui veulent la fin du monde, ceux qui ne la veulent pas, tant d'opinion divergentes que l'on pourrait se retrouver à tous, ne plus exister. Je m'embrouillais un peu et me réveillais grâce au "moi aussi" de mon meilleur ami, lui souriant néanmoins, perturbé et très angoissé à chaque fois que l'on abordait ce sujet.

Je surveillais Takeru, voir qu'il ne fasse pas de bêtise, souriant comme un idiot en constatant qu'il passait même les jouets qu'il tenait dans ses mains aux autres. Ce petit n'était décidément pas comme les autres et c'était l'une des raisons pour lesquelles je m'y attachais toujours un peu plus à mesure de l'observer.

Mon plat à peine touché, je fis l'hypothèse que ceci n'était qu'un test et la réponse d'Andreas ne fit que m'angoisser un peu plus, il n'avait pas tort. En un sens, IL ne disait jamais quand il faisait ses tests t c'était pour cela qu'il était toujours difficile de savoir sur quel pied danser avec lui, prendre ses décisions à la lettre ou ne pas le faire ? J'ai bien peur que tout ceci ne sois qu'une mascarade et que nous risquions nous aussi de décevoir notre "père". J'acquiesçais à ses mots, puisque je les avais pensé aussi, en revanche la suite m'inquiéta moi aussi, vu l'air qu'il prenait il avait vraiment envie de faire quelque chose et j'étais motivé pour l'aider, ne voulant pas perdre tout ce que j'avais construit jusqu'ici, tous ces liens qui me créaient moi, qui faisaient que j'existais en tant qu'ange ayant un coeur, en tant qu'homme ayant... une âme.

Sa proposition était alléchante et j'avais bien envie de lui répondre oui, mais en y réfléchissant il ne serait pas bien difficile d'exterminer une poignée d'anges, de démons d'humains et d'aions qui voudraient défendre la terre et mourir de cette façon sans avoir réellement pris part à la sauvegarde de cette planète me contrarierais vraiment.

« Tu sais très bien ce que j'en pense... j'en suis sur. Il faut... être discret, savoir combien nous pourrions être car... nous n'avons pas qu'une poignée d'ange face à nous, mais une armée... préparée spécialement pour les rebelles comme nous... enfin, même si nous n'aurions normalement pas à nous considérer comme tel... ah... Andreas je ne sais pas quoi pensé, mais tien moi toujours au courant, si je peux faire quelque chose, bien évidemment je le ferais tu le sais très bien ! »

Les plats repartir avec la bonne femme qui nous avait servi, me faisait sourire car elle avait déposé sur la table deux petits gâteaux au passage et je mettais quelques pièces, généreusement, dans le petit rond de pourboire, me mordant la lèvre en reprenant le fil de notre conversation qui s'était subitement arrêtée sur mes mots. Le silence me perturbait et je n'aimais pas ça, c'est donc avec un petit sourire que je repris.

« Je te l'ai déjà dis, je ne laisserais pas ce monde périr... jamais »

Et ce n'était pas seulement pour ces milliers d'humains que je disais cela, mais pour les aions qui méritaient d'être enfin un peu tranquille, qui pourraient enfin respirer un peu, car j'en étais certain si les habitants de la terre étaient bien protégé et que la "fin du monde" s'en voyait "annulée", alors les aions seraient un peu plus libres de leurs mouvements. Et de toute façon, je lui en faisait la promesse, si ça n'était pas le cas... je ferais en sorte que ça le soit, mais ça... nous avions déjà eu une conversation la dessus et je suppose qu'il allait la remettre sur le tapis, car il n'aimait pas que je m'implique autant... je comprenais parfaitement, son père avait été dans ce cas et... résultat, il se retrouvait à le chercher... mais, je ne disparaitrais pas...

Nous étions tous les deux contents, nous nous comprenions parfaitement et nous étions sur la même longueur d’onde avec Andreas, la seule chose qui m’embêtait, c’était que nous courions tous les deux vers la mort, du moins, pour l’instant car à ma connaissance, je savais que Sakuya Toya était près à s’engager pour prouver à notre père que l’humanité en valait la peine, mais qu’il n’y mouillerait pas ses plumes et il avait bien raison. S’il était digne de confiance alors il valait mieux que le seul à rester soit un ange millénaire qu’un ange comme moi... mais ça, je ne le lui avouerais pas, il devait en avoir une vague idée...

Enfin, cela dit, j’avais affirmé à Andreas que c’était dangereux et que nous devions faire attention et il était d’accord avec moi m’affirmant que nous devions réunir le plus de personne possible et j’avais presque envie de dire, pourquoi ne pas réunir des gens hors japon ? Nous avions toutes la côte asiatique rien qu’à nous, disons simplement qu’il était plus susceptible pour un ange ou un démon de parler coréen, chinois ou thaïlandais que de parler allemand ou français, encore que ça ne m’étonnerait pas que les plus vieux d’entre nous puisse en être capable. Il y a également un très bon moyen de communication actuellement et c’est en relevant le nez que je lui avais souris comme un idiot pour répliquer :

« Internet ! »

Et il n’avait surement pas compris... alors je me raclais la gorge, baissant le ton de ma voix car j’avais légèrement fait retourné des têtes à ma parole un peu trop enthousiaste et me baissait pour essayer de me faire le plus petit possible, bien qu’un gaillard comme moi ce ne soit pas facile à cacher.

« Je voulais dire... si le monde est en péril, nous ne devons pas réunir le plus de japonais possible, mais le plus de personnes... et s’il y a un moyen discret pour rassembler les forces de tous les anges, démons, aions de cette planète... c’est bien les moyens que nous avons actuellement... »

Je parlais un peu vieillot, surement, mais en même temps je ne suis pas de ce siècle, il fallait qu’Andreas me pardonne, ça devait surement l’amuser puisque lui il était totalement ancré dans son temps, je l’enviais d’ailleurs, mais je lui souhaitais d’en faire encore plus partie, c’est à dire de pouvoir pleinement en profiter car, lui plus que d’autre méritait d’être libre. Je me grattais la nuque, affichant un sourire niais, fier de mon idée je l’écoutais de nouveau, lui rappelant que j’étais vraiment près pour cette terre. Et ses paroles me touchèrent car il avait raison, je devais faire attention aux enfants. J’hochais la tête, soupirant, mettant cette dernière contre mon poing avant d’attraper Takeru au passage pour lui remettre sa veste et l’embêter avec son bonnet. Il rit en voyant que je le lui avais un peu trop enfoncé et fit un au revoir à ses petits camarades avant que le blondinet ne se lève. Je fis de même, un peu déçu de ne pas pouvoir m’impliquer autant que je l’aurais voulu, bien que je me consolais en me disant que surement... il y allait avoir mille et une façon de « combattre ».

« Oh, avec plaisir, je t’invite à la maison d’ailleurs enfin... si tu n’as rien d’autre à faire, qu’est-ce que tu en dis ? »

La pluie dehors nous donnait un avant goût peut-être de ce qui nous attendait, nous, toutes ces créatures qui peuplaient la terre dans l’espoir que demain sera clair et meilleur, ou tout simplement que demain soit...
car demain est un nouveau jour, mais qui sait ce qui nous attendra... et pour cette raison, je voulais profiter un maximum de temps passé avec ceux qui me sont le plus cher. Je comprenais Andreas, chaque jour qui passait était une bénédiction à ses yeux et je voulais faire en sorte qu’il puisse oublier le décompte et reposer un peu sa tête sur les épaules solides de sa liberté.

Je respirais à plein poumons dans l’espoir de sentir la venue d’un avenir meilleur, mais pour l’instant, il n’appartenait qu’à nous tous de prendre notre destin en main... voila qui ne me dérangeait pas, mais quand à ce que j’avais en face de moi... j’avais quelques craintes... qu’il s’agisse d’un ange, d’un démon... que sais-je... je n’aurais pas eu peur, mais quand tous mes frères ou presque se dressent contre moi, je ne pouvais nier que je me perdais peu à peu. Que devais-je faire ? Etait-ce la bonne décision ? Si j’étais encore là, j’osais espérait que oui... et d’ailleurs, je n’étais pas le seul dans ce cas et je m’appuyais un peu sur Kanon et Andreas pour ces décisions là, personne ne les forçaient et ils étaient plus sage que moi... l’un plus expérimenté, l’autre de son temps et pourtant lucide... je savais à peu près où me situer. Souriant, je fis sauter un peu Takeru en faisant un clin d’oeil à Andreas en mettant le petit parterre pour qu’il prenne chacune de nos mains, toujours dans un esprit joueur, je défiais quiconque nous verrait, de dire quoi que ce soit de désobligeant, après tout... trois visages d’anges comme les notre, comment résister ?

//Si tu veux, on peut poursuivre un autre rp dans l’appartement de Chuchu, ou bien le tien ? ^^ à moins que tu ne sois trop débordé, ce que je comprendrais =) tiens moi au courant petit blondinet chéri ! ♥//