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† Code : Kakumei †
† ASTUCE †
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Sombres étaient les rues de cette ville lorsque la lune brillait et narguait de toute sa splendeur toutes les étoiles envieuses qui ne réussissaient même pas à en devenir la copie. C’est en pensant à cet astre trompeur que la belle actrice s’était décidée à sortir, humant par la même occasion cette odeur sordide qui émanait des lieux. Seul le bruit de ses talons qui claquaient sur le pavé se faisait entendre. D’une robe arrivant à mi-cuisse, la belle s’était vêtue, espérant attirer dans ses filets un pauvre ivrogne et a en faire sa proie ou son jouet. Si fragile, pensaient-ils tous, à la voir comme une poupée de porcelaine. Mais sous ce masque se cachaient une férocité sans pareille et un sadisme à en faire frémir le plus grand des démons jamais invoqué.
« Maitre » se disait-elle, où était-il donc, que faisait-il, cet homme qu’elle appréciait tant pour ces mêmes raisons. Surement à jouer ça et la, patientant encore, le temps que tous les pions soient placés sur le plateau. Elle se mordit la lèvre en souriant. Tous ces cris et le chaos qui règnerait l’excitaient si bien qu’elle soupira une énième fois à ne voir que personne ne daignait l’approcher. Ce ne serait même pas amusant de tuer un ivrogne...
Au loin, finalement une silhouette masculine, titubant vers elle en se demandant ce qu’une pauvre idiote dans son genre pouvait bien faire à une heure pareille et c’était gagné. Elle allait s’en donner à coeur joie, éliminer toute sa frustration, palpable à des kilomètres à la ronde. Jouant les innocentes, elle referma les pans de sa longue veste noire, laissant cependant volontairement sa robe se dévoiler sous les yeux du vieil homme qui d’une appellation particulière s’empara de son bras. Non sans se débattre la jeune femme fit mine de crier au secours avant qu’il ne l’entraine dans une ruelle plus sombre, à l’abri des regards indiscrets. Son sourire s’agrandit alors que, contre toute attente, celui d’Hina aussi.
Elle finit même par rire en dégageant aussi aisément qu’un enfant repousserait sa peluche préférée, les mains de cet inconscient. Sa stupeur fut s’y grande que la démone s’en régalait, faisant claquer ses talons à mesure que le plus vieux reculait en se demandant ce qu’elle comptait lui faire. Oh, bien sur elle se plaisait à jouer, d’un index sur, posé sur le col de sa chemise, elle tira le pervers des cartons dans lesquels il s’était affalé en tombant, pour mieux faire grimper son autre main le long de son ventre rond.
Lorsqu’ils finirent leur course, la main se saisit de la gorge de l’innocent, tandis que de l’autre elle se saisit de celle de l’homme pour lui briser un doigt. Il ne l’avait pas reconnu et puisqu’il ne s’en sortirait pas vivant... autant profiter de le tuer lentement, il avait choisi une si vilaine façon de procéder que ce dégout profond que la belle ressentait était suffisant pour qu’elle lui laisse cette chance de mourir sur le coup.
D’ailleurs, une aura particulière se fit sentir. Il était là, quelque part à l’observer peut-être ? Hina soupira, susurrant à l’oreille du vieil homme qu’il avait de l chance avant de lui briser le coup. Aucune chance qu’elle soit soupçonnée, ni empreinte, ni force apparente, la belle n’avait aucune raison de s’inquiéter.
Bras croisés, elle attendit qu’il se présente, souriant en cherchant sa cachette. Elle ne lui ferait pas de mal bien sur, appréciant tout particulièrement d lui mener la vie dure.
• Montre-toi donc je sais que tu es là. Quelle raison t’amène ? Tu m’as manqué, le sais-tu ?
Une légère brise, tardive et fraîche, vint perturber de sa faible puissance la ville encore active à cette heure si avancée de la nuit qu'était Tokyo. Ou la capitale qui ne dormait jamais, j'en avais la preuve sous les yeux. Si je sentais une partie des consciences des humains endormies, l'autre était encore active, dans les rues, partout. Mais il n'y avait pas que des humains... Les mains liées sur mes genoux pliés, en position assise sur le toit d'un immeuble qui semblait presque à l'abandon, j'étais en quête d'un peu de calme. J'aimais le silence, qui me rappelait l'endroit d'où je venais. Seulement, ici, quelque soit l'endroit où l'on se trouvait, il semblait être impossible de le trouver. Si je fermais les yeux ne serait-ce que quelques secondes, les murmures de mes frères et soeurs me parvenaient, qu'importe leur localisation. Certaines paroles m'étaient destinées, d'autres l'étaient pour celui que je considérais comme mon maître, le puissant séraphin Sakuya Toya, et je me devais de faire passer tous les messages ayant un rapport avec lui, et d'autres ne nous concernaient pas. Mais qu'importe leurs sujets, je notais dans un coin de ma mémoire chaque mot, chaque phrase, qu'ils aient du sens ou qu'ils soient confus, retenant absolument tout du monde angélique qui ne cessait de bouger au-dessus de nous. Je ne devais pas faillir à ma tâche que je prenais très au sérieux, et je me devais d'être au courant de la moindre action qui avait de l'intérêt.
Je me forçais à rompre le contact spirituel avec le Paradis. Immédiatement, les rumeurs devinrent plus étouffées jusqu'à se fondre avec le silence. Même si ce n'était absolument pas mon genre de le faire, j'estimais avoir le droit à un moment de répit après avoir fait transmis autant de messages en si peu de de temps. Hélas, le monde divin était en perpétuel mouvement et n'attendait pas. Je ne me plaignais pas. Dieu lui-même m'avait fait confiance en me confiant aux mains de Sakuya Toya, il était normal que je lui prouve mon allégeance.
Je rouvris lentement les yeux, alerté par une aura bien singulière, que l'on ne pouvait manquer tellement elle traduisait à la perfection l'hystérie et l'excitation de son propriétaire. Je n'eus aucun mal à reconnaître l'empreinte démoniaque. Je baissais mon regard vers le sol, qui balaya les rues en contrebas. Pendant plusieurs minutes, j'attendais, concentré, les sens alertés. Finalement, une silhouette se démarqua dans les rues désertes. Etrangement familière. Pourtant, en seulement trois siècles et quelques décennies, j'avais eu le temps de croiser des milliers d'êtres aussi différents les uns que les autres. Ma curiosité, qui n'était pourtant pas très grande, s'était réveillée. Je me redressai sur les deux pieds de mon enveloppe charnelle, à l'image d'un humain. Perché ainsi au-dessus du bord, n'importe qui aurait pu croire que j'étais au bord du gouffre du désespoir, désirant en finir avec la vie, comme j'en avais vu beaucoup. Mais n'importe qui qui aurait levé les yeux vers moi se serait aperçu que j'avais disparu en l'espace d'un clignement de paupières.
Ainsi, je suivais la silhouette luciférienne, me téléportant d'immeubles en immeubles, de toits en toits, sur de courtes distances. Sans doute m'avait-elle sentie, mais je ne pouvais m'empêcher de traquer, de continuer à la suivre. Finalement, elle arrêta sa course folle dans une ruelle, non sans être accompagnée. Je repris une place assise sur le bord d'un toit, observant le spectacle sordide qui s'offrait à mes yeux. Ce n'était pas mon devoir de sauver les vies humaines. J'étais là pour leur annoncer l'approche de l'Apocalypse. Et je n'avais même pas besoin de sonder son esprit pour comprendre qu'il était impossible de lui offrir la possibilité de rejoindre les rangs angéliques. Sans émotion particulière, je sentais l'âme humaine s'accrocher désespérément à son corps avant de disparaître. Je fermais les yeux, adressant une prière silencieuse à notre Seigneur. Qu'il prenne soin de cette âme en peine.
Une voix me sortit de ma torpeur. La démone m'avait repéré, ce n'était pas étonnant en soi, même si elle ne semblait pas m'avoir vu. M'avait-elle reconnu ? Je me concentrais un bref instant. L'un des dons des Hérauts était de pouvoir transmettre ses pensées à autrui sans produire un seul son, ce que je fis, sans bouger une seule fois les lèvres.
« Tu n'as pas changé. »
Ma voix allait peut-être évoquer quelques souvenirs en elle, j'en étais persuadé. Ce n'était qu'une simple constatation, sans sens caché derrière. J'usais une dernière fois de mes capacités de téléportation pour atterrir à seulement quelques mètres de l'entité diabolique que j'avais maintenant reconnu sans aucun doute. Droit comme un i, le visage totalement neutre, j'observais le visage aux courbes féminines, auquel bon nombre d'humains avait déjà succombé.
« Cela doit faire un ou deux siècles, Hina, n'est-ce pas ? »
L'odeur de putréfaction commençait à parvenir à mes narines, s'échappant du cadavre de l'homme qui s'était arrêté de respirer seulement quelques minutes plus tôt. J'aurais presque éprouvé de la pitié si ce n'était pas la première chose que l'on m'avait interdit de ressentir.
Kurosaki Hina Devil † Keeper
Emploi : Actrice
Sujet: Re: playing hide & seek Mer 21 Nov - 23:03
Comme un tourment il s’était adressé à elle, faisant frissonner l’enveloppe humaine dans laquelle elle avait été enfermée pour mieux être maitrisée. Une enveloppe qui pourtant trahissait de par sa beauté tous les vices de sa personnalité. Hina était ainsi, douce et pourtant folle à lier. Il lui rappelait ce jour fatidique ou d’ange elle était passée à démon, voyant ses plumes une par une se faire arracher violemment, laissant quelques sont s’échapper de sa fine bouche. Une douleur sans égale qu’elle cherche à retrouver parfois, pour se rappeler, pour revenir en arrière sans pour autant regretter cette déchéance. Au fond, c’était ce qu’elle avait toujours souhaité être. Une femme diabolique qui avait le contrôle sur ces misérables créatures, espèce gamine et bâtarde même pas capable de s’occuper d’elle-même sans créer du grabuge.
Lui dire qu’elle n’avait pas changé était un compliment, déguisé sous cette épée plantée en son coeur, une seconde fois. Elle avait changé, oui. D’une enfant sage et obéissante, elle était devenue l’enfant de Lucifer. Mais ce terme ne lui plaisait pas non. Elle était l’apôtre de son pire ennemi. Une femme démon qui se considérait comme l’élite de ce monde des enfers.
Huan Yue, tel était son nom, la frôlait et provoquait en elle quelques sensations étrange, si peu habituée à communiquer de la sorte elle préféra simplement rétorquer de vive voix, si bas pourtant que seul lui pouvait le percevoir.
• N’est-ce pas ? Que dirais tu de te montrait petit ange, que je sache si ton si beau visage s’est marqué de ride...
Sa peau diaphane était toujours aussi pouponne. Un enfant, voilà ce à quoi il ressemblait tant sa neutralité prenait le dessus sur toute trace d’émotion. Il n’était pas autorisé à en faire preuve. Dommage se disait la belle, appréciant pourtant qu’il l’ait reconnu.
Une main virevolta jusque sur la joue de l’ange caressant du bout des ongles cette perfection glaciale et pour autant attrayante. Mélangé à celle de la mort, il n’en restait pas moins terrible. Ne l’était-il pas au fond ? Mort... sans même le savoir. Formaté par un cercle bien plus haut gradé que lui afin de maitriser le sang rebelle qui coulait en lui. Lors de leurs dernières escapades, ils étaient en bons termes et rien n’avait changé.
• Tu te souviens de moi mon ange... j’apprécie cet effort et pour te récompenser que dirais-tu de te dévergonder un peu ?
Sans nul doute allait-il refuser. Hina était une traitresse à ses yeux, à moins qu’il ne commence à dérailler une seconde fois ? Fort intéressant d’avoir un si bel ami qui risquait à tout moment de se souvenir de choses passées et redoutables. C’est avec délice qu’elle parcourut de sa main son cou, glissant comme de la soie avant de la retirer et de souffler une brise légèrement chaude, remarquant à ses pieds le cadavre abandonné une fois qu’elle avait eu fait de repérer l’aura de son ami.
• Évidement, tu vas te refuser à moi une fois de plus. Qu’est-ce qui t’amène par ici mon tout beau ?
Il était rare que l’être démoniaque donne des surnoms, mais telle une plume elle aimait apposer sa marque et qu’on se souvienne d’elle aussi troublante que ravissante. Était-il possible qu’il soit en mission ? Ou qu’à nouveau il vienne lui annoncer qu’elle courait un terrible danger ? La première fois elle n’avait pas sillé, acceptant son sort qu’elle avait amplement mérité. Mais cette fois-ci en vile démon, puissante et perfide elle ne comptait pas se laisser couper la tête. Était-il venu le lui annoncer pour la sauver ? Ou pour qu’elle ne s’enfuie pas ? Bien qu’il était un ami de longue date elle craignait toujours qu’il n’en soit rien de cette « amitié » pourtant présente. Car il l’avait laissé tuer, comme un ange indigne donnerait en pâture un homme pour accuser plus gros gibier de lui avoir sauté dessus et ainsi chercher querelle.
Sans mot dire, sa bouche resta ouverte à regarder l’ange qui la dévisageait sans donner le moindre indice. Parler était inutile avec lui, pourtant elle se plaisait à lui poser les questions les plus ambigües. Pour appuyer ses dires précédents, une main glissa le long de son cou retrouvé à nouveau, se promenant ensuite sur sa chemise pour atterrir à sa ceinture. Un sourire naquit alors sur les douces lèvres rosées de la démone, se mordant ensuite ces dernières en prévoyant de retirer cette vilaine qui s’était glissé impunément contre la virilité de son cadet de 400 ans.
Une démone, un ange. Une femme, un homme. La véhémence, l'impassibilité. Le feu, la glace. Tout semblait nous opposer. Nous étions deux êtres radicalement différents, et nous ne pouvions nous trouver un point commun, si ce n'est que nous prêtions allégeance à son maître pour elle, le mien et le Tout-Puissant lui-même pour ce qui était de mon cas. J'en avais vus plusieurs, des démons comme elle. J'en avais avertis plusieurs, des démons, de leur future et proche déchéance à laquelle ils ne pouvaient échapper. J'avais vu tout ça, j'avais vu chacune de leurs plumes jadis pures, blanches, lumineuses se faire arracher sous mes yeux, j'avais vu leur souffrance, et j'ai vu leur Grâce disparaître dans les abysses du Paradis. Mais je savais pourquoi ils devaient endurer cela, leurs actes, je les connaissais. Porteur du la volonté de Dieu, je représentais la connaissance parmi les anges, moi et mes confrères étions associés à Hermès dans la mythologie grecque telle que se la représentaient les humains. Ainsi, lorsque les plus puissants anges, à qui je devais obéissance, m'affirmaient qu'ils méritaient un tel châtiment, je ne pouvais qu'approuver, car je savais. Je savais leurs pensées, je savais leurs actes. Ainsi, lorsque j'observais Hina, je me remémorais des souvenirs datés d'approximativement trois cents ans et je me rappelais de ses plumes. Je les voyais se consumer et disparaître à jamais, avec pour seul accompagnement, l'horrible musique de ses hurlements.
Les traits de son visage étaient toujours les mêmes, après tout ce temps. La lueur de folie dans ses yeux ne s'était pas éteinte, et c'était même tout le contraire. Elle semblait se plaire dans la presque anarchie des Enfers plutôt que dans les rangs organisés des Cieux où chaque être avait sa place et une fonction bien spécifique. Son aura témoignait de sa puissance qui était bien plus immense que la mienne. J'étais bien faible en comparaison. Dieu avait jugé inutile de donner le privilège de la force à Ses messagers, dont le statut et les dons particuliers étaient déjà une protection suffisante à eux seuls. A la place, Il leur avait accordé la sagesse et la connaissance.
Je n'étais qu'à seulement quelques mètres de l'entité diabolique, mais cette dernière avait jugé bon de se rapprocher. Hina n'avait guère changé au cours de ces derniers siècles. Elle était le parfait archétype du démon comme on en croisait beaucoup, à la différence qu'elle était ingénieuse, intelligente. Ainsi, si elle qualifiait mon visage de beau, c'est qu'il y avait forcément un sens derrière. Sa main s'approcha du visage en question, et je ne bougeais pas d'un millimètre. Je plantai mon regard dans le sien, restant totalement impassible à ce contact qui en aurait perturbé plus d'un. Oh oui, aux yeux des humains, Hina devait sans doute être magnifique. Mais je n'avais pas ces yeux en question pour le savoir.
Si je me souvenais d'elle, tout ceci me paraissait évident, malgré tous les anciens anges que j'avais vu tomber, elle était particulière par rapport à ceux-là. Même après sa descente aux Enfers, nous nous étions occasionnellement recroisés, avec des buts différents, mais déjà, sa peau avait frôlé la mienne, son sourire était le même que celui qui se dessinait à la commissure de ses lèvres aujourd'hui et ses intentions, sûrement, n'étaient pas plus différentes. Mais évidemment, pour elle, ma présence ici était étonnante. Sans doute commençait-elle à me connaître, je ne m'aventurais pas quelque part sans objectif.
« Sache qu'il m'arrive de temps à autres d'entendre parler de toi. Les rumeurs vont vite dans ce monde-ci. Je vois que tu ne perds pas ton temps. »
Mes yeux glissèrent vers le macchabée pour appuyer sur mes propos. Je côtoyais plusieurs démons, des centaines, sans qu'ils le sachent forcément, et Hina semblait s'être fait un nom. Je ne mentionnai pas le fait que l'on parlait également d'elle et de certains de ses collègues démons au Ciel. Les affaires divines ne devaient pas se retrouver entre les mains des démons.
Ses doigts parcoururent de nouveau ma peau lisse et blanchâtre, pareille à de la craie. Je fermai les yeux à ce contact, la laissant explorer mon cou à sa guise. Je ne baissais pas ma défense. Je me focalisai plutôt sur les frissons qui animaient mon corps suite à ce contact. Et je ne pouvais m'empêcher de noter son agacement lorsqu'elle rencontrait la barrière des vêtements. Son corps se rapprocha du mien, nos chaleurs corporelles inventées de toutes pièces se mêlaient entre elles. Stoïque, je levai lentement une main qui effleura ses cheveux, saisissant avec la plus grande douceur quelques mèches qui filèrent entre mes doigts fins. Et lorsque je sentis sa main sur la ceinture noire, son corps collé au mien, auquel elle s'accrochait dans le but de nous rapprocher, son autre main qui balayait mes cheveux courts et à peine ébouriffés, je sus que la limite était là.
Usant à nouveau de ma téléportation, je me plaçai juste derrière elle, dans son dos. Quelques centimètres nous séparaient, et même sans la voir, je pouvais sentir sa frustration de savoir que je lui avais à nouveau échappé.
« Ce n'est pas ce que tu veux, Hina. »
Au contraire, je savais exactement qu'elle n'attendait que ça depuis des siècles, et comme toujours, je filais entre ses doigts. Tout simplement parce que je n'en avais pas le droit. J'étais interdit de tout contact plus approfondis que ceux-ci, et je n'en voulais pas non plus.
Kurosaki Hina Devil † Keeper
Emploi : Actrice
Sujet: Re: playing hide & seek Ven 23 Nov - 17:50
Sa pureté lui hérissait le poil et pourtant, elle avait été un ange aussi. Et quel ange, une belle femme intelligente et obéissante. Cela n’avait pas tellement changé si ce n’est qu’elle sombrait peu à peu dans la démence de son maître autant que dans la sienne, son âme torturée par des maux d’il y a fort longtemps déjà. L’ange était une distraction, intéressant. Peu puissant, mais elle ne lui tordra pas le cou, car il était le messager d’un autre qu’elle redoutait malgré ses dires. Il était sage, impassible malgré sa peau caressant la sienne. Les mots de la jeune femme étaient teintés d’un rouge étincelant, tout juste foncé par la noirceur de son être face à tant de blanc.
Il ne se souvenait pas. Il ne savait toujours pas qu’il avait tenté de leur échapper, mais un jour peut-être qu’il sera réveillé et ce jour-là, la démone l’attendait avec impatience, car malgré toute la sagesse dont il pouvait faire preuve, il n’en resterait pas moins trahi par l’être qu’il servait aveuglément. Un sourire naquit sur ses lèvres, tandis que, méfiante, elle s’approcha d’autant plus. Ses formes contre les siennes, soufflant quelques paroles auxquelles elle comptait avoir des réponses. Mais il ne lui en donna pas si ce n’est en flattant son égo, sa carrière avait pris de l’ampleur. Était-ce à anticiper comme une menace ? Ou devait-il poursuivre sans crainte ? De toute évidence elle n’était pas du genre à avoir froid aux yeux et se laisser intimider par quiconque.
• Ça ne répond pas à ma question. T’ennuyais-tu de moi ?
Avait-il une annonce particulière à lui faire pour l’avoir suivi ainsi le long de cette allée ? L’odeur du sang commençant à se propager la fit frissonner quelque peu. Ajoutant un romantisme sordide à leur histoire alors que sa main parcourait avidement quelques parties de son corps qui généralement procuraient plus de sensations. Les hommes, la démone les connaissait par coeur. Elle en jetait chaque jour des centaines... abusait de certains pour mieux parvenir à ses fins et leur faire payer l’affront de s’être cru supérieurs.
Sans doute trop insistante, le héraut fila, laissant ainsi échapper à son aînée un soupir alors que lentement sa tête se tournait vers lui, susurrant tout prêt de son oreille d’une aura vive et joueuse quelques mots qui désignaient bien son état actuel.
• Tu sais parfaitement ce que je souhaite, petit coquin ~ combien de temps encore vas tu résister ?
Un vague souvenir lui revint, de cet homme, charmant et plein de folie en lui qui avait fini par sombrer d’une façon simple et inefficace à ses yeux. Ange ou démon ? Qu’importe, il avait toujours été faible... malgré son gêné. Cet homme, cela dit, lui donna la parole juste qu’elle répliqua à son cher ami, l’avait-il seulement connu ?
• Connais-tu cet homme qui disait, dans l’un de ces fameux romans à l’eau de rose, "Le seul moyen de se débarrasser d’une tentation est d’y céder. Essayez de lui résister, et votre âme aspire maladivement aux choses qu’elle s’est défendues." Cet homme avait du génie, tu devrais écouter ce précieux conseil avant de finir dans la débauche la plus totale et que je n’en fasse même pas partit, quel dommage ~
Jouer était le passe-temps favori de la belle. Hina dévorait presque la peau pâle de son ennemi naturel tant ils étaient proches et qu’il ne bougeait pas. Intimidé ? Ou peut-être luttant contre cette envie débordante qui finirait par éclater ? Comme une enfant capricieuse, lorsque la belle voulait, elle l’obtenait, peu importe les années. Comme son maître elle était des plus patientes. Mais sa frustration depuis toutes ces années grandissait à mesure qu’elle devait l’attendre, subsistant malgré tout grâce à l’idée seule qu’un jour elle se ferait une joie d’en faire sa victime.
• Ma survie est plus importante que la tienne, ça va de soit... mais j’aurais tant voulu, trésor... tu es tellement lent d’esprit....
Un vrai petit chien, voulait-elle rajouter, mais ce serait le vexer et se priver toute seule de la présence amicale et dangereuse de Huan Yue. Tout autant que le fait qu’il soit là pour très peu de temps, sans doute, à discuter avec elle alors que de nouveaux ordres l’attendait surement. Elle était plus confiante, son souffle se mélangeant au sien lorsqu’elle s’était tournée, allant mordre son oreille avec le plus de douceur possible, contrastant parfaitement avec son caractère. Cet interdit qu’elle bravait pour lui ne faisait que renforcer ses convictions. Ils voulaient la même chose, servir ce Dieu qui l’avait renié dans un passé lointain qu’elle ne pouvait retrouver tout en servant, pour sa part, ses propres desseins d’apocalypse bien plus grandiose que celui déjà prévu et annoncé si fébrilement par ces petits fainéants.
• Mes frères, n’ont pas l’air si enclin à provoquer la perte de ces misérables humains ~ ces temps si troublés seraient-ils le résultat d’un laissé allé ?
Rien n’était dit au hasard avec la brune. Elle savait parfaitement qu’en provoquant ainsi son « frère » comme elle aimait l’appeler, il montrerait peut-être un peu plus ses dents, bien qu’elle espérait sans doute trop. Elle préféra le mettre à bout sans pour autant abuser de sa condition et de celle de l’ange, maintenant une conversation, pour le peu informatif... qui pourrait, tout en lui procurant la sensation de s’amuser, être utile à son maître.
Des siècles que j'avais appris à la connaître, et je ne savais toujours pas comment réagir à ses avances, si du moins c'en était. Une chose était sûre, je ne pouvais céder. Je n'en avais ni l'envie, ni le droit, encore moins avec quelqu'un de sa race. Mais ce corps anthropomorphe qu'était le mien ne restait pas aussi impassible que je le souhaitais, frissonnant à la douceur lente de ses doigts contre ma peau blafarde. Douceur qui contrastait tellement avec ses paroles et le feu qui brûlait ardemment dans ses yeux. Hina était une énigme à elle toute seule. Je ne comprenais pas son intérêt pour moi, ses avances, ces contacts qu'elle initiait à chacune de nos rencontres. Je n'y répondais jamais directement, si je ne l'invitais pas à se rapprocher de moi, je ne la repoussais pas non plus. Ma passivité en aurait fait fuir plus d'un, mais la démone était bien plus têtue que je ne pensais. D'où lui venait cette envie de faire tomber un ange du Ciel ? Lui rappelais-je trop son passé divin pour qu'elle puisse le supporter ?
J'essayai de la dissuader d'aller plus loin en m'échappant de ses bras, lui affirmant en vain que ce n'était pas ce qu'elle voulait. Evidemment que c'était ce qu'elle désirait, et ce depuis des siècles. Ses mains, fines, se posèrent presque immédiatement sur mes maigres épaules, tandis que son souffle frôlait mon oreille. Ses murmures atteignirent mes tympans, tentant de m'entraîner peu à peu vers la démence qui contrôlait Hina. Si je n'étais pas aussi sûr de mes objectifs, de mes devoirs envers Lui, nul doute que j'aurais succombé depuis bien longtemps. Si je fuyais en vain Hina, la démone essayait de me faire céder aux plaisirs charnels en vain. Combien de temps allais-je lui résister, là était sa question, dont la réponse m'était évidente.
« Aussi longtemps qu'il le faudra pour que tu te lasses de ton propre jeu. »
Je me doutais bien que ce jour n'allait jamais arriver, mais j'étais persuadé que viendrait le moment où elle devrait tourner ses yeux ailleurs que vers moi. Après tout, je n'étais sûrement qu'une distraction pour elle, et une distraction ne dure jamais bien longtemps. Elle cita des paroles que je ne connaissais que trop bien, venant d'un homme que j'avais vaguement aperçu avant qu'il ne se laisse aller à la folie. Cet homme aurait pu faire un parfait guide pour le genre humain si la démence ne l'avait pas rattrapé. Jamais je n'avais pensé que cette citation pouvait s'appliquer à mon cas. Je m'efforçais de rester dans le droit chemin que Dieu lui-même avait tracé pour Ses anges, et céder à la tentation était punissable de bien pire que la mort. La débauche n'était pas pour moi.
« Tu peux essayer, Hina. Le jour où l'on me reprochera d'avoir renié les règles des Cieux n'est pas encore arrivé. »
Mais la créature démoniaque ne reculait devant rien, pas même mon rejet. Sa morsure, au lobe de mon oreille, eut le mérite de me faire réagir. Je fermai les yeux plus fermement, ma respiration pourtant régulière s'était retrouvée déréglée pendant quelques instants à peine, rejetant la tête en arrière d'à peine quelques millimètres, mon corps s'était cambré, comme s'il suivait le mouvement du sien qui se trouvait toujours contre mon dos. Ca n'était ni douloureux, ni le plaisir qu'elle ne cessait de m'évoquer et que je cherchais à tout prix à éviter. Supposons juste que ces siècles passés à éviter le contact avec n'importe quelle créature se manifestaient à présent. Bien que je m'en voulais de ressentir une quelconque réaction comme celle-ci, aussi infime et insignifiante était-elle par rapport à ce que Hina désirait. Je posais enfin mes mains sur les siennes, ces dernières effleurant mon cou dévoilé. Je ne bougeais pas, je ne m'éloignais pas d'elle, je ne m'écartais pas de son corps contre le mien, mais je l'empêchais de continuer sa course folle sur ma peau.
« Tu n'es plus autorisée à nous appeler tes frères depuis bien longtemps. »
Ma voix pouvait sonner comme étant sèche, brusque même, presque sur la défensive, mais je ne faisais qu'étaler la stricte vérité. Les démons ne sont plus nos frères, telle est l'une des premières choses que l'on m'ait apprise. Même si d'une certaine manière, les démons et les anges se ressemblaient, nous étions ennemis naturels, destinés à se battre pour le destin de l'Humanité et le nôtre. A la fin, l'une des races sera soumise à l'autre.
« Tes "frères" ne se laissent pas aller. L'Apocalypse arrive, Hina. »
Evidemment, elle le savait, et je supposais bien qu'elle n'attendait que ça, la connaissant. Je n'en disais pas plus, je n'étais pas autorisé à le faire, et certaines informations ne devaient pas tomber entre ses mains ou celles d'un autre démon. Inconsciemment, ma prise sur ses doigts se resserra, alors que son souffle se frottait légèrement contre mon cou. Je murmurai quelques mots. Quelque part, j'avais l'impression de me laisser aller à un peu plus d'émotions, comme si mon indifférence avait décidé de prendre du repos. Comme si ces siècles passés à rencontrer Hina de part et d'autres du monde m'influençaient vers cette voie. Je ne savais pas vraiment comment la considérer. Ni une amie, ni une ennemie.
« Pourquoi moi plutôt qu'un autre ? »
Ce n'était pas une preuve de faiblesse de ma part. Je me questionnais, c'est tout. Il y avait des choses que je ne savais pas en ce monde, et les motivations de la démone en faisaient partie. Evidemment, je n'étais pas la seule personne à faire partie de ses "cibles", cela paraissait évident... Mais je n'étais pas l'ange le plus digne d'intérêt.
Kurosaki Hina Devil † Keeper
Emploi : Actrice
Sujet: Re: playing hide & seek Dim 9 Déc - 22:05
La faible lueur qui s’échappait de lui était dévorée par la noirceur de l’âme de la belle. Hina était parfaitement consciente que l’esprit était complètement détaché du corps mais que l’être entier, lui, luttait en dedans. Après tout l’un sans l’autre ne peu subsister sur cette terre et c’était ce qui amusait le plus la démone. Il résistait malgré son souffle qui avait été pris de court quelques secondes. Secondes dont la belle s’était délecté, car elle ne lui avait pas échappé. Sa folie s’obstinait par ce petit espoir qu’un jour, il succombe.
• Tu sembles oublier qu’il est dans ma nature de vouloir et d’obtenir et que par conséquent tu es m’es destiné
La jeune femme entendait par là qu’il était voué à lui céder car son entêtement n’aurait de cesse jusqu’à ce que l’un d’entre eux ai une bonne raison de céder. Certainement pas enclin à cela, Hina lui sourit, de la plus douce des façons, malicieuse.
• Il n’est pas encore arrivé, je te l’accorde, mais il arrivera un jour que tu le veuilles ou non. Déchu où non tu feras parti de mes précieux trophées
Quant à sa demande concernant ses « frères » Hina exagérait à peine cette appellation, voulant provoquer chez l’ange d’autres réactions qu’elle obtint, bien que timides encore. La démone était maligne et elle ne cachait pas sa joie quant aux résultats, mordant l’oreille de son cadet pour mieux profiter de lui, laissant son corps se serrer aux siens. Cependant, pour une raison qui lui échappe totalement, la belle ne supporte pas l’affront. Cette autorité dont il la menaçait de ne plus pouvoir appeler les anges ses frères, bien que ce soit pur vérité, l’indignait. En quoi étaient-ils différents si ce n’est par l’honnêteté du second camp ?
• ça te va si bien de me dire ça, le sais-tu ? Tu me blesses… anges ou démons, crois-tu que tout est tout noir où tout blanc ? Il y a des choses terribles que tu ignores, petit ange. Mais patience, un jour tu les sauras sans doute et ce jour là, permet moi d’être l’unique objet de ta déchéance.
Semer le doute dans l’esprit pur de Huan Yue n’était pas son objectif d’origine, encore qu’il l’aiderait à parvenir plus vite à ses fins. Mais elle serait pire que déchue et son travail ici n’étant pas terminé, mourir, elle saura s’en passer. C’est ainsi, qu’avec un sourire orné de dents pointus, entourés par ses lèvres charnues et rougis par son maquillage, la démone reprit, pour être bien certaine que cet esprit lent dont sa future victime faisait preuve comprenne.
• Plutôt que tes innombrables questions, ne t’es tu jamais demandé pourquoi ? Pourquoi donc ton être aurait-il soif de connaissance… que cherche-t-il a obtenir en vain ? Ce n’est pas à moi que tu dois poser ces questions. Au fond, tu devrais comprendre que parmi ces choses que l’on te cache de ces tours d’ivoire si précieuses, il y en a qui te concernent bien plus que tu ne le penses et que nous, démons, sommes bien moins sujets à l’hypocrisie que ces cieux que tu t’obstine à défendre. Cette ardeur que j’ai vue dans tes yeux a mal trouvé son maitre. Emploie là à de plus nobles fins, petit idiot
Fière de son petit effet. L’ancienne trône se permit un baiser sur la joue de son successeur, s’éloignant radicalement pour ne pas avoir à faire à sa défense. Ses doigts posés sur ses propres lèvres afin d’imprégner ce moment particulier formèrent un sourire qui voulait en dire bien plus qu’elle n’en pensait, bien trop perturbée par toutes la frénésie du moment. Le secret n’était pourtant pas dévoilé qu’elle jubilait déjà à l’idée d’avoir semé la graine du chaos de son être. Huan Yue était loin d’être fragile, sans doute renforcé par les attaques perpétuelles que menaient Hina sur son psychique. Cet ange était bien plus coriace qu’il ne voulait le laisser paraître. Pour autant, il était stupide et elle lui en voulait de se laisser mener sans se poser de questions, comme un pantin qu’il était.
• Ce que tu m’as demandé découle des mes précédentes paroles. S’il y a un intérêt quelconque à ton sujet c’est bien ce secret qui t’entoure, mais pas seulement. Malgré nos conditions, naturels ennemis que nous sommes, il me semble que ta compagnie est fort agréable. Je m’ennuierais si tu devais disparaître
Ces révélations d’autant plus insolites, témoignant de sentiments qui n’ont pas encore disparus, n’avaient rien d’une ruse. Et pourtant, ils étaient voués à être utilisé de la sorte. Attendrir le petit cœur qui battait malgré lui dans la poitrine de l’ange… ange, autrefois humain, comme elle après avoir été un ange.
• M’offrirais-tu à boire, trésor ? Tu me dois bien ça. Je t’ai donné les clés de ton salut
Il s’agissait plutôt de lui donner les clés pour obtenir enfin la paix intérieure que souhaitait surement l’ange. Mais ce vilain jeu de mot, était un agacement de plus auquel elle attendait une réponse, une réaction, ou pas. L’actrice se plaisait à jouer avec cet ange, pourtant elle y était attaché et n’attendait qu’une chose : qu’il la rejoigne enfin. Car, l’apocalypse avait commencé, certes, mais il n’était pas encore prévu dans l’immédiat. Chaque instant où il se rapprochait d’elle était bien plus précieux encore… un jour, se disait-elle, il serait de son côté et ce jour la, le ciel pleurera sa présence autant que son maître, fier de son méfait, rira.
Aussi obstinée qu'elle était, Hina était le stéréotype du démon que l'on croisait tous les jours. A la différence qu'Hina ne se détournait pas de ses buts. Elle savait ce qu'elle voulait, elle ne reculait devant rien, et ce qui faisait d'elle l'une des créatures de Lucifer les plus dangereuses de ces derniers siècles. Bien évidemment, je frôlais le danger lui-même en sa présence. Je pouvais facilement fuir, mais elle pouvait facilement m'éliminer. Mais ce n'était pas son but. Rien que l'idée d'être sa proie, telle celle d'une lionne agressive et entêtée, me faisait frissonner. Il n'avait jamais été très recommandé de la fréquenter, surtout d'aussi près. Fort heureusement, ce n'était pas ses paroles qui pouvaient me faire se détourner du droit chemin. J'avais les idées bien claires, je savais ce que je devais faire. Même les contacts qu'elle entamait d'elle-même ne pouvaient le faire, bien qu'ils me faisaient déjà plus réagir et je m'en voulais pour cela. Elle connaissait bien les faiblesses des enveloppes humaines. Cependant, je n'avais pas peur. Je commençais à bien la connaître, depuis tout ce temps, bien qu'elle ne cesse de m'étonner chaque seconde, et pas forcément en bien.
Elle ne choisissait pas ses mots au hasard. Son but n'était pas clairement de me voir déchu, mais plutôt de me voir faisant partie de sa collection, de ses "trophées" comme elle aimait l'appeler. Je n'étais pas la première personne à qui elle s'en prenait de cette façon et je me demandais comment était-ce pour elle de faire face à presque trois siècles de résistance. Je ne lui répondis pas, mon silence lui faisait amplement comprendre le fond de ma pensée. Je ne tomberai pas entre ses griffes acérées. Jamais.
Je ne savais pas où cette "conversation", si on pouvait l'appeler comme ça, nous menait, mais la démone avait réussi à attiser ma curiosité. Il y avait un sens caché derrière ses paroles, je le sentais, mais lequel ? Mes sourcils se froncèrent, l'incompréhension se lisant dans mon regard. Il y avait des choses qu'Hina savait, contrairement à moi. Cette situation avait quelque chose de frustrant, mais j'étais encore maître de moi-même pour rester aussi impassible que possible. Bien que maintenant, je ne pouvais masquer mon air soucieux et intrigué. Hina avait maintenant toute mon attention... mais était-ce encore un autre piège de sa part ?
Ses mains ne cessaient de frôler mes épaules, même à travers le tissu, je pouvais sentir chaque détail de ses doigts, et mon cou blanchâtre tandis qu'elle parlait. Inconsciemment, je me laissais faire, essayant de mettre un sens derrière ses mots, de comprendre son message. Et au fur et à mesure que le temps passait, je commençais à douter pour la première fois de ma vie. Comment savait-elle ? Ce vide mystérieux, ce blanc infini que je voyais lorsque je fermais les yeux, était-ce ça que cherchait mon esprit ? Etait-ce pour ça que je ne cessais de faire passer des messages dans chaque monde, rapportant les informations les plus importantes de notre destin ? Sans le savoir, étais-je à la recherche de quelque chose ? Ou alors, les paroles doucereuses de l'ancienne ange m'influençaient vers un chemin qui n'était pas le mien. Je ne devais pas oublier qu'elle était passée maître dans l'air de la manipulation. Qu'importe ce qu'elle me disait, je ne devais pas y prêter attention. Je ne devais pas douter. Plongé dans mes pensées chaotiques, ses lèvres posées sur ma joue pour quelques secondes à peine me firent sursauter et je me retournais vivement pour faire face à la démone, sûrement fière d'elle, jubilant comme jamais.
« Tu te trompes. Je sais parfaitement à qui j'ai juré allégeance et pourquoi. Il n'a rien à cacher. »
Malgré tout, ses dires ne cessaient de tourner dans mon esprit. Désormais, ma passivité avait disparu pour quelques instants. Mon intérêt était bien plus important à présent. Même si je ne devais pas croire tout ce qu'elle pouvait me dire, je sentais qu'elle savait des choses. Des choses dont je n'avais même pas l'idée. Enfin elle me révélait à moitié la raison de son intérêt pour moi. Et visiblement, moi-même je ne savais pas ce que c'était. Le mystère s'épaississait. Je pris une inspiration, fermant les yeux quelques instants. Je devais me calmer, remettre toutes mes pensées en place. Plus je doutais, plus j'étais vulnérable et elle pouvait prendre l'avantage en un clin d'oeil. Mais surtout, je ne devais pas laisser Hina s'échapper. J'avais des questions pour elle, et pas des moindres.
Ainsi, je ne pouvais refuser son "invitation" forcée. Je savais que les bars humains faisaient partie de ses endroits favoris, mais j'y mettais rarement les pieds, et pour cause, les démons aimaient s'y rendre parmi les humains et les anges n'y étaient pas les bienvenus. Mais j'avais besoin de savoir ce qu'elle voulait dire en mentionnant ce secret qui m'entourait. Mais c'était absurde. S'il y avait quelque chose de confidentiel me concernant, j'étais forcément le premier à le savoir. N'est-ce pas ? Je hochai la tête pour lui répondre et m'empressai de suivre sa silhouette féminine qui devait être Ô combien séduisante aux yeux des Hommes. Je la laissais me guider dans les quartiers noirs de la capitale japonaise bien qu'évidemment, je connaissais ces endroits, bien que je ne les fréquentais pas souvent. A l'intérieur, je ne pouvais empêcher cette sensation d'être écrasé de prendre possession de moi. Cet endroit en particulier semblait être un repère à démons, et bien que je ne reculais pas, je ne pouvais rien faire contre ce malaise que je ressentais petit à petit. Je suivais Hina sans un mot. Sans doute était-ce la meilleure chose à faire pour le moment, se faire discret. Une fois installés, je ne tournais pas autour du pot, ce n'était pas mon genre. Je plantais mon regard de glace dans le sien, l'air plus déterminé que jamais à comprendre. Je me penchais vers elle de quelques centimètres, comme si m'éloigner me ferait mal entendre sa réponse, mais je veillais à garder mes distances. Mon corps d'emprunt se souvenait encore des caresses de ses fines mains dangereuses...
« Que sais-tu de moi, Hina ? »
Kurosaki Hina Devil † Keeper
Emploi : Actrice
Sujet: Re: playing hide & seek Ven 14 Déc - 22:40
Le sourire carnassier de la veuve noire qu'était Hina s'agrandit à mesure qu'elle se rendait compte du trouble semé en l'esprit de sa proie. Lentement elle tissait sa toile autour de lui, en faisant un autre jouet fort charmant à son service et celui de son maître, sans même qu'il ne puisse en décider ou s'en rendre compte. Et quand bien même le ferait-il, il sera trop tard, la belle aura déjà perfusé sa chair pour faire pénétrer le venin qui découlait d'elle comme du sang dans un humain.
Son silence témoignait de ce doute, profitant pour se rapprocher un peu plus de lui et réchauffer son corps humain du sien. Deux enveloppes charnelles qui se cherchaient mutuellement, mais qu'il refusait de libérer sous prétexte qu'il était un ange respectable. Elle soupira dans le creux de son oreille, comme pour lui faire partager son agacement. Si ennuyant qu'il était à vouloir lui résister, alors qu'il aurait pu prendre son courage à deux mains il y a de nombreuses années déjà. Malheureusement, trop précieux aux yeux de ce seigneur qu'il chérit temps, sa mémoire effacé, il redevenait l'agneau qu'il était à ses débuts. Ridicule.
• Tu es bien sûr de toi, pourtant, malgré mon jeu d'acteur irréprochable, je n'ai pas menti. Prend le comme une faveur... je n'aurais jamais accordé une telle information s'il avait s'agit d'un autre que toi. Si précieux pour tous... ne t'es-tu pas rendu compte ? Ne sens-tu pas ce vide en toi ? Cette présence que l'on appelle conscience et qui demeure... enfouie, quelque part ?
Inattentif, voila ce qu'il était, et profitant de la situation, la démone l'embrassa sur la joue, s'éloignant pour mieux rire et lui proposer un verre, qu'il lui offrirait sans nul doute. À sa plus grande surprise, en entrant dans ce repère à démon, les yeux ne se tournèrent vers elle qu'un instant. Pour sur, sa présence et l'aura profondément encrée de son maître tétanisait quiconque voudrait s'en prendre à l'être ailé. Elle lui sourit d'ailleurs, faisant un clin d'oeil en s'installant à une table plus reculée, pour être certaine que sa prise ne s'envole pas.
Cette main toute proche de la sienne et ce visage dont le souffle pouvait être perceptible sur la peau de la jeune femme la firent frissonner. Était-il si intrigué, déjà ? Qu'il voulait tant s'approcher ? Son verre arriva bientôt et elle prit grand soin d'en extirper une gorgée, essuyant d'un coup de langue habile les quelques gouttes qui perlaient à ses lèvres rosées.
• Mais je sais tout de toi, mon ange
Une telle réalité pouvait le faire descendre de son piédestal si brutalement que la belle n'attendait que ça, cette réaction qui ne tarderait pas à se faire remarquer, car depuis ce sujet ô combien intéressant, le petit ange était bien moins impénétrable qu'il ne pouvait le prétendre. Sa main se risqua même à frôler la sienne du bout des doigts, pour mêler ses doigts aux siens avec le plus de douceur possible. La belle se plu même à tirer sur le col de son "ami" de sa main libre pour susurrer à son oreille entre quelques soupirs qu'elle ne retenait absolument pas.
• Je vais me rende serviable, puisque tu es docile ce soir... et te donner un indice pour tes futures recherches. Cependant, ne t'empresse pas trop de les mener, car malgré tes siècles d'existences... il faudra t'armer de patience encore.
À seulement quelques secondes de savoir, l'ange devait surement jubiler, se disait Hina, de devoir attendre encore les réponses qu'il s'obstine à chercher aux mauvais endroits. Un sourire plus tard, maitresse de la situation, parfaitement en accord avec son environnement, la démone rouvrit la bouche.
• En ce point nous sommes semblables... un cruel châtiment, réservé à ceux qui se montrent injustes envers "Notre Père"..., qu'en penses tu ? Qu'as-tu donc fait pour me ressembler autant et posséder toujours tes précieuses plumes ?
En ce sens, elle était jalouse, mais elle préférait de loin la chaleur des enfers à cette atmosphère rigide et complètement fausse que donnaient les cieux. Un lot de consolation qui au final lui convenait bien, ce pour quoi sa condition avait été rapidement acceptée. Malgré cela, elle en voulait aux cieux de ne pas avoir su lui apporter réconfort dont elle avait besoin. Mais aujourd'hui c'était trop tard. Elle allait s'emparait des plus braves éléments de cette armée pour en faire ses alliés, prouvant ainsi la fidélité qu'avaient ces anges envers ce lieu, cette divinité absurde qui ne résidait nulle part et dont le royaume se décousait petit à petit...
Sa langue vint chatouiller à nouveau le lobe de l'ange pour mieux le relâcher, l'observant sagement tandis qu'il méditait sur ses paroles. Elle avait dépassé la limite, de très peu et n'était donc plus autorisée à parler, malgré sa langue bien pendue, retenue par la seule pensée qu'Ichiro serait furieux si elle échouait. Si l'on devait lui effacer à nouveau la mémoire, elle se verrait morte ou éloignée à jamais de sa proie... chose si insupportable pour la belle qu'elle en ferait un véritable carnage, digne de ceux des anges occidentaux ayant touché la ville tout récemment. En sommes, les possibilités qu'elle puisse s'en sortir indemne étaient minimes si elle ne tenait pas sa langue encore un peu. La récompense promettait d'être fabuleuse, pour peu qu'elle sache satisfaire ses exigences.
Ses jambes croisées et ce même sourire carnassier faisaient d'elle cet être redoutable. Un de ses pieds s'affaira à côtoyer d'un peu plus près la jambe de sa victime, son genou contre le sien, tandis que sa paille entre ses dents se voyait mordillée. D'un regard qui en disait long sur la folie qu'elle portait en elle, Hina ne pouvait nier qu'elle était d'humeur joviale, au fur et à mesure que l'ange perdait ses moyens.
Si seulement je savais dans quelle folie je me laissais entraîner en suivant Hina ainsi, je ne l'aurais peut-être pas fait. Quoique... Quelque part, j'en étais bien conscient, mais elle ne choisissait pas ses mots au hasard et bien malgré moi, ma curiosité s'était réveillée d'elle-même et je ne pouvais me résoudre à partir sans au moins une seule réponse. Je ne pouvais qu'espérer qu'il ne soit pas trop tard et que ses griffes ne s'étaient pas trop refermées sur moi pour me permettre de fuir une fois le moment venu. Mais elle représentait un véritable danger à elle toute seule. Et vous ne voyez jamais lorsqu'elle fonce sur vous et il est presque impossible de lui échapper. Cependant, si elle croyait pouvoir me manipuler comme elle l'entendait, j'avais encore l'esprit clair pour pouvoir comprendre ou presque chacune de ses paroles. Et je ne pouvais m'empêcher de me demander si tout ceci n'était que mensonges. Il n'y avait aucun moyen de le savoir. Mais quelque part, ce qu'elle clamait haut et fort avait quelque chose d'absurde. Qui pourrait me connaître mieux que moi-même ? Si on oubliait quelques instants le séraphin qu'était Sakuya Toya et l'ange qu'était Lee Dae Kyung, je n'étais réellement proche de personne, vu que cela n'était pas ma priorité. Peu de gens avaient le mérite de pouvoir prétendre me connaître. Et au milieu de tout cela, je ne savais pas où Hina se situait réellement. Il n'y avait ni haine, ni amitié entre nous deux. Simplement un intérêt mutuel. Mais était-ce un intérêt personnel ou simplement pour satisfaire son maître ?
Toujours est-il que j'étais partagé entre curiosité et méfiance. Néanmoins, malgré le fait que j'étais bien conscient des risques que je prenais, je n'avais pas refusé à la suivre là où elle voulait bien me mener. Stoïque, j'ignorais les regards intrigués et prédateurs des créatures de Lucifer qui infestaient le bar qui était notre destination finale. Sûrement étais-je une proie facile pour eux à l'heure qu'il est, bien que tous ne voulaient pas ma mort, mais il me ne suffirait que d'une demi-seconde à peine pour partir d'ici. Etrangement, la présence d'Hina à mes côtés suffisait pour les dissuader de nous dévisager plus longtemps. Je ne m'étais pas trompé en insinuant qu'elle ne perdait pas son temps. La démone avait son chemin depuis sa Chute. Impossible de savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose.
J'ignorais totalement le verre se trouvant à quelques centimètres de mes doigts. Impatient, je l'étais, mais je ne montrais rien, aussi impassible qu'à mon habitude. Immobile tel une statue de glace, je ne détachai pas mon regard du visage de la démone qui ne décrochait pas un mot, s'amusant sûrement de mon insistance silencieuse et de me faire attendre plus longtemps. J'étais patient. Je pouvais attendre des heures sans sourciller s'il le fallait. Seule ma poitrine se soulevant à peine à intervalles réguliers était la preuve que j'étais bien vivant. Si être un ange était être véritablement vivant.
Si je m'étais rapproché d'elle, ce n'était pas pour les mêmes raisons que les siennes. Sa main saisissant avec une douceur insoupçonnée mon col et mon envie d'en savoir plus furent les seules choses qui me retinrent de reculer lorsque je sentis à nouveau son souffle sur mon cou. Ses doigts s'enroulèrent autour des miens qui restèrent inertes. Maintenant, il était inutile de nier que j'étais à sa merci, elle avait le contrôle total de la situation, elle détenait les cartes et elle seule pouvait s'en servir. Mon tour de jeu était passé. Chacun de ses mots, chacune de ses paroles, m'atteignaient jusqu'au plus profond de mon âme. Mes sourcils se froncèrent dans la confusion, tandis que j'essayais de mettre un sens derrière la véritable énigme qu'elle me posait. Frustré de ne pas comprendre, je l'étais, mais aucun sentiment particulier fit son apparition sur mon visage. Elle ponctua ses paroles en frôlant mon oreille et ce ne fut que lorsqu'elle s'était enfin éloignée que je m'autorisai à reprendre ma respiration, que j'avais inconsciemment coupée tellement l'attente et mon impatience étaient grandes.
Je perdais mes moyens et je détestais ça. Mon calme était quelque chose que je n'avais jamais perdu ou presque et j'étais sur le point de le faire, sous les yeux amusés et satisfaits de la démone. Je détournai le regard, réfléchissant afin de trouver une réponse au plus profond de moi, mais rien ne vint. Déjà un peu plus réactif qu'au début de cette soirée et sur la défensive, je la dévisageai avec méfiance. Pouvais-je seulement croire la parole d'un démon ?
« Je ne peux pas te croire. Tu te trompes. Toi et moi n'avions rien en commun, si ce n'est notre dévouement envers nos maîtres respectifs. »
J'essayai d'oublier pendant ne serait-ce que quelques instants le véritable mystère imposé, mais un esprit comme le mien n'oublie pas aussi facilement et ses mots se répétaient sans cesse dans mes souvenirs. La seule raison pour laquelle je ne partais pas immédiatement était qu'elle me retrouverait de suite et la fuite n'apportait rien.
« Quand bien même tout ceci était vrai, pourquoi serais-tu celle qui me le dirait ? Semer le doute dans l'esprit d'un simple ange, qu'est-ce ça peut t'apporter, à toi et ton maître ? »
Qu'importe ce que je disais, aussi dangereuse qu'elle était, la démone avait toujours la situation entre ses mains et je commençais à détester être aussi expressif ce soir et ainsi montrer ouvertement mes faiblesses.
Kurosaki Hina Devil † Keeper
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Sujet: Re: playing hide & seek Sam 22 Déc - 16:13
Comme l'ombre suit la lumière, l'un sans l'autre n'existe pas. Huan Yue n'était qu'une pâle lueur parmi celles des cieux, contrairement à l'obscurité engendrée par Hina. Mais elle était incomplète elle aussi. Ainsi, ensemble ils formaient un tout, insoupçonné, invraisemblable, sans jamais parvenir à ne faire qu'un seul être, car tous les deux avaient des ambitions bien trop différentes.
La belle ne désespérait pas, cependant de voir un jour son petit ange faillir et la rejoindre. Elle l'y avait mis sur la voie dans ce but précis, l'obtenir. Et le pire, ou le mieux, pour elle, était qu'il n'y songeait même pas. L'étendue de ce qu'elle savait, aussi maigre qu'il fût, suffisait à le déstabiliser. C'est avec ce sourire carnassier qu'elle l'attira dans un repère à démon, lui prouvant son autorité auprès de ses semblables avant de s'installer en maître, attendant qu'il prenne place lui aussi. Et lorsque ce fut le cas, ces indices révélés lui valurent une nouvelle fois la stupeur de l'ange.
Il réfléchissait et pendant ce temps, la démone buvait, savourant ce regard torturé par l'envie d'y croire et celle de s'y refuser. Le sachant à sa merci, elle décida de lui accorder cet instant, sans le brusquer, patiente comme l'araignée qu'elle était. Et lorsqu'il se décida enfin à parler, un rire lui échappa. N'avait-il pas compris ses mots ou le faisait-il exprès ? Ce test pouvait-être amusant, mais ce n'était pas dans le cadre de ses activités, son but ce soir était de lui monter la tête et le pire était qu'il n'y avait pas de mensonge.
Sa jambe remonta légèrement contre celle de son vis-à-vis, soupirant tandis qu'elle reprenait la parole sans se presser. Son verre poser tandis qu'elle humectait ses lèvres.
• Je ne t'ai pas demandé de me croire sur parole... libre à toi de vérifier après tout. Ces vils secrets sont si terribles que tu ne pourrais croire qu'ils viennent de là haut. J'en suis parfaitement consciente... et pourtant...
Un nouveau rire lui échappa tandis qu'une question intéressante se posa. Il avait raison, Hina agissait sous les ordres d'un puissant prince, pour autant elle avait choisi de s'en prendre à Huan Yue, sans le consentement de ce dernier. Car elle savait ce qu'elle faisait et depuis tout ce temps, il lui avait permis quelques libertés.
• Pour lui, ce sera la promesse d'un informateur, et bien que les possibilités te semblent à l'heure actuelle infimes, pour moi elles seront plus importantes... lorsque tu sauras. Quant à ce que je souhaite obtenir de toi...
Un pied glissé entre les jambes de l'ange la fit sourire, appuyant allègrement pour avoir une réaction. Elle espérait entendre son coeur battre si fort qu'il pourrait se jeter sur elle et pourtant, elle savait qu'il n'en serait pas ainsi. Elle souriait, malgré tout, fière de ce geste, pour en exercer d'autres, s'approchant à nouveau, sa main toujours liée à la sienne et la tira lentement, caressant son bras.
• Tu sais une partie de ce dont j'ai envie. Mais nous partagerions un lien... que tu me devras à jamais. Car parmi tous ceux que tu crois purs, ta lumière vient des enfers...
La lumière ici, c'était elle... c'était cette mémoire perdu, qu'Hina, démone, lui avait "offert" en lui donnant cet indice. L'avait-il seulement compris ? Elle en doutait, le traitant mentalement d'idiot. Mais elle savait parfaitement qu'elle avait raison. Cet ange était beaucoup trop attaché à ses valeurs pour détacher les yeux un instant des qualités de chacun et en voir leurs défauts. Par mépris de tout ce qui est bon, la jeune femme souhaitait que le chaos qui régnait dans le coeur de cet ange soit transformé, qu'il puisse être lui même et qu'elle sache enfin, si on l'avait privé de quatre siècles d'un Huan Yue démoniaque...
• Serais-tu surpris, si je te disais... que je souhaite tout autant que toi que tu retrouves ce qui t'a été arraché de force ?
Par curiosité, ou par intérêt... ou par attachement encore, qui sait ce qu'elle avait en tête. Elle s'était rapprochée de lui, l'enlaçant comme une femme prendrait dans ses bras son amant, sa tête posée au creux de son épaule, ses mains posées autour de sa taille. La jeune femme attendait, encore et toujours qu'il daigne lui faire un signe.
Toute tentative de fuite semblait impossible. Et encore, était-ce vraiment une fuite ? Malheureusement oui, et elle n'apporterait rien. Y avait-il une part de vérité dans les dires de la démone ? Il n'y avait aucun moyen de le savoir et j'espérais que non. Nous n'étions pas semblables... n'est-ce pas ? Je n'étais pas destiné à devenir démon. J'étais dévoué corps et âme à mon maître et à Lui, et ce depuis quatre cent ans. Je connaissais Hina depuis autant de temps, mais j'avais tenu aussi longtemps, je ne pouvais pas tomber maintenant. Devenir démon serait une punition pire que la mort. Mais y avait-il un sens caché derrière ses paroles ? Je retournais ses mots dans tous les sens, et rien ne me venait. Elle semblait si sûre d'elle que je voulais presque croire à quelque chose dont je ne soupçonnais même pas l'existence alors que ce quelque chose en question me concernait, mais ma conscience me l'interdisait. Après tout, un démon est un démon. Manipulation était leur mot d'ordre. Si je ne me méfiais pas comme je le faisais en ce moment-même, elle pourrait me faire avaler tout ce qu'elle désirait. Seulement, je résistais.
Et pourquoi me connaîtrait-elle mieux que moi-même ?
Les seuls qui pouvaient prétendre une telle chose étaient mes propres frères, ceux qui m'avaient vu naître, ceux qui m'avaient observé de l'autre côté lorsque je ne pouvais déployer mes ailes blanches entre des barreaux. Si on en oubliait leurs regards étranges envers moi qui soulevaient chez moi quelques questions. Et évidemment, Lui. Lui me connaissait mieux que moi-même, c'était évident. Personne ne pouvait contester son savoir.
Et au milieu de ce bar rempli de démons, je me sentais plus qu'intrus. Les regards qu'ils me lançaient ne faisaient que confirmer ce sentiment, mais je surpris quelques regards de jalousie et d'envie. Les exploits d'Hina m'étaient parvenus de temps à autres, mais la voir aussi respectée était étonnant en soi. Elle avait bien changé. Je ne l'avais guère connue lorsqu'elle faisait encore parti des soldats du Seigneur, mais nul doute qu'elle n'était pas aussi gradée. Les Cieux avaient perdu un bien beau soldat, mais c'était pour leur propre bien. Ce n'était pas pour rien que les démons existaient, pour la protection du Paradis. Cruel ? Ce n'était pas à moi de juger.
Mais il n'y avait rien à m'envier. Hina se délectait de mon désarroi. Je ne savais que faire. Je me surpris à essayer de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans son esprit. Quel plaisir y avait-il à essayer de rendre fou un ancien frère ? Moi qui n'aspirait qu'à une vie droite à servir mes supérieurs, je ne pouvais comprendre.
Mon verre restait immobile sur la table, je n'y touchais pas tandis que je me forçais à me calmer. Être aussi expressif n'était que montrer mes faiblesses à la démone. Il ne fallait pas oublier qu'elle restait mon ennemie, mais en même temps, c'était plus compliqué que ça. Nous n'étions ni ennemis, ni amis, ni entre les deux. Une sorte d'intérêt mutuel. Et elle révélait le sien ce soir, bien que je ne pouvais le comprendre entièrement. J'essayais de ne pas faire attention à notre proximité, d'autant plus que sa jambe se rapprochaient des miennes à chaque seconde. Je n'étais pas quelqu'un de tactile. Toujours distant. Mon travail et mon statut ne me permettaient pas de m'attacher à qui que ce soit. Et Hina le savait, avais-je tort ?
Ses doigts s'entremêlèrent aux miens et je résistais à l'envie de m'éloigner subitement. Son aura enveloppait presque totalement la mienne qui était bien plus faible en comparaison, mais elle n'avait aucune raison de s'en prendre physiquement moi si je croyais ce qu'elle disait. Moralement et psychologiquement, c'était autre chose... J'étais telle une proie prise au piège par son pire prédateur.
Cependant, je ne bougeais pas lorsqu'elle glissa avec une grâce admirable vers moi. Ses bras fins vinrent s'enrouler autour de ma taille tandis que son front prenait appui sur l'une de mes épaules. Une étreinte comme celle-ci aurait pu paraître normale aux yeux extérieurs, mais ces derniers n'étaient pas innocents. Je forçais mon coeur à ralentir. Trois siècles que cette enveloppe corporelle et humaine était la mienne et je ne savais toujours pas la contrôler. Être aux Cieux étaient beaucoup plus confortables. Aucun son, aucun sentiment nécessaire. Mes mains se posèrent alors lentement sur l'une de ses épaules et sa taille. Et encore une fois, ses mots me frappèrent.
« Qu'est-ce que l'on m'a arraché de force ? »
Je ne demandais pas qui. Les humains, les démons ? Probablement ces derniers, mais la question était plutôt quoi.
Non. Je ne pouvais pas commencer à croire à ce qu'elle me disait. Ce n'était que pour espérer me voir tomber au milieu des Enfers, n'est-ce pas ? Face à son silence, j'orientais la conversation autre part.
« Tu es étrange, Hina. J'ai beau t'entendre, je ne comprends toujours pas tes intentions. Si je venais à tomber un jour, que ferais-tu de moi ? Me tourneras-tu le dos après avoir eu le plaisir de voir ma douleur et mes ailes arrachées ? »
Mais ce n'était même pas une possibilité. J'avais juré allégeance à quelqu'un, et je mourrais plutôt que de m'en détourner.
« Mais tu te trompes. Rien ne m'a été volé. Je ne ressens aucun vide en moi. »
Nous savions tous les deux que ce n'était pas tout à fait vrai.
Kurosaki Hina Devil † Keeper
Emploi : Actrice
Sujet: Re: playing hide & seek Dim 17 Mar - 18:44
Plus elle s’approchait de lui et plus l’ange était parcouru de frisson à peine perceptible, mais qui n’échappaient pas à la démone. Elle sourit à nouveau, le laissant divaguer dans ses pensées les plus profondes, perdant patience peu à peu, malgré celle dont elle avait fait preuve jusque-là. Cela dit, à pouvoir être aussi proche de lui, elle restait docile et agréable, ses traits fins étaient détendus et laissaient penser qu’elle était de bonne humeur. Lorsqu’il ouvrit la bouche pour demander quoi, elle ne répondit pas, jouant avec les pans de sa chemise en immisçant ses doigts fins pour tapoter au rythme de ce cœur qui battait bien vite, malgré lui.
Douces étaient les paroles qui lui procuraient des frissons à son tour, le voir devenir un démon était une chose dont la jeune femme rêvait, mais elle préférait de loin qu’il reste lui-même, qu’en ferait-elle s’il était toujours manipulé ? Elle le voulait, oh oui, mais d’une façon particulièrement complexe lorsqu’on y songe. Elle se mordit la lèvre, réprimant un certain rire lorsqu’il affirma n’avoir rien perdu, ne ressentir aucun manque.
• Tu es un menteur Huan Yue... ce qui t’as été arraché et de l’ordre du souvenir... ne t’es tu jamais demandé, petit ange, quel était ton passé et pour quelle raison tu n’en as aucun... souvenir ?
Elle marqua une pause, faisant descendre ses doigts jusqu’à atteindre sa cuisse, posant par ailleurs, sa tête sur son épaule. Elle prit le tissu entre ses dents, le regardant comme s’il était une proie tout à elle, offert sur un plateau d’argent. C’était ce qu’il était en train de faire : s’offrir pour avoir l’information qui lui était vitale à présent. La belle était manipulatrice, certes, mais elle comptait bien lui faire comprendre à quel point.
• Que tu sois déchu ou non, cela n’a aucune importance... je veux savoir si l’on m’a privé de toi durant ce temps précieux que tu n’as plus en tête. Je veux que tu puisses faire tes propres choix, que tu disposes d’un libre arbitre plutôt que l’on te manipule... car, d’eux ou de moi... qui a le plus joué ? Je ne t’ai jamais caché ni mon intérêt, ni même mon attirance envers toi, contrairement à certains, mais soit, il faut bien que les démons payent pour les crimes qu’ils ne commettent pas également, c’est un prestige de plus que tu m’attribues pourtant à tort
Faussement vexée, la démone ne relâcha pas sa prise, lui laissant suggérer qu’elle s’en contre fichait puisque de toute évidence, elle savait ce qui s’était passé. Elle lui confia également un petit secret qui pourrait au moins le rassurer et prouver la « bonne foi » de la jeune femme.
• Sache qu’en te mettant sur la voie, je risque d’y perdre les plumes de mes précieuses ailes noires... et si ça n’avait pas été toi, je n’aurais prêté aucune attention à cette injustice, tu devrais me remercier, plutôt que de te débattre à croire que je suis la vilaine sorcière... d’autant plus que je te veux à mes côtés, je n’aurais aucune utilité à te mentir
Moi qui avais tenté de mener une vie droite, sans écarts de conduite, fidèle comme chaque ange devait l'être, je me sentais faiblir. Pourtant, les paroles d'Hina comme ses avances, je les connaissais par coeur à présent. Nous n'avions fait que se croiser ces derniers siècles et c'était toujours la même chose, le même scénario qui se répétait sans cesse. Cependant, jusqu'ici, elle n'avait pas été aussi explicite sur ses intentions et je n'avais jamais soupçonné le fait qu'elle puisse en savoir plus que je ne le pensais sur moi. Pourquoi choisir cette nuit-là en particulier pour avancer aussi rapidement ? Et pourquoi, tout simplement ? Quel intérêt avait-elle à vouloir faire tomber un ange aussi bas ? Simple satisfaction personnelle ou pour attirer les faveurs de son maître ou bien plus ? Pourquoi mentir ?
Ou peut-être que la vérité sortait vraiment de sa bouche. Mais c'était tellement simple... la croire serait choisir la voie de la facilité. Je n'allais pas croire le premier venu qui prétendait savoir que ma vie n'était que mensonges, tout simplement parce que je savais ce qu'elle était : j'étais simplement né là-haut, et j'avais passé une centaine d'années sans pouvoir en sortir tout simplement parce qu'"Il" l'avait voulu. C'était la première chose que j'avais sue lorsque j'avais ouvert les yeux. Et quel ange oserait mentir au sujet de notre Dieu ? Quel enfant oserait parler à la place de son père en déformant ses propos ? Aucun. En revanche, pour les démons, ils en étaient parfaitement capables. Par amertume, haine ou nostalgie peut-être. Et c'était tout à fait normal quelque part.
Nous étions toujours aussi proches, une proximité qui nous procurait des frissons à tous les deux. A sentir la peau de son enveloppe humaine contre la mienne, quand bien même elles ne reflétaient pas ce que nous étions réellement, je pouvais sentir le flux de ses pouvoirs me frôler, me rappelant à quel point elle était bien plus puissante que moi. Une force qui inspirait le respect. Mais évidemment, je respectais Hina. Ce n'était pas parce que toute une race était votre supposée ennemie qu'il fallait la regarder avec irrespect.
« Je ne mens pas. Tu le sais. »
Et par là, j'entendais que je ne mentais jamais. Ou alors j'essayais de me convaincre que je ne le faisais pas ? C'était pourtant contraire à mes principes. Dire la vérité ou ne rien dire, c'était l'un des deux. Il n'y avait pas de troisième option. Alors pourquoi au fond, j'avais l'impression que la démone était bien plus franche que moi en ce moment-même ?
Avais-je oublié quelque chose ? Il n'y avait que les démons qui oubliaient. Et je savais qui j'étais. Cela n'avait tout simplement pas de sens. Pourtant, ma résistance s'affaiblissait au fur et à mesure de ses mots qui, petit à petit, glissaient le doute dans mon âme. J'humai son odeur au creux de son cou pendant un instant, essayant de mettre de l'ordre dans mon esprit.
« Comment est-ce que je peux savoir que tu as tort ou raison ? Et sais-tu au moins pourquoi je mériterais une telle chose ? »
Un acte de défense, qui montrait que je n'allais pas tomber si facilement dans son piège et que je n'étais pas stupide, ou plutôt des paroles qui montraient ma curiosité qui s'était enflammée et qui montrait que je ne résistais pas tant que ça ? J'espérais seulement que ce n'était pas la deuxième option.
En prononçant ces mots, je m'étais légèrement redressé, son visage revenant dans mon champ de vision. Peu à peu, notre étreinte se défit et bientôt, plus aucun contact n'existait entre nous et pourtant nous ne nous éloignons pas pour autant. Seulement quelques centimètres entre nous deux. Et je décidais de ne pas répondre à sa dernière intervention qui me rendait encore plus confus. Pourquoi s'acharner à risquer sa vie, ses ailes noires comme elle les appelait, pour moi ? Je n'étais sûrement pas un prix digne de ce nom. Un simple ange, après tout. Il y en avait des centaines comme moi.
Je n'arrivais plus à maintenir un masque d'indifférence sur mon visage. Pensif, perturbé. Y croire, ne pas y croire ? Tant de questions que je ne pouvais me résoudre à poser. J'observais une dernière fois son visage, qui semblait si fier de ce qu'elle venait d'accomplir. Je croisais son regard, lui assurant presque que nous allions nous recroiser et plus vite que nous le pensions. Je devais d'abord savoir s'il y avait une part de vérité dans ce qu'elle m'avait dit.
Dans un battement d'ailes, pourtant invisible sur cette terre mais qui pouvait presque être entendu si on tendait une oreille attentive et silencieuse, je disparaissais de sa vue, me téléportant bien loin de ces quartiers sombres de la capitale japonaise. Une fuite ? Malheureusement, oui.