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| and then, you're my brother ? | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: and then, you're my brother ? Mar 4 Juin - 21:31 | |
| and then, you're my brother ?17/06/10- Spoiler:
Comme pas mal de soirs en ce moment, la jeune femme avait envie de trainer, sans trop chercher les embrouilles non plus, mais elle ne les évitait pas. Miho avait ce petit grain de sel qu’on lui enviait, mais qui restait dangereux. Une chance qu’elle ai un don assez important pour se permettre d’éviter de finir en brochette. Ce soir, elle était tranquillement accotée au bar du coin, en train de boire sans qu’il y ait trop d’alcool dans sa boisson, histoire de finir consciente et de ne pas faire plus de bêtises qu’elle n’en fait déjà. C’est de cette façon qu’elle se fit accoster, se retrouvant au milieu de deux jeunes hommes, à peine plus vieux qu’elle sans doute.
Elle souriait, elle ne leur donnerait pas satisfaction, non, elle n’était pas comme ça, elle ne faisait que jouer et de toute façon, viendra le moment où ils en auront marre. C’est ainsi qu’ils se mirent vraiment à la chercher, chose à ne pas faire, car toute seule, comme une grande, la nippone répondait de façon à agacer quiconque aurait été à la place de ces garçons, aussi calme pouvait-il être (enfin, ces deux-là s’échauffaient vite avec l’alcool et surtout, en voyant qu’elle n’en avait que faire de leurs menaces). Cherchait-elle à mourir ? Non, mais disons qu’elle faisait le strict minimum pour tenir la route et survivre, vu qu’il y a une fin du monde et que son coeur est en miette, à quoi bon ? Elle avait également des comptes à régler avec la justice, aussi bien de son monde que de celui de ces prétendus anges... n’est-ce pas ?
Là, elle ne souriait plus, ça n’était même plus drôle ce qu’ils disaient, et elle n’écoutait même plus, elle se contentait de leur dire de la laisser tranquille. Ce n’était pas spécialement une menace, et c’était flagrant au point d’encourager les deux zigotos, de quoi faire rager la petite humaine qui finit par frapper du poing en les arrosant de leurs verres. Une chance que quelqu’un soit arrivé à ce moment-là pour les stopper dans leur tentative d’étrangler la jeune femme... un mauvais regard d’un certain aion. Miho, en sentant cette présence frissonna, un léger parfum s’en dégagea si bien qu’elle le reconnu tout de suite tant elle ne le voyait pas souvent, plus trop d’ailleurs, alors qu’il lui plaisait bien, un garçon avec lequel elle ne s’entendait pas toujours, mais qui au moins disait les choses franchement et avec lequel elle pouvait vraiment rire et pleurer. Un ami, en somme ? Un véritable ami, insoupçonné cela dit, car il ne voudra surement pas répondre à ce titre.
Elle était assez surprise de le voir intervenir, mais surtout de le voir l’approcher. Est-ce qu’elle était dans un de ces mauvais rêves ou tous les gens qui l’entouraient finissaient par la traiter d’incapable et d’impossible à vivre ? Ou bien, dans un rêve rassurant ? Elle déglutit et le gout de l’alcool mélangé aux bulles pétillantes de sa boisson la ramenèrent sur la terre ferme, elle était bien là, en face de Ji Hoon.
« Honey ? Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu... ça m’étonne même... qu’est-ce qui t’amène ? »
Dit, celle qui se pointe dans les endroits peu fréquentables et susceptibles d’intéresser le jeune homme, depuis quelques semaines déjà. |
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| Sujet: Re: and then, you're my brother ? Lun 8 Juil - 16:23 | |
| « Miho ? »
Aucune. C'était le nombre de raisons d'être là que j'avais actuellement. Non, je n'avais décidément aucun alibi, absolument rien, pour justifier ma présence dans les quartiers nocturnes de la capitale. Encore une fois, comme l'une des nombreuses fois depuis ces derniers mois, j'errai, avançant lentement dans les rues sombres et pourtant pleines de tout, le visage légèrement tourné vers le sol, ne faisant guère attention aux habitants qui m'entouraient. Sans but. Je n'en avais jamais eu, et c'était bien plus vrai aujourd'hui.
Si certains jours c'était une colère noire ou bien un désespoir qui me donnait l'impression d'avoir touché le fond d'un gouffre que je croyais pourtant sans fin qui m'habitaient, ce n'était pas le cas aujourd'hui. Ma frustration s'était évadée il y a un mois environ, lors d'une rencontre imprévue avec mon clone humain et féminin, alias Rei. Avec elle, nous avions tous les deux trouvé un bon prétexte pour se laisser aller et nous nous étions mutuellement désignés comme punching-balls émotionnels et physiques. Mais cette altercation m'avait laissé une sensation amère au fond de la gorge. Comment avais-je fait pour tomber aussi bas ? Ne valais-je plus rien ?
Mais cette frustration en question était bien vite revenue et portait le nom de "Sora", qui m'évitait comme si j'étais devenu la peste en personne. (Peut-être était-ce vrai, d'une certaine façon.) Ce que ma vie était joyeuse.
Et pourtant, je me trouvais là, dans un bar qui n'était pas meilleur que les autres, qui amassait autant d'humains ignorants que de créatures pas si naturelles que les autres. Et à quelques mètres de moi à peine, une silhouette vaguement familière, le dos recourbé au-dessus du comptoir. Je fus amusé de noter nos points communs dans un coin de mon esprit. Seuls. Personne autour de nous pour nous arracher un sourire ou une larme, rien. Et l'autre similitude, nos deux auras qui irradiaient cette solitude mais aussi leur singularité. Elle n'était pas normale, tout comme moi.
Je l'observais encore un moment sans vraiment la regarder, les yeux perdus dans le vague. Ce qui me fit sortir de ma rêverie, ce fut deux hommes qui l'accostèrent. Je la vis protester et elle tourna son visage à demi et ce fut à ce moment-là que je pus la reconnaître enfin. Je me levai et m'approchai silencieusement.
« Miho ? »
Et voilà où j'en étais aujourd'hui.
Les deux hommes cités plus haut se retournèrent vers moi après avoir entendu le son de ma voix. Et sans doute n'étaient-ils pas excessivement insistants puisqu'un simple regard noir de ma part suffit à les faire s'en aller sans une seule parole de protestation. Je baissai mon regard vers la petite humaine que j'avais trouvée bien agaçante depuis notre rencontre, mais ce n'était pas le cas aujourd'hui. J'appréciais bien Miho au fond, malgré ma soudaine aversion envers les humains qui s'était retrouvée plus grande au cours de ces derniers mois. Il était inutile de citer le, ou plutôt la, responsable.
J'ignorai tant bien que mal le surnom affectif qu'elle s'était décidé de me donner, et j'ignorai d'ailleurs sa question tout court.
« Tu ne devrais pas être là. »
Et moi non plus, sûrement, mais je n'avais jamais été un exemple. Plutôt le contre-exemple, tout ce qui ne fallait pas faire.
« C'est à moi de te sauver la mise, maintenant ? »
Sous-entendu, "tu n'aurais pas un ange gardien pour s'occuper du sale boulot ?" ? C'était d'ailleurs une bonne question. Dès que je m'approchais - bien que la plupart du temps, c'était elle qui le faisait en premier - de Miho dans un rayon d'un kilomètre, son ange attitré surgissait de nulle part pour bien me faire comprendre le fond de sa pensée. Ne l'approche pas. Pourtant, n'était-ce pas ce que j'étais en train de faire ce soir ? |
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| Sujet: Re: and then, you're my brother ? Sam 13 Juil - 9:14 | |
| Visiblement Miho n’était pas la seule à être surprise, car à deux reprises, celui qui se voulait détestable et qui ne faisait rien pour répéta son nom, la mettant en garde contre ces types qui n’étaient pas fréquentables, oh non. Elle se mordit la lèvre, s’attendant à bien plus, même si c’était déjà suffisant d’avoir des « reproches » de la part de Ji Hoon, mais il n’avait rien à dire et il le savait bien, à son sujet disons. Elle était toujours très libre si ce n’est avec Kanon... qui l’avait abandonné en quelque sorte, mais ça n’était pas une mauvaise chose, plus personne sur son dos pour lui dire quoi faire ou ne pas faire, c’était étrange, ça avait un goût amer pour la jeune femme... mais c’était une liberté dont elle n’allait pas se priver.
« Je devrais te dire la même chose... mais je ne le ferais pas »
Dit-elle en tentant un peu d’humour. Elle savait Ji Hoon susceptible et rapidement, il pourrait s’énerver, selon s’il était déjà de bonne humeur ou non, mais qu’importe, Miho n’avait rien à craindre elle était son amie et puis... il ne lui en voulait en rien, s’il avait une raison il prendrait cette unique phrase comme prétexte pour lui refaire le portrait et fort heureusement ça ne serait pas le cas.
La seconde partie fusa plus rapidement que prévu et la fit légèrement grimacer, déglutir et soupirer. Que de choses à la fois ! Elle sourit néanmoins, tentant de se dire que la vie était ainsi faite, de haut, de bas et de personne qui avaient l’air dignes de confiance et ne l’étaient pas.
« Tu te dévoues ? Puisque mon « sauveur » a décidé de ne plus me donner de nouvelles »
Même Chul Hei avait quelque peu du mal à le savoir, mais Chul Hei était beaucoup plus tolérant, à commencer du fait qu’il ne soit pas lié à Kanon de la même façon, et qu’il soit un ange très compréhensif, également dans les mêmes draps sales que son ami, ou du moins, il le risque sans pour autant avoir eu ce malheur de plonger. La jeune femme se mordit la lèvre, ne touchant plus à son verre, de peur que son « ami » ne vienne y mettre le holà, comme elle s’amusait à le faire quand elle le croisait, car elle n’aimait pas le voir triste, et qu’il se montrait bien souvent dans cet état.
« Je sais ce que tu vas me dire que tu m’avais averti, t’auras pas tort... mais bon, qui ne tente rien n’a rien... je me casserais moins les dents maintenant... »
C’était malheureux, mais réaliste, Miho n’avait pas pour autant perdu goût à la vie, elle le savait, elle passait juste un mauvais moment et espérait pour une fois que JI Hoon ne ferait rien pour la mettre d’autant plus en pétard, mais le connaissant, elle savait aussi que leur petite conversation pas si anodine risquait de mal tourner. Ça ne lui faisait pas de mal, se disait la nipponne, après tout, pourquoi ne pas crier toute sa colère contre le monde entier, elle qui ne disait jamais rien... et « Honey » le faisait si souvent, il devait peut-être se soulager de cette façon, est-ce que ça marchait ? Elle ne saurait même pas le dire.
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| Sujet: Re: and then, you're my brother ? Dim 28 Juil - 17:15 | |
| Dire que je manquais de tact serait sûrement un euphémisme absolu. Seulement, comment aurais-je pu savoir ce qui se passait réellement dans sa vie, les raisons de sa présence ici, et surtout pourquoi elle se voyait presque harcelée par deux inconnus qui ne se rendaient pas compte du danger qu'ils risquaient en l'approchant ne serait-ce de quelques mètres... ou peut-être que ce danger avait totalement disparu. Comment expliquer leur présence dans ce cas ? Ne devraient-ils pas être chassés d'ici depuis longtemps par une quelconque protection angélique sous la forme de l'ange gardien de la jeune fille ? Visiblement non. C'était donc à moi de prendre le relais - pourquoi ? malgré tout, ma curiosité s'était réveillée et déjà, des reproches dirigés vers la petite humaine et son fameux ange disparu se formaient dans mon esprit - et j'éloignai les deux gêneurs simplement par ma présence et un regard qui était tout sauf aimable dont j'avais le secret. Je me rapprochai de Miho, m'appuyant à l'aide de mes coudes sur le bar sans pour autant m'asseoir à ses côtés, laissant une certaine distance respectable entre nous deux. Je n'étais pas si proche d'elle, je n'en connaissais que son don, le fait qu'elle soit absolument insupportable et humaine dès qu'elle m'apercevait et son importance aux yeux des Cieux. Bien que ces derniers semblaient l'avoir abandonnée. Autant vous dire que je ne connaissais presque rien d'elle. Alors pourquoi me soucier d'elle, de sa sécurité et de ses problèmes avec un ange que je supportais encore moins qu'elle ? Peut-être était-ce pour les mêmes raisons qui m'avaient empêché de me battre avec cet ange en question. Miho était bien insupportable, humaine qui plus est, mais réelle et franche. Je laissais échapper un léger rire moqueur. Il était vrai que je n'avais aucune raison d'être là non plus, mais je n'étais pas comme elle, sans défense, vulnérable, si facile à briser, si faible. Cependant, je ne répondis pas, je n'allais pas lui étaler ce qui était évident une seconde. Elle ne devait pas être là, point final. La suite attisa encore plus ma curiosité et c'est là que je compris que quelque chose allait vraiment mal. Ce n'était pas que l'autre avait pris des vacances, qu'il était trop pris par les affaires récentes, ou quoi que ce soit d'autres. Non, il était parti. Et c'était ce mot qui faisait toute la différence. Il était parti de son plein gré, laissant derrière lui sa mission, sa protégée et bien plus encore. Inutile de vous dire ce que j'en pensais réellement. Miho continua sur sa lancée tandis que je faisais mes propres déductions. Je tournai finalement son visage vers elle et observai son visage fatigué. Je la connaissais assez pour dire que malgré son expression désespérée, elle allait s'en remettre. Mais difficilement. « Je te l'avais bien dit. » C'était ce qu'elle venait de dire, mais je me sentais obligé de lui faire remarquer. Je lui avais bien dit, je l'avais avertie sur le compte de son soi-disant protecteur, mais il est tellement plus facile de croire un ange, décrit comme parfait dans tellement de textes, plutôt qu'un aïon, décrit comme un hybride violent qu'il faut éradiquer de la surface de tous les mondes. C'était tellement plus facile et pourtant, à la fin, j'avais bien eu raison. Je n'allais pas m'énerver contre elle. Non, mon ton lourd, mais pourtant qui n'était pas rempli de reproches, était déjà assez suffisant. Je ne voulais pas lui faire du mal, mais lui faire comprendre que personne n'était bon et généreux dans ce monde. A la fin, on vous laissera seul. « Qu'est-ce que tu comptes faire à présent ? » |
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| Sujet: Re: and then, you're my brother ? Dim 28 Juil - 22:44 | |
| Miho se dit qu’elle était perspicace, souriant quand à la remarque de son ami, même s’ils ne se connaissaient que très peu, le caractère difficile de l’aion lui plaisait énormément, du fait qu’il ne veuille ménager personne. Mais là, elle se disait que peut-être, elle en aurait bien besoin. La petite brune avait en plus de cela tendance à s’énerver facilement lorsqu’elle n’était pas d’humeur et le fait que Ji Hoon supporte assez bien les sautes d'humeur... était un plus, un plus assez dangereux cela dit, mais Miho n’avait absolument pas peur du danger. Elle savait qu’elle n’était plus protégée et pourtant, rien ne pouvait la rendre aussi invincible que ce soir.
La question qu’il prononça par la suite fit réfléchir la jeune femme, qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir faire ? D’abord, pourquoi cette question ? Elle fixa le jeune homme en face d’elle et pencha la tête sur le côté.
« Ma vie ne va pas s’arrêter parce qu’un crétin d’ange ne fait pas son boulot... et... ne... ne me... »
Ne donne pas de nouvelles. C’était encore difficile à assimiler malgré le temps qui était passé. Mais qu’importe, elle assumait de ne pas arriver à finir sa phrase, soufflant un bon coup. Miho aurait voulu commander à boire, mais non, Ji Hoon avait certaines limites, elle n’était pas sûre qu’il veuille jouer les baby-sitters, car elle aurait fini saoule. Avec n’importe quelle autre personne, elle aurait volontiers tenté l’expérience, mais pour ce qui est de Ji Hoon, elle craignait légèrement qu’il ne la laisse. Pour une raison toute simple : ils se connaissaient trop peu. D’ailleurs, pour poser des questions stupides, il était doué se disait la nipponne, et elle n’hésita pas à surenchérir sans même tenter de le ménager, après tout il ne le faisait pas.
« Et toi... les amours ? Tu as déjà connu un chagrin comme ça ? »
Un instant, elle voulait reprendre sa question et demander s’il avait déjà connu l’amour, tout court, mais elle n’osa pas être aussi cruelle. En tant normal, ou avec un peu plus de colère dans le sang, l’étudiante n’aurait pas hésité, mais elle avait beaucoup trop besoin de quelqu’un ce soir, pour se disputer si bêtement, puis elle n’en ressentait pas l’envie, car ce serait un abandon supplémentaire et pour sur, elle se mettrait sérieusement à pleurer et à s’enfermer, telle une Hermite dans la chambre de l’immense demeure de sa génitrice.
Les larmes auraient pu rouler sur ses joues, mais non, Miho, trop fière et sans doute autant que l’aion, avait seulement les yeux humides, soufflant parfois pour vider ses poumons de toute cette incompréhension. Encore qu’elle se sentait bien mieux qu’au début, ça oui ! Mais elle ne préféra pas relever, Ji Hoon se moquerait surement d’elle en disant qu’il n’imagine même pas les débuts.
« Je me suis jamais sentie aussi stupide... c’est tellement compliqué à expliquer... je suis même pas sure que tu veuilles entendre. Du coup, je préfère te demander des trucs, sur toi, sans arrières pensés, je ne vais pas non plus courir derrière tous les garçons que je connais rassure toi »
Même si c’était tentant, voulait-elle ajouter, mais elle se ferait surement tuer avant même de l’avoir prononcé, c’était un réflexe de vouloir enquiquiner cette démone qui lui tournait autour, mais comme elle n’était pas là, ça n’avait presque aucun intérêt ! Si ce n’est peut-être faire déprimer le pauvre Honey qui la regarderait avec des yeux, soit, fort étonnés, soit, noirs de colère !
« Je veux juste... apprendre à te connaître, après tout c’est vrai, je ne fais que t’embêter et inversement, si, si, l’inverse est valable... alors... on pourrait essayer autre chose. Tu fais quoi à part casser la figure de certaines personnes ? Tiens, si tu le croises, tu pourras lui casser la figure au sens propre du terme ? »
Quelle vengeance terrible, oui, il ne fallait pas la contrarier, disons, mais même ça, elle n’en avait pas très envie en réalité, qui sait, au fond elle espérait peut-être qu’il revienne et donne des explications ? Qu’importe. Elle était en colère, elle avait besoin de parler, et surtout de parler franchement, et qui de mieux que Ji Hoon pour se faire ?
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| Sujet: Re: and then, you're my brother ? Ven 30 Aoû - 22:49 | |
| M'inquiétais-je réellement pour elle ? C'était une dure question. Par pur esprit de contradiction et par satisfaction personnelle, je me sentais presque obligé de l'être. Après tout, j'avais eu raison sur le compte de cet ange - et de tous les autres par extension - depuis le début. Et je me retenais de lui faire remarquer une fois de plus, mais retourner le couteau dans la plaie une nouvelle fois dans son état n'était pas forcément une bonne chose à faire. Elle s'en remettrait, évidemment, mais pas pour le moment. Et peut-être que je ne le faisais pas parce que je me souciais d'elle. J'avais du mal à faire la part des choses ; moi ou elle ? Mon désir personnel de vengeance ou une véritable inquiétude envers la petite humaine ? Et c'était bien l'une des parts du problèmes : elle était humaine et plus je les fréquentais, presque obligé à me faire passer pour l'un d'entre eux, plus j'apprenais à les détester pour leur passivité. Il se passait des choses, sous leurs nez et même si on le mettait bien en face, ils allaient l'ignorer et reprendre leur vie, oubliant tout ce qui n'était pas comme eux. Comme si oublier allait effacer. Et quelque part, j'appréhendais la réaction future de Miho. Allait-elle tourner le dos à ce monde qu'elle avait presque fréquenté, si cela lui permettait d'oublier son ancien ange gardien ? Peut-être. Mais il fallait qu'elle admette que rien ne serait comme avant, mais elle l'avait compris. Je ne la ménageais donc pas. J'étais brutal certes ; je n'allais pas changer pour elle. Et la vie était injuste, et cette expérience sûrement malheureuse à ses yeux allait la faire changer dans ce sens-ci. Entre les regards de pitié et ceux rieurs ou colériques qu'elle devait recevoir par ceux qui savaient, ma réaction était sûrement bien différente. Mais une Miho affligée n'était pas une Miho inerte et sans réponses pour autant, je l'avais appris à mes dépends. Lorsqu'elle me demanda si j'avais connu un amour comme le sien, ce qui ne fit que confirmer le fait que oui, elle l'avait réellement aimé mais ce n'était pas le cas de l'autre - que c'était cliché, je ne répondis pas tout de suite. Finalement, je me redressai, les coudes légèrement douloureux à force d'appuyer sur le comptoir pour rester un minimum droit. « Plus ou moins. » Ce n'était pas le même genre qu'elle, c'était malsain, noir, mais par-dessus tout bien réel et ancien de plusieurs années. Ce n'était pas l'amour que l'on porte à un amant comme le sien, certes. Mais ça reste de l'amour, qui était encore si obsessionnel. Alors un chagrin d'amour, ça me connaissait, mais je restais vague sur la réponse. Je n'allais pas prendre pitié d'elle et lui raconter mes propres peines pour la faire se sentir mieux, n'est-ce pas ? Sur ces mots, je m'étais éloigné de quelques mètres, comme si j'allais mettre fin à la conversation. Elle n'avait pas besoin de moi. Mais, lui faisant dos, je m'arrêtai, hésitant. Au final, si, elle avait besoin de moi. Par en particulier, mais juste quelqu'un. Je suppose que je pouvais faire une exception ce soir... Je repris place à ses côtés, m'asseyant cette fois-ci, à au moins deux tabourets d'elle. Nous nous connaissions tellement peu au fond, et cela se traduisait par notre... "proximité". Je jetais réellement un coup d'oeil à son visage pour la première fois. Si j'avais remarqué l'eau salée qui menaçait de tomber à chaque instant, je ne fis aucun commentaire. Maladroitement, je levai une main et tapotai son épaule. Ji Hoon, comme si ce simple geste allait faire quelque chose... si ce n'est la rendre moqueuse face à mon malaise. Pourtant, après quelques minutes où rien ne fut, elle commença à parler, déballant ce qu'elle avait sur le coeur, sûrement plus franche qu'au début de notre rencontre. Je ne dis rien. A la place, je me raclai la gorge, rieur. « Je n'ai pas besoin de ton autorisation pour casser la gueule de quelqu'un pour te citer... mais ça serait avec plaisir. » A insulter ainsi les cieux, nous nous allions sûrement nous attirer une certaine malchance... mais c'était ce que je faisais depuis presque vingt-trois ans et j'étais encore en un seul morceau, ou presque. « Rester en vie me prend la plupart de mon temps, ce n'est pas facile d'être moi. Mais j'essaie d'être comme toi. » Bien mentir, c'était un art et je ne savais pas si j'en étais devenu maître. A vrai dire, je faisais de ma vie exactement le contraire de ce que je venais de dire. Elle n'avait pas besoin de savoir les détails après tout. « Tu... tu t'en remettras un jour. La vie est injuste mais une fois que tu t'y es fait, tu t'en remettras. » |
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| Sujet: Re: and then, you're my brother ? Sam 31 Aoû - 17:44 | |
| La Nippone avait jugé bon de s’intéresser à ce garçon dès lors qu’il avait entrepris de rester. Ils ne se connaissaient pas énormément, mais le fait qu’il bouge sans la moindre compassion pour au final se rétracter avait fait sourire la plus jeune qui avait donc décidé de se demander pour quelle raison il restait. Elle se mordit la lèvre, regardant son verre vide, avant de poser une question assez difficile, notamment pour un aion. Mais il y répond, même si après un certain temps de réflexion et si c’était encore plus un mystère pour elle que ce qu’elle avait demandé. Autant dire que c’était surprenant à quel point il ne faisait pas confiance.
Quant à sa requête, visiblement elle semblait avoir été prise en compte, à croire que Ji Hoon n’attendait qu’une seule chose depuis tout ce temps que la trêve entre « son » ange et lui soit levée et puisque c’était le cas, sans aucun doute qu’il ne l’épargnerait pas pour bonne raison qu’il n’avait plus donné de nouvelles ni à Miho, ni même à son ami l’ange quasi marié.
Il disait vouloir être comme elle, dans un sens, ce n’était pas plus mal, mais elle aurait aimé pouvoir être comme Ji Hoon malgré les risques et elle ne se cacha pas de le lui dire, riant presque à cette parole qui lui semblait plus que fausse.
« Menteur que tu es... à moins vraiment de ne pas vouloir te mêler, mais il parait que tu aimes trop te battre... et si tu avais été comme moi tu n’aurais pas pu. Je donnerais cher pour pouvoir botter quelques derrières... »
Oui, Miho était prête à le payer de sa vie, mais elle n’était pas certaine d’entrer au paradis en ayant commis l’irréparable : le pêcher de cher, la corruption d’un ange. Forcément, si ça vient à se savoir, ce qui devrait être le cas de ce cher tout puissant, elle devra en répondre de ses actes, elle était prête, mais elle n’avait aucune envie de mourir tout de suite pour savoir si oui ou non, la seconde chance lui était accordée, ne serait-ce que parce qu’elle est humaine et que d’une certaine façon, c’était à son ange de ne pas se laisser distraire. On le dit bien souvent, les hommes sont vicieux, les hommes... l’espèce s’entend.
« Je pense que je m’en remettrais oui... il y a bien plus important, et moi je m’apitoie sur mon pauvre petit coeur broyé. ça me passera vite... »
Et cette fois-ci, se disait-elle, elle ne se laisserait pas amadoué par de belles paires d’ailes ou des yeux charmeurs, non, elle allait sans l’ombre d’un remord dire non à son bonheur, à l’amour. Même si les deux ne riment pas forcément ensemble, il faudra l’excuser de les avoir associé, ne serait-ce que quelques mois et de penser encore comme cela, du fait qu’elle ne jurait que par sa relation.
« Enfin, ce n’est pas grave... dans ces moments-là, j’ai envie de cogner dans tout et n’importe quoi. Pas de chance, je suis en sucre comparé à la plupart de mes fréquentations... »
Mais la jeune femme était loin de se douter qu’elle n’était en rien en sucre ce soir-là, bien au contraire. Elle se munit de bulle à l’anis, en proposant à son ami, ne serait-ce que pour faire passer le gout de l’alcool, même si elle n’en avait pas bu beaucoup, elle n’avait aucune envie d’avoir la mauvaise surprise que sa mère soit rentrée. Elle se mordit la lèvre et en pris quelques-uns, remettant son ruban victorien bien en place autour de sa tête, car elle l’avait utilisé comme un serre-tête. Ce soir-là, elle était plus ou moins invincible, sans même s’en douter.
« Je me sens assez bien pour cogner des gens... je ne te dis même pas à quel point ça me démange... »
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| Sujet: Re: and then, you're my brother ? Sam 7 Sep - 22:08 | |
| Il était vrai que je ne lui faisais pas pleinement confiance, je n'allais pas mentir là-dessus, mais ce n'était pas contre elle, car c'était plus ou moins le cas avec tout le monde, à une exception près. Ceci dit, dans son cas, c'était certainement plus qu'à la plupart des races et même des personnes proches de moi puisqu'au fond, personne ou presque n'était réellement digne de confiance. La seule différence, c'était que Miho était plus inoffensive que la majorité des gens que je côtoyais ou qui souhaitaient ma mort. Mais certes, moins dangereuse avec les poings, mais peut-être plus avec les mots. Miho pouvait être une véritable peste, j'en avais été témoin. Au moins, elle avait l'avantage d'être franche, une qualité dont elle semblait être la seule à posséder de nos jours. Pourtant, il était hors de question que je commence à déballer ma vie depuis le début sans aucune raison. Oh, peut-être qu'elle en mourrait d'envie, il n'était pas difficile de lire la curiosité dans ses yeux, mais elle n'avait pas à savoir. Je laissai juste une phrase mystérieuse suspendue en l'air, et la voir frustrée de ne pas pouvoir en savoir plus sans avoir le courage de demander ce que j'entendais par là - peut-être craignait-elle une réaction violente, avais-je si mauvaise réputation que ça ? - était presque comique. Mais je finissais par la connaître, si bien qu'elle en devenait prévisible, et elle allait sûrement se venger du petit plaisir que je me faisais à la tourmenter ainsi un jour ou l'autre. Peut-être même ce soir. J'avais beau mentir - pourquoi ? je ne le savais pas moi-même. ce n'était pas comme si je souhaitais réellement être comme elle et tous les autres, elle avait vu clair dans mon petit jeu. Il était difficile de lui cacher quelque chose, même lorsqu'elle pensait à celui qu'elle croyait être l'amour de sa vie. Que c'était cliché. Mais elle m'assura que oui, elle allait s'en remettre après ma tentative bien ratée d'essayer de la rassurer. Elle n'allait pas en mourir. Enfin, peut-être un peu, elle n'avait plus aucune protection, et si elle en avait une auparavant, c'était qu'il y avait une raison. Si je n'étais pas particulièrement attaché à la petite humaine, j'allais peut-être garder un oeil ou deux sur elle pour les prochaines semaines. Les Cieux comme l'Enfer allaient peut-être venir après elle et ça n'était jamais une bonne nouvelle. Et puis cela faisait une bonne raison de contrarier mes ennemis naturels de toujours, n'est-ce pas ? Alors, qu'elle le veuille ou non, j'allais la surveiller de près. Enfin, pas de trop près non plus, il y avait sûrement plus d'anges et démons à mes trousses qu'à les siennes. Quoique, n'était-ce pas une bonne nouvelle en soi ? J'allais peut-être pouvoir me défouler un peu d'ici les prochains jours. J'eus un léger rire que je n'avais pas pu retenir quand elle m'annonça qu'elle avait envie de cogner dans tout et n'importe quoi. Cela n'avait rien de moqueur, parce que je ne connaissais que trop bien cette sensation et cette envie et je m'y laissais aller assez souvent et Dieu lui-même, là-haut, bien assis sur trône et riant de la mort et du malheur de tous, savait à quel point c'était tel un soulagement pour moi. Se laisser aller à cette envie de violence et de colère faisait du bien, oui. Au moins, elle me permettait de penser à autre chose. J'oubliais à quel point le silence me faisait peur et me rappelait trop cette maison que j'avais fui il y a longtemps. Je refusai poliment - oui, c'est tout à fait possible de ma part, ne jouez pas les étonnés - la sucrerie qu'elle me proposait gentiment d'un mouvement de tête. Comme si je pouvais lire ses pensées, j'éloignai le verre où il restait un petit fond de liquide brun et alcoolisé d'elle, le repoussant jusqu'à l'autre bord du bar. Même si ce n'était qu'une petite quantité, elle avait assez bu pour ce soir et même si je pouvais l'abandonner à son sort, je n'avais aucune envie de me retrouver avec une humaine totalement ivre et qui ne parvenait même pas à tenir debout en déblatérant des paroles absolument incompréhensibles. « Ne crois-tu pas que les deux imbéciles qui te cherchaient avant que je n'arrive auraient bien besoin d'une bonne leçon de ta part ? » Les deux imbéciles en question qui étaient toujours là, dans un coin presque désert du bar, si on jetait un coup d'oeil derrière nous. J'avais haussé les épaules d'un air désinvolte, annoncé cette question plutôt rhétorique innocemment. Je sais que c'était mal de la pousser ainsi vers ce chemin, elle qui était sûrement plus pure que n'importe qui d'autres, mais n'avait-elle pas besoin de savoir se défendre ? Du moins, c'était peut-être l'excuse que je voulais me donner. Mais je n'allais pas être toujours là pour lui sauver la mise, c'était vrai.
Dernière édition par Ha Ji Hoon le Mar 22 Oct - 23:23, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: and then, you're my brother ? Jeu 12 Sep - 21:17 | |
| Il ne dit rien, il reste silencieux la laissant dans l’ombre sans pour autant se moquer d’elle cette fois, car à lui mentir, Miho sait se montrer convaincante et Ji Hoon le sait bien à présent. Elle ne lui fera rien de bien mauvais, mais ses paroles sont cinglantes même si peu efficace en comparaison de coups, au moins, elle s’exprime de façon à ce qu’il comprenne, encore que la Nipponne se demande parfois, s’il est préférable de faire entrer de force une information plutôt que de le faire par la diplomatie, comme elle a pour habitude de le faire. Elle se mordit la lèvre, réajusta son ruban puis proposa ses bulles au jeune homme qui déclina bien gentiment, tout sourire aux lèvres. Bien, pas de souci.
La jeune femme voulut boire, mais l’autre l’en empêcha, de quoi la faire arquer un sourcil de telle façon à ce qu’il puisse lire sur son visage tout l’étonnement possible. Il agissait comme n’importe quel protecteur l’aurait fait, excepté qu’il avait les facultés en moins, même si déjà très puissant... disons qu’il n’avait rien de rassurant le beau Ji Hoon. L’étudiante sourit tout de même, lui disant qu’elle aussi avait envie de tout casser et la seule réponse qu’elle eut était que les deux garçons qui l’avaient embêté plus tôt étaient toujours présents. Pourquoi ne pas aller les chercher ? Ce serait puéril, mais pour autant, ils méritaient une bonne correction et si elle n’y arrivait pas, cette fois, elle savait que l’aion lui, serait ses poings à elle, une chance dont elle allait profiter. Même si ça n’était pas très légal, ni même très raisonnable d’employer la force contre de faibles personnes... ces gens là, pour elle, doivent bien avoir une bonne leçon, une frayeur qui les fera rentrer chez leur maman pour réviser leurs bonnes leçons de comportement.
La plus jeune souris, sachant que ce n’était pas bien de se laisser tenter par le grand violent qu’était son aîné, mais qu’importe, elle avait envie de se défouler. Un besoin inébranlable auquel il fallait qu’elle cède pour une fois, car après les crises de larmes et avoir feinté aller bien, il y avait la dépression... et la colère, et c’était ce stade qui l’intéressait, avancer au plus vite pour souffrir moins.
« Oui... allons donc leur remettre les idées en place... je vais juste avertir le chien du barman... »
Drôle de phrase quand on ne connait pas le don du bout de chou. La petite brune se mordit la lèvre, penchée sur le comptoir pour demander au chien comment il s’appelait. Puis, discrètement lui expliqua la situation. Elle pouvait désormais compter sur lui, il ne bougerait pas, mais si jamais elle venait à crier, il aboierait dans sa direction en se jetant sur la porte de l’arrière du bar, afin qu’on puisse la trouver et l’aider. Brave chien se disait-elle, si seulement les humains étaient comme lui.
« Voilà, on peut y aller ~ »
Et c’est donc avec assurance qu’elle donna un petit coup dans les côtes de son ami, jubilant presque de cette bagarre qu’elle n’était pas certaine d’emporter intacte, pour autant, elle se sentait tellement en forme et en sécurité que prendre un coup ne lui ferait pas si mal, pas aussi mal que sa rupture, c’était une certitude pour elle.
« Hey, ce ne serait pas les deux abrutis qui ne savent même pas draguer convenablement et qui s’en prennent à la fille parce qu’ils sont frustrés ? Oui, tu sais, le genre de mecs... qui n’ont pas ce qu’il faut dans le pantalon... »
Bien entendu, ça ne laisse pas un homme de cette trempe indifférent, car touché dans leur intimité autant que dans leur amour propre, ils vont surement se mettre en colère, se dit la jeune fille et c’est ainsi qu’ils sortent tous les quatre pour aller derrière la ruelle. Les deux s’approchent lentement et surement de leurs victimes, mais qui des deux est réellement en danger ? C’est une question qu’ils auraient dû se poser. Ange ou démon ? Miho ne saurait pas le dire, elle n’en a pas les capacités, pour autant, elle ressent le danger, si moindre qu’elle se demande si son détecteur déconne. Elle se mord la lèvre, non pas par anxiété, oh, non, elle ne regrette rien... elle est impatiente...
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| Sujet: Re: and then, you're my brother ? Sam 26 Oct - 22:20 | |
| J'avais une mauvais influence. Dieu que c'était dramatique. Je détournais des petits humains du droit chemin en les influençant vers une vie de violence. Bien évidemment, de mon point de vue, je ne faisais que permettre à Miho de s'affirmer et surtout d'éviter que cette mauvaise passe de sa vie ne se réitère. Dans un monde tel que le nôtre et qui allait finir par s'écrouler sur lui-même, il fallait qu'elle apprenne à se défendre, autant physiquement que psychologiquement et cela commençait par ce genre de petites choses toutes simples. Je ne pouvais pas être toujours là pour elle. Elle avait la chance de voir que j'étais franc avec elle et je ne la ménageais pas. Personne n'allait prendre la peine de l'être avec elle. Elle faisait partie d'un monde rempli d'injustices et il fallait qu'elle apprenne à vivre avec, car c'était la loi du plus fort ici. Si elle ne se pliait pas aux règles pourtant anarchiques, elle n'allait pas survivre longtemps. Ainsi, je ne cherchais pas à la rendre mauvaise. Mais il fallait qu'elle apprenne à se méfier. Un ange n'était qu'un titre, cela ne voulait en aucun cas dire qu'ils étaient sages et protecteurs de l'humanité. C'était bien le contraire. Il était vrai que cette mauvaise aventure amoureuse était malheureuse pour elle et avait détruit une partie de son innocence, qui avait maintenant disparu pour toujours, mais je ne pouvais m'empêcher de m'en réjouir. Pas par pur plaisir de la voir souffrir, pas du tout. Miho avait le mérite d'être l'une des seules humaines que j'appréciais un minimum, surtout pas. Mais ainsi, elle apprenait.
Sans le savoir, je prenais un peu ce rôle de protecteur qui avait été assigné à quelqu'un d'autre. J'en avais la force et les moyens, mais ni les pouvoirs, ni le titre, ni l'obligation. J'avais plutôt un rôle de grand frère. Ironique, quand on sait que je n'en avais jamais eu et que je ne savais pas du tout comment une famille se comportait.
Elle adhéra bien vite, peut-être un peu trop, à ma suggestion. Elle prononça une phrase qui m'étonna sur le coup, avant que mon cerveau ne se souvienne des dons improbables de la jeune fille. Je la regardai échanger avec le chien du propriétaire avec un sourire en coin. Les dons de Dieu - s'ils venaient vraiment d'un cadeau des Cieux - étaient vraiment étonnants et pas forcément ce à quoi on s'attendait. Je me demandais quand même en quoi ce genre de pouvoirs nécessitaient une protection angélique.
La petite humaine avait pris de l'assurance en l'espace de quelques secondes et je me surpris à me sentir presque fier de savoir que j'en étais à l'origine. Elle s'approcha de moi et me lança un coup de coude dans les côtes avant de me dépasser. Sur le coup, je ressentis une certaine douleur et grimaçai légèrement, frottant la partie qu'elle avait heurté. Comment une si petite enveloppe charnelle pouvait avoir autant de force ? Etait-ce un autre de ses dons, une force surnaturelle ? Je chassai ces questions de mon esprit et la suivis. En quelques minutes, nous nous retrouvions dans la ruelle derrière l'établissement. Je m'adossai au mur, m'éloignant de moi-même de l'échange. Je n'allais intervenir qu'en cas d'urgence, ce n'était pas à moi de leur donner une leçon, ce n'était pas mon combat. Même si voir Miho sourire tout aussi naturellement alors qu'elle parlait de remettre deux imbéciles en place avec provocation avait quelque chose d'un peu effarant en soi, je n'intervins pas. Je la sentais impatiente, et pourtant...
Quelque chose m'interpella alors. Il y avait quelque chose de faux dans cette scène. Quelque chose n'allait pas. Je devins plus alerte, mes yeux scrutant chaque détail. L'un des deux hommes, visiblement plus qu'agacés des phrases de Miho, s'avança vers elle tout en vociférant quelques insultes au passage. Non, non, non, non, quelque chose n'allait pas, ça n'était pas normal, je ne savais pas quoi, mais il y avait quelque chose qui n'allait pas. J'avais cette impression étrange. Ce fut au moment où il leva le poing vers elle que je compris.
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je m'étais élancé vers la paire, et bloquai le poing dans son élan. Mon regard croisa celui de l'homme et j'eus un sourire provocateur. Des anges. Finalement, c'était peut-être mon combat.
« On cache bien son jeu à ce que je vois. »
Je relâchai la main du soldat des Cieux et me rappela la présence de Miho juste derrière moi. Je posais une main sur son épaule et l'obligeai brutalement à reculer en même temps que moi. La situation était maintenant beaucoup plus différente. Ce n'était plus de simples humains. Je pouvais aisément les combattre. M'en sortir était une autre histoire, mais ça n'était pas le sujet, car on ne pouvait pas en dire autant pour Miho.
« Dégage, Miho. »
Ma voix se fit plus dure. Pourquoi est-ce que je m'assurai de sa sécurité, de toute manière ? Ce n'était pas comme si c'était mon boulot ou que je me souciais réellement d'elle, non ? De toute façon, elle n'allait pas m'écouter, têtue comme elle était. J'aurai au moins essayé. Je l'avais prévenue, qu'elle n'aille pas se plaindre si elle s'en sortait vivante. |
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| Sujet: Re: and then, you're my brother ? Mer 30 Oct - 2:03 | |
| Le changement de comportement de Miho avait surement choqué son camarade, mais pour autant, son influence n’était en rien mauvaise. La jeune femme savait pertinemment que c’était mal de se défouler... elle tentait de viser ceux qui étaient, selon elle, indignes de pouvoir s’éterniser sur cette terre... rien qu’en leur donnant une bonne correction, rien de plus. Évidemment avec ses moyens, elle ne risquait pas grand-chose, tuer quelqu’un ne relevait aucunement de ses capacités ni même de sa volonté. Juste se défouler un peu, voilà ce qu’elle voulait. Bien entendu, Ji Hoon resta silencieux, suivant les deux hommes ainsi que la jeune femme dehors. Un des deux tenta de frapper Miho, mais Ji Hoon l’en empêcha, visiblement il n’était pas humain et ça, la jeune femme ne pouvait le prédire. Il avait donc eu l’intention d’user de sa force contre une humaine ? Quel sens prononcé de la justice, se disait-elle.
« Partir ? Tu rêves... ça me donne encore plus envie de lui botter les fesses ! »
D’ailleurs, l’autre homme tenta à son tour de s’en prendre à Miho, mais c’est comme s’il ne le pouvait pas. La jeune femme n’avait même pas à user de son don qui lui permettait de prévenir d’un danger imminent pour elle ou ses camarades... il avait l’air de bruler sur place, du moins, sa main. A croire qu’elle était... protégée d’une certaine façon ? Mais elle n’osa même pas penser à son ex-petit ami. Elle souffla un bon coup et donna une bonne frappe visée correctement à un des deux anges qui n’apprécia pas du tout !
« Oh... mais c’est qu’on est pas si fort qu’on en a l’air ! Et ça se dit un ange ça... frapper une fille qui te cherche c’était déjà incorrect, tenter de lui faire du rentres dedans, encore moi... et user de ta force contre une humaine... elle est belle ton armée... tu devrais avoir honte, tu me fais honte... d’avoir été humain et d’avoir oublié... c’est pas croyable »
Miho prenait plus son pied à énumérer les erreurs et dire des méchancetés sur le compte du « pauvre » ange qu’à le frapper, mais elle n’hésitait pas pour autant. Encore surprise elle-même de pouvoir éviter quelques frappes, elle rit nerveusement et profitait des occasions. Heureusement pour elle, le troisième stade de son don était bien plus efficace que les précédents, encore que ce pauvre chien aurait volé à son secours si nécessaire, mais elle aurait préféré s’en prendre plein la tête plutôt que de voir cette pauvre bête dans un sale état à cause de cet ingrat.
L’étudiante regarda l’aion se battre avec le premier homme. Elle n’allait certainement pas l’empêcher de se défouler lui aussi, elle le savait assez violent, très ronchon et préféra tout simplement s’occuper d’un seul homme à la fois. Mais la curiosité l’emportait, si bien qu’elle ne faisait plus qu’éviter les coups pour pouvoir observer et apprendre du combat de son ami. Bien entendu... elle expérimentait, débutante et soudainement plus « forte » et plus « sportive » autant dire qu’elle se méfiait quand même de ces capacités, car elle n’avait aucune idée de combien de temps cela allait durer. Se pourrait-il que ce soit ces bonbons ? La jeune femme souris, elle en avait entendu parler par d’autres, mais cet évènement confirma qu’elle avait eu droit à un effet assez spécial, sur sa force, sur son aura.
La seule inquiétude de la Nippone à présent était de savoir s’ils allaient attirer d’autres anges, ou peut-être des démons... ce pour quoi elle ne tarda pas à donner le coup de grâce, selon elle.
« Tu ne mérites pas d’être un ange... tu ne mérites pas d’être ici, sur terre... dégage »
Et c’était le pire à entendre pour un ange, une humaine qui lui faisait honte, une humaine qui le jugeait et qui ne croyait plus en lui... pour autant, elle croit en ce dieu... mais elle a perdu la foi, sans doute. Elle ne deviendra pas démoniaque, non... mais elle ne le servira sans doute jamais comme elle le faisait aveuglément, grâce à son petit paradis sur terre. Elle souffla longuement, regardant l’ange dans les yeux avant de lui donner une gifle si violente qu’il s’en cogna lui même en tombant contre le pavé froid. Elle ne l’a pas tué, non... mais elle l’a sacrément amoché de son côté. La demoiselle sait pertinemment que Ji Hoon allait sans doute l’exterminer lui et son compagnon... elle n’en fera rien, taisant ce dont elle aura été témoin en versant surement des larmes, non pas de tristesse... mais bel et bien de honte et de dégout. Elle avait pitié d’eux. Le combat n’était peut-être pas fini, mais il était désespéré... pour une fois, en faveur de la jeune femme, une chose dont elle profitait allègrement sans pour autant aller trop loin.
« Ji Hoon... ça t’as fait quoi... quand tu as tué un ange... pour la première fois ? »
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| Sujet: Re: and then, you're my brother ?
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| | | | and then, you're my brother ? | |
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