Takano Ren † Murasaki Rin

Rin pensait à consulter depuis des années, mais ses parents s'étaient toujours opposés à cette idée. Sa mère pensait que ce genre de choses n'étaient bonnes que pour les fous... Et bien évidemment, sa petite fille n'était pas folle, juste un peu fragile. Son père, quant à lui, affirmait que les psychologues étaient tous des charlatans, n'exerçant aucune science et aucune médecine, utilisant le concept de soigner les pensées des gens comme une appât marketing reluisant. La jeune fille était donc passée entre les mains de maintes « vrais » docteurs, des praticiens réputés traitant chaque jours des maladies de toutes sortes. Mais ils n'avaient jamais réussi à résoudre « le cas Murasaki ». Peut-être était-ce à cause du stresse ? Peut-être Rin subissait-elle des pressions qui faisaient réagir son corps de la sorte ? Oui, Rin subissaient des pressions de la part de ses petits camarades, mais ces pressions n'étaient pas la cause de son étrange maladie, mais plutôt le résultat.

A l'âge de 20 ans, enfin majeur, après avoir emménagé seule, Rin décréta qu'il était temps de prendre sa vie en main, et, contre l'avis de ses parents, de demander l'avis d'un psychologue. Madame Murasaki avait peut-être peur d'entendre dire que sa fille était folle, mais Rin devait en avoir le coeur net. Surtout que depuis le mois de janvier, ses maux semblaient s'être étrangement amplifiés. Pendant les catastrophes naturelles ayant frappées Tokyo en Mars, elle avait été particulièrement malade. Le mois d'Avril avait été plus paisible, avec quelques crises ponctuelles, mais ce début de mois de Mai avait été éprouvant. Curieusement, la population occidentale de Tokyo semblait avoir amplifiée, et aux contacts de ces personnes, Rin ne se sentait pas bien. C'était plutôt paradoxale, car étudiante en fac d'anglais, Rin avait l'habitude de fréquenter des élèves et des professeurs occidentaux. C'était juste cette nouvelle vague d'immigration frappant Tokyo qui semblait provoquer son malaise. Et il y avait ces gens... Quelques personnes en particulier, qui mettaient Rin particulièrement mal à l'aise quand elle les croisait. La situation devenait invivable.

C'est pour ces multiples raisons que Rin se trouvait devant la porte du bureau du docteur Takano à ce moment précis. Pour ce confier à quelqu'un qui puisse peut-être apporter des réponses à ses interrogations. Pour comprendre si ces crises, douleurs et malaises étaient bien réels, ou bien dans sa tête. 13H03. Rin frappa à la porte du praticien pour signaler sa présence, avant de pousser la poignée d'une main hésitante. A la vue du médecin, impossible de faire un pas de plus.

Depuis quand les psychologues n'étaient plus des vieux sages barbus mais d'étranges et intimidants jeunes hommes ? Le docteur qui se trouvait en face d'elle était probablement l'exact contraire de tout ce qu'elle avait pu imaginer. Elle était prête à se confier à un vieil homme à l'allure sage et paternelle, mais elle se sentait déstabilisée par l'homme qui se tenait devant elle. Il semblait tellement jeune... Juste quelques années de plus qu'elle... Était-ce vraiment un docteur ? Et ses cheveux blonds platines... Rien de bien conventionnel. Rin réalisa qu'elle était sensée passer la prochaine heure à discuter avec lui de ses problèmes, et sa détermination s'en trouva quelque peur attaquée. Mais maintenant qu'elle était là, elle ne pouvait plus reculer.

« Bonjour docteur Takano, je suis Murasaki Rin, votre rendez-vous de 13h30 »

Elle essayait de prendre une voix enjouée et assurée, mais en réalité, elle était terriblement stressée. A l'idée d'entretenir une conversation en tête à tête avec ce jeune homme à l'air mystérieux. A l'idée qu'il ne lui annonce qu'elle soit complètement cinglée. Elle inclina la tête en signe de respect, et quand elle releva la tête, elle croisa le regard du docteur. Il la regardait dans les yeux.

« Vous êtes en avance. Asseyez-vous, je vous en prie. J’ai encore besoin de compléter ce dossier, je n’en ai que pour quelques minutes, vous voulez bien remplir ce formulaire en attendant ? » 

En avance ? Rin lança un regard paniqué à la petite montre rose ornant son poignet. Il était 13h03. Elle avait rendez-vous à 13h30. Quelle idiote ! Elle avait tellement remué, encore et encore, cette consultation dans sa petite tête blonde qu'elle avait tout mélangé. Elle était stressée, terrifiée par la perspective de cette rencontre avec le psychologue, mais en même temps impatiente de peut-être enfin pouvoir trouver une réponse à ses questions.
Ses yeux s'écarquillèrent devant la réalisation de son erreur.

« Oh! Je me suis trompée! J'étais persuadée que le rendez-vous était à 13h00! Désolée docteur, je suis un peu nerveuse je pense... »

« Bravo ma grande, tu commences bien! Il va direct te ranger dans la catégorie des cinglées » pensa Rin très fort, en faisant une moue dépitée. Belle façon de commencer son entretient avec une personne sensée l'analyser pour déterminer si elle était folle ou non.
Le docteur ne s'était pas adressé à elle d'une façon agressive ou exaspérée, ce qui était, en soit, déjà quelque peu inquiétant. Il la prenait avec des pincettes, la ménageait... C'est à dire qu'il reconnaissait déjà sa fragilité. Ou bien il était tout simplement gentil et diplomate. Mais ça, Rin n'avait encore aucun moyen de le savoir réellement.

Rin inclina encore une fois la tête, à moitié en signe d'excuse à cause de son erreur, à moitié en signe de reconnaissance au docteur pour ne pas la chasser de son bureau. La jeune fille pensait que son coeur ne survivrait pas à trente minutes d'attente dans la petite salle d'attente du praticien, maintenant qu'elle avait eu devant les yeux cet être intriguant. Il valait encore mieux ce trouver face à lui maintenant et en finir une bonne fois pour toute, que de faire des allers-retours ne faisant qu'augmenter son angoisse. Elle avança d'une démarche qui se voulait assurée, mais elle ne se sentait pas vraiment à l'aise. Elle se sentait cependant stupide de se conduire de la sorte, pour une simple consultation qui ne serait que, ni plus ni moins, au final, qu'une conversation.

Elle s'assit en face du docteur, en évitant soigneusement de croiser son regard, un peu honteuse à cause de sa bourde, et saisit le formulaire. Il semblait plutôt simple à remplir, assez basique. Les renseignements ordinaires quoi. S'appliquant pour remplir la feuille d'une écrire la plus lisible possible, Rin essayait de se concentrer sur les questions pourtant simples, pour essayer de penser à autre chose que son stresse. Après quelques minutes, alors qu'elle était au milieu du formulaire, seulement à ce moment elle se rendit compte de l'atmosphère paisible qui régnait dans le bureau du docteur. Elle leva un œil timide vers l'homme assis en face d'elle, occupé à remplir des papiers lui aussi. Il dégageait quelque chose de particulier. Pas seulement à cause de son apparence hors norme, ses cheveux blonds, et son visage doux. C'était comme si il émanait de lui une sorte d'atmosphère relaxante. Il était peut-être naturellement disposé à exercer le métier de psychologue, dégageant un charisme mettant les clients en confiance. Quelques minutes plus tard, après avoir calmement remplis sa fiche, Rin la fit glisser légèrement sur le bureau, en direction du docteur Takano, pour lui signaler en silence qu'elle avait terminé. Elle commença à observer un peu la pièce autour d'elle, posant son regard un peu partout sauf sur le jeune homme, en attendant qu'il ait terminé et qu'il lui adresse la parole à nouveau.

Rin observait le docteur qui écrivait, concentré sur sa paperasse. Il avait vraiment quelque chose d'intrigant, d'irréel. Quel âge avait-il ? Sûrement moins de 30 ans. Certainement plus de 25, puisqu'il était déjà docteur. A première vue, autour de 26 ou 27. Il ne devait pas être en exercice depuis bien longtemps. Ou alors peut-être était-il un petit génie ? Diplômé du lycée à 15 ans, et de la fac de psychologie à 23 ? La jeune fille avait toujours imaginé les psychologues comme étant des vieux sages. Comment quelqu'un ayant l'air aussi jeune et innocent que le docteur Takano pouvait-il prétendre savoir lire dans les rouages compliqués de la pensée humaine ? Il cachait peut-être un cerveau extraordinaire sous sa tignasse blonde décolorée. Après tout, les génies sont souvent des êtres peut conventionnels. Einstein lui-même en est un bon exemple...
Rin se sentait terriblement intriguée par la personne en face d'elle, et elle brûlait d'envie de lui poser mille questions... Mais malheureusement, ce n'était pas à elle de faire ça.
Un bruit de tiroir qui se ferme ramena la jeune japonaise à la réalité. Elle était celle qui allait se faire interroger, et c'était lui qui allait mettre à jour tout ses secrets, pas l'inverse.

Elle posa son regard sur le beau visage du docteur. Il était séduisant, certes, mais pas au point de déstabiliser Rin, car il avait quelque chose d'enfantin, de presque angélique en lui, qui réussissait à la mettre à l'aise. Quand il lui demanda si elle était prête, elle hocha la tête affirmativement. Cela faisait des années qu'elle avait imaginé cette consultation et ses dénouements, alors oui, elle se sentait plus prête que jamais. C'était une chance incroyable, une fantastique opportunité d'avoir enfin des réponses à ses questions, et même si cela l'inquiétais, l'envie d'enfin pouvoir se comprendre elle-même primait sur ses angoisses.

Confiante, sans jamais ciller, tout en fixant le visage poupin du docteur, Rin se met à lui expliquer son histoire, d'une voix douce.

« Docteur, je suis malade. Depuis que je suis toute petite, je fais des crises. Malaises, asthme, douleurs inexplicables et incontrôlables. Ces crises ont presque toujours des symptômes différents, et varient souvent en intensité. J'ai été envoyée dans de nombreux hôpitaux, été analysée par des médecins du monde entier, venant même des États-Unis, ou bien de Suisse... Mais aucun n'a réussi à diagnostiquer mon problème. Il paraît que je suis un cas rare. Ma mère refuse de l'admettre, car ce serait une défaite pour elle en tant que mère de le reconnaître, mais... »

Rin baissa légèrement la voix, comme si elle s'apprêtait à faire une confidence à Takano, à lui confier un secret, bien qu'il n'y ait personne d'autre dans la pièce.

« Je pense que tout cela est dans ma tête. Je veux dire... Si ils n'ont réussi à mettre la main sur aucun déclencheur physique, aucun dysfonctionnement dans mon corps... Alors ça doit venir de ma tête, non ? Mes parents se sont toujours formellement opposés à ce que je consulte un psychologue. Ils avaient peur qu'on leur explique que leur fille est folle, je pense. Mais maintenant que je suis majeure, je veux chercher moi-même les réponses à mes questions. »

Rin fit une pause dans son discours, pour laisser le temps au docteur d'assimiler ce qu'elle venait d'expliquer. Tout cela avait été tellement facile à dire... Elle avait répété pendant tellement longtemps, pensé à cette consultation en long, en large, en travers, réfléchissant à chaque mots pouvant au mieux exprimer de façon claire ses sentiments...

« Je pense que ces crises sont liés à des événements autour de moi. Mais, ce qui est réellement bizarre, c'est qu'elles ont lieux avant que les événements ne surviennent. Comme la fois, par exemple, au lycée, où une de mes camarades de classe s'est jetée du toit de l'école. Au même moment, sans savoir ce qu'il venait de se passer, j'ai fait une de mes crises les plus graves. Pendant les catastrophes naturelles du mois de Mars, j'enchainais crises sur crises, sans répit ! Mais il y a eu d'autres incidents plus bénins aussi, comme au mariage de ma cousine... J'ai fait une crise étrange où j'ai commencé à voir des hallucinations, et à rire comme si j'étais droguée! »

Rin fit de nouveau une pause. Une question lui brûlait les lèvres. Une question qu'elle, la jeune fille solitaire à la maladie orpheline, avait toujours voulu poser, dans l'espoir d'y obtenir une réponse positive.

« Docteur, avez-vous déjà vu un cas semblable ? »

En entendant les mots du docteur, aussi douce fût sa voix, Rin sentit quelque chose se briser en elle. Lui, qui avait vu défiler dans son bureau une quantité innombrable de fous, de malades, qui avait traité bien des cas... Il n'avait jamais rien vu de semblable. Cela confirmait les dires des autres médecins qu'elle avait consulté, et qui l'avaient classée dans les « cas d'école ». Elle avait placé tant d'espoirs dans cette consultation avec le psychologue... Elle pensait qu'il était la personne la mieux placé pour comprendre son cas, elle s'attendait presque à l'entendre dire « oui, j'ai vu cela souvent, c'est en réalité très courant »... Mais une fois de plus, on lui déclarait que les maux dont elle souffraient n'avaient aucun équivalent.
Elle soupira, tortillant ses mains.

Mais le docteur ne s'arrêta pas là. Il continua son discours. Ainsi, même si il n'en n'avait jamais été le témoin, il avait déjà entendu des récits de cas potentiellement semblables ? Rin releva la tête, et plongea son regard dans celui du docteur. L'espoir, elle venait de le retrouver, et ses yeux brillaient sûrement, étincelante à la perspective de recevoir de l'aide. Elle pouvait lire la sincérité dans les yeux du docteur. Non seulement il était tenu de l'aider, car il pouvait difficilement laisser un de ses patient, souffrant d'un tel traumatisme, dans l'embarras, mais en plus il semblait avec la réelle volonté de faire quelque chose pour elle. Ce cas semblait l'intéresser. Peut-être avait-il de la peine pour la jeune fille ? Ou bien ses maux constituaient un puzzle qu'il avait envie de décrypter ?
Quoi qu'il en soit, Rin était prête à lui faire confiance.

« Vous pensez pouvoir m'aider ? Vraiment ? »

Sa voix était douce, pleine d'espoir, mais en même temps inquiète. Il ne fallait pas qu'elle s'emballe trop. Si jamais il ne parvenait pas à l'aider, elle n'en serait que plus déçue. Elle devait avant tout garder son calme, apaiser son enthousiasme soudain, ne pas se faire de faux espoirs. Après tout, il avait dit qu'il pensait pouvoir aider, pas qu'il détenait une solution miracle.

« Même si cela prend du temps, je suis prête à essayer. Je vous promet de la montrer coopérative. Je vous raconterai tout ce que vous voulez savoir ! »

Après tout, Rin n'était plus à ça près. Puisqu'elle était lancée, autant continuer. Elle se savait capable de livrer tout les détails, même les plus étranges, mêmes les plus loufoques, au docteur. Il avait réussi, malgré ses cheveux décolorés et son look atypique, à gagner la confiance de la jeune fille. Certains détails, certaines expériences étrange qu'elle avait caché à sa famille et à son petit ami pour ne pas les inquiéter... Elle pourrait très certainement en faire part au docteur.
Elle plongea quelques secondes sont regard dans les yeux couleur chocolat du psychologue, pour lui montrer sa détermination.

« Qu'attendez-vous de moi ? Que dois-je faire ? »

Malgré son ton résolu, une toute petit lueur de désespoir perçait parmi ses mots, et il était évident qu'elle était prêt à tout pour surmonter son problème. Elle n'avait pas l'habitude de s'exposer comme ça à quelqu'un. Il serait tellement facile pour n'importe qui de prendre avantage de la situation. Mais le docteur dégageait une aura presque angélique, qui donnait envie à la jeune fille de le croire et de lui faire confiance.
Elle lui lança un regard légèrement interrogateur, attendant sa réponse. Elle ne savait pas vraiment où cela allait les mener, ni comment le docteur comptait l'aider...

Lorsque j’avais annoncé à la jeune femme ma volonté de l’aider, j’avais vu son regard s’illuminer, et l’espace d’un instant, je me demandais si je serai réellement capable de l’aider, de lui apporter toutes les réponses dont elle avait besoin. Mais je n’avais pas le droit de douter, devant son expression je ravaler mon incertitude, remettant le masque du sourire rassurant sur mon visage tandis que je la voyais reprendre espoir sous mes yeux.

« Même si cela prend du temps, je suis prête à essayer. Je vous promet de la montrer coopérative. Je vous raconterai tout ce que vous voulez savoir ! »

Cette jeune femme avait vraiment une volonté de fer. J’avais rarement vu des patients aussi déterminé à comprendre l’origine de leur mal, surtout lorsque cela impliquait de se livrer à cœur ouvert, de ne rien garder secret ou presque.

« Qu'attendez-vous de moi ? Que dois-je faire ? »

Je la regardais un instant, elle était tellement volontaire. Je croisais alors mes mains sur mon bureau, plongeant un regard sérieux dans le sien.

« Ce que je vais vous demander ne sera sans doute pas toujours une partie de plaisir pour vous. Mais nous arrêterons dès que vous en ressentirez le besoin, je ne vous forcerai à rien. »

Je marquais une pause, et lisais la détermination sans faille dans son regard. On trouverait quel était le « problème » ou plutôt, quel était le don de cette jeune femme. J’espérais simplement qu’elle serait capable d’accepter l’explication … D’accepter sa différence et le monde auquel cela l’ouvrait. Je n’aimais pas faire ce genre de chose, mais avec les événements récents, je serai sans doute obligé de lui révéler ou au moins de sous entendre toutes ces choses qu’on cachait aux humains délibérément.

Je reprenais doucement expliquant alors en détail la façon dont j’allais procéder pour déterminer son don, officiellement déterminer le « problème ».

« On va repartir de chaque événement ayant conduit à une crise pour identifier la cause et la rattacher à des conséquences précises. Je pense qu’on devrait commencer par vos petites crises, pour que ce soit moins difficile pour commencer. On reviendra ensuite aux événements plus difficiles. C’est sans doute eux qui nous apporteront plus de réponse, mais ce seront sans doute eux qui seront le plus difficile pour vous à aborder. »

J’aurai pu commencer par ces crises les plus importantes, mais aussi déterminée que soit cette jeune femme, j’avais besoin de temps. Du temps pour la préparer mentalement à la vérité qui se profilait à l’horizon, du temps pour faire mes recherches personnelles sur le don auquel pourrait se rattacher ce que me raconte cette femme. J’avais bien quelques pistes, mais il me fallait plus d’information.

Je lui avais laissé le temps d’absorber la nouvelle, il était temps de commencer.

« Bien, je suppose qu’il est temps de commencer. Par quel événement souhaitez-vous commencer ? Quelque chose de précis dont vous aimeriez parler ? »

Je prenais alors mon crayon en main et notait d’une écriture précise « Evénement n°1 » à la suite de la feuille où j’avais déjà commencé à prendre quelques notes. Prêt à récolter les morceaux qu’elle voudrait bien me donner pour reconstituer ce puzzle.