Hikami Aoru † Park Su Jin
Résiste, je finis toujours par obtenir ce que je veux.

Le 28 Mai 2010, 18:03

Quelle journée sans intérêt. Cela faisait longtemps que je n’avais pas passé une journée aussi… lourde. Oui, c’était le mot. Mon album ayant été bouclé la veille, ma matinée et mon après-midi s’étaient résumées à parler affaires et attendre. Pas de musique, aucune stimulation, rien. J’avais l’impression que mon esprit s’était vidé de son énergie vitale et je me sentais plus vide que le cerveau de cette nouvelle maquilleuse qui avait passé son temps à se tromper de produits et à rire comme une attardée mentale… Le stress, à ce qu’on m’a dit, mais je n’étais pas d’humeur très compréhensive.

Bref, après cette journée vide d’inspiration, il fallait absolument que je me ressource. Et quoi de mieux qu’un endroit emplit de musique où de nouveaux talents avaient peut-être fait leur apparition ? L’Opéra était le lieu parfait pour cela.

Je pris tout de même le temps de mettre des lunettes de soleil et d’enfiler une tenue plus ou moins discrète, histoire d’éviter un nouveau déferlement de foule : un jean et une chemise blanche feraient l’affaire. Ainsi j’entrepris de me rendre à l’Opéra, essayant vainement de faire passer ma mauvaise humeur en cours route.

Tentative complètement ratée au vue des bouchons qui m’avaient fait passer une heure de plus à ne rien faire. Et ce chauffeur qui avait eu la fabuleuse idée d’arrêter son camion en plein milieu de la voie pour faire ses livraisons, et cette femme qui s’était excitée comme une lionne sur le conducteur de derrière à cause d’un léger amochage sur sa voiture, moche qui plus est, et… Haa, comme j’avais eu envie d’utiliser mon don afin qu’ils dégagent tous de mon chemin et me laissent la voie libre. Mais à quoi bon.

J’arrivai finalement à bon port, mais j’étais tellement exaspéré que j’avais presque envie de rebrousser chemin et d’aller lire un bon livre chez moi. Enfin, dans l’optique où ça n’aurait pas signifié avoir fait tout ce chemin pour rien. Alors tant qu’à être ici, autant faire comme prévu. J’espérais juste ne pas être déçu, chose qui hélas était à envisager très fortement.
Une fois dans le bâtiment, je me dirigeai vers les salles où il était censé y avoir des répétitions de musique et autre cours de chant ; je longeai le couloir, mon oreille à l’affut des sons environnent, et c’est là que je l’entendis. La voix qui stimulait enfin mon inspiration au point zéro depuis le début de cette journée. Un timbre particulier et marquant, une puissance vocale à ne pas négliger et une tessiture qui paraissait plus que prometteuse. Mais hélas, il fallait se rendre à l’évidence, une voix comme cela ne faisait pas tout : l’aura de la chanteuse y était aussi pour beaucoup. Sans parler de beauté au sens propre du terme, si ce que dégageait la personne ne suivait pas sa voix, sa célébrité se résumerait à peu de choses, surtout par ici ; ou bien il y aurait le buzz des débuts et point final.

Sur ces pensées, j’entrouvris donc la porte qui j’espérais renfermait ma nouvelle inspiration.
C’était une jeune fille qui devait frôler la vingtaine. Ça commençait bien. Des cheveux dans les tons châtains clairs, plutôt basiques. Elle était petite mais très bien proportionnée, il fallait l’avouer. Je ne la voyais que de dos et pourtant je ressentais déjà la boule d’énergie qu’elle représentait, et ce style simple lui donnait une certaine innocence qui n’était pas à négliger. J’attendis qu’elle eut finit sa chansons pour frapper, même si je me trouvais déjà à l’intérieur de la pièce. Je ne fus pas déçu de ce que j’aperçu lorsqu’elle se retourna : des yeux naturellement bleus, d’un bleu particulièrement perçant et intrigant, entourés d’un visage lumineux aux traits ni très fins ni très réguliers mais qui participaient ainsi à former un mélange vraiment harmonieux. Il ne restait plus qu’à cerner la personne et le tour était joué.
J’ouvris un large sourire satisfait face au visage interloqué de la jeune fille et ouvris la conversation :

« Pardonne mon intrusion, mais je t’ai entendue chanter et je n’ai pas pu m’empêcher d’aller voir à qui appartenait cette voix. »

Je m’appuyai sur la porte et plantai mon regard dans le sien :

« Et je suis ravi de constater que ce soit une personne comme toi qui… Enfin, sur ce point, je peux m’être trompé.»

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