Soejima ZeroHuman † Innocent
| Sujet: Sortie Nocturne Mer 6 Mar - 16:31 | |
| Soejima Zero & Chen Jun Ma
Devant une discothèque dans le quartier de Shinjuku, le 05 juin 2010 à 01:15
Je me retournai une énième fois dans mon lit et enfouis mon visage dans mon oreiller, mais évidemment les fibres chatouillèrent mon visage et je fus obligé de me redresser. Je soufflai. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu autant de mal à m’endormir, encore heureux que je ne travaillais pas le lendemain, sinon j’étais bon pour passer une mauvaise journée. J’espérais au moins que la journée à venir serait calme, pour pouvoir me reposer dans mon lit sans avoir à chercher le silence. Appuyé sur mes avant-bras, j’ouvris finalement les yeux pour regarder l’heure sur mon radio réveil, les LED bleu électrique m’éclatèrent les pupilles et je détournai les yeux. C’est vrai qu’il fallait que j’investisse dans un réveil qui n’était pas lumineux, comme si la lumière qui arrivait de dehors ne suffisait pas… Cette ville était tellement éclairée que même sans allumer les lumières de mon appartement la nuit, j’arrivais à parcourir mon appartement sans le moindre problème, inutile d’espérer une obscurité totale à moins de s’enfermer dans une pièce absolument close.
Est-ce qu’il allait m’être impossible de m’endormir ce soir ? Cela faisait deux heures que j’étais dans mon lit à tourner et virer, à chercher un sommeil qui ne venait pas, et je détestais ça. Je me levai donc, il fallait que je me trouve quelque chose à faire pour m’occuper l’esprit, ensuite peut-être pourrais-je mieux dormir. J’allai dans la cuisine et ouvris le réfrigérateur à la recherche d’un truc à manger. Je m’ennuyais, et quand je m’ennuyais il fallait que je mange… et comme je m’étais ennuyé une bonne partie de ma vie, c’était une habitude que je ne pourrais sans doute jamais perdre maintenant. Ne trouvant rien d’intéressant dans le réfrigérateur, je commençai à faire le tour des placards pour finalement me rendre compte que le sort s’acharnait apparemment sur moi, non seulement je n’avais rien d’intéressant à manger mais cela voulait aussi dire que j’allais devoir faire des courses le lendemain, donc sortir, alors que je profitais d’habitude de mes jours de repos pour rester loin du brouhaha urbain, même si je m’ennuyais ferme tout seul chez moi… mais c’était le seul moyen que j’avais trouvé pour ne pas devenir complètement fou avec le bruit constant de Tokyo qui résonnait dans mes oreilles, car même en me protégeant les oreilles, ça ne faisait qu’étouffer le bruit, il ne disparaissait pas.
Bref, pour le moment, il fallait que je mange, je m’étais mis l’idée en tête alors maintenant j’avais faim. Je pris le temps de réfléchir, pesant le pour et le contre, puis je retournai dans ma chambre pour m’habiller. J’enfilai vite-fait un jean et un t-shirt détendu, j’allai me passer de l’eau sur le visage dans la salle de bain et filai dans l’entrée pour mettre des godillots, je sortis finalement en mettant ma veste dans laquelle se trouvait mon portefeuille.
Je commençai à marcher, me disant que je n’allais pas tarder à trouver un convini et pouvoir donc ensuite faire demi-tour pour rentrer chez moi, au calme. Je hâtai donc le pas, mais ne tardai pas à rencontrer un bruit désagréable venant de là où j’allais. Bien sûr, près du convini devaient se trouver des bars, et donc à cette heure, des hommes saouls, bruyants et nauséabonds. Je fus donc contraint de changer de direction, il était tard et je n’avais pas envie de m’imposer une telle horreur maintenant, je n’étais franchement pas d’humeur. Malheureusement pour moi, le schéma se répéta plus d’une fois, à croire qu’il n’y avait que des ivrognes dans cette ville. Mon trajet dura donc beaucoup plus longtemps que ce que j’avais prévu, et quand je voulus faire demi-tour je compris que j’étais arrivé carrément dans Shinjuku. J’avais vraiment un sens de l’orientation pourri pour m’être fait balader jusqu’à Shinjuku comme ça, sérieusement, il allait falloir que je trouve le moyen de ne plus me perdre comme ça, c’était la loose quand même. Je regardai autour de moi pour trouver un repère familier, quelque chose qui me ferait réaliser que je connaissais assez bien l’endroit pour que je puisse savoir exactement par où passer pour rentrer chez moi. Je reconnus la route que je prenais lorsque j’allais au Pari’s, je me remis donc à marcher en reprenant la direction de chez moi. Sur la route, j’allais tomber sur plusieurs convini, j’en étais certain, cependant je devais passer par une rue où les discothèques s’enchainaient, je n’étais donc pas au bout de mes peines… Plus jamais, plus jamais je ne sortirai la nuit si je n’avais pas de destination précise, sinon ce manège recommencerait à chaque fois, je le savais.
Une dizaine de minutes plus tard, je m’arrêtai et m’appuyai contre un mur. Je n’en pouvais plus, et j’avais beau fouiller mes poches, je n’avais rien pour protéger mes oreilles. Putain quelle idée de venir jusque là sans rien… Je fermai les yeux et posai mes mains sur mes oreilles, quelques minutes, il fallait que je reste comme ça quelques minutes, même si je devais avoir l’air d’un débile, je m’en fichais, je n’étais pas à ça près. |
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